EN BREF – Plus ancienne librairie indépendante et généraliste de Grenoble, La Dérive, située sur la place Sainte-Claire, a quarante ans. Et a prévu de célébrer son anniversaire avec une série d’événements culturels, entre spectacles et rencontres d’auteurs, les 5 et 6 octobre.
Quand la librairie La Dérive fêtera ses quarante ans, ce premier week-end d’octobre, c’est Yves Baruffaldi qui sera à la manœuvre. Inévitablement. Car cet anniversaire qui sera célébré par une série de rendez-vous littéraires (cf. encadré) est aussi un peu le sien. Le magasin est indissociable de l’homme qui l’a fondé, et dont il est devenu la figure incontournable.
Tout a commencé en 1978. Yves Baruffaldi est vendeur chez Arthaud, célèbre librairie du centre-ville de Grenoble, mais il a dans l’idée de créer la sienne, de librairie. Et le voilà qui s’installe au numéro 10, place Saint-Claire, à proximité des Halles de Grenoble.
Architecture, sciences humaines et sociales
Le lieu n’a rien d’anodin : l’homme est passionné d’architecture, et admire en particulier celle du quartier qu’il a choisi pour son nouveau magasin. « Je trouve que l’architecture n’est pas assez mise en valeur », confie-t-il à ce propos.
Dès lors, l’identité éditoriale de la librairie est toute trouvée. Elle s’appellera La Dérive, pour signifier sa différence. Surtout, elle sera spécialisée en architecture et en sciences humaines et sociales, les deux amours d’Yves Baruffaldi. Au préalable, celui-ci a au passage réalisé une étude de marché pour s’assurer qu’il pourrait trouver un public intéressé.
« Ça a marché assez vite », se félicite le libraire. Celui-ci travaille aujourd’hui en étroite collaboration avec l’École d’architecture de Grenoble, au sein de laquelle il se rend régulièrement pour promouvoir son magasin. La Dérive, en effet, s’attache particulièrement à attirer un lectorat jeune et étudiant, surtout depuis que son autre point de vente, La Dérive jeunesse, a fermé. C’était en 2010.
Rives et dérives, une association autour de la littérature
Avec le temps, la librairie de la place Sainte-Claire s’est ouverte à la littérature. « C’est ce qui me plaît le plus », avoue Yves Baruffaldi. Les ouvrages d’architecture ou de psychologie ont été relégués dans la deuxième salle, et les romans ont pris place en vitrine.
Une association de lecteurs a été créée autour de la littérature, baptisée Rives et Dérives. Tous les deux mois, Rives et Dérives publie un journal des lecteurs.
Samuel Ravier
DEUX JOURNÉES D’ÉVÉNEMENTS LES 5 ET 6 OCTOBRE
À l’occasion de son anniversaire, La Dérive organise deux journées d’événements, les vendredi 5 et samedi 6 octobre. La littérature sera alors mise à l’honneur à l’occasion d’un “marathon de lectures”.
Plusieurs heures durant, comédiens et lecteurs fidèles se relaieront ainsi pour lire à voix haute les textes qu’ils auront élus de leurs vœux.
Un spectacle aura également lieu le vendredi soir au Petit Théâtre du Crearc, rue Pierre Duclot. Le comédien Claude Gavazzeni mettra en scène le roman Ritals, de l’humoriste François Cavanna. L’histoire d’un fils d’immigré italien qui grandit en Île-de-France pendant l’entre-deux-guerres.
Rencontres d’auteurs, dont l’écrivaine à succès Alice Ferney
La journée de samedi sera consacrée à des rencontres d’auteurs. Le matin, les lecteurs pourront écouter Yves Bichet, Guy Boley et Rachel Kahn dans la salle de théâtre du Petit Angle. Les trois écrivains présenteront leurs romans parus cet été. Né à Bourgoin-Jallieu, le premier a été primé à plusieurs reprises au cours de sa carrière, par exemple pour Les Terres froides et La Femme Dieu.
La Dérive recevra aussi l’écrivaine à succès Alice Ferney, auteure notamment du roman Les Bourgeois. Yves Baruffaldi se ravit d’une telle visite, d’autant que ce n’était pas gagné d’avance. « Tout le monde a dit qu’on ne l’aurait jamais », sourit-il. Pour la plus ancienne librairie indépendante et généraliste de Grenoble, la fête promet d’être belle.