FIL INFO – Voté sans conviction par les élus grenoblois et métropolitains, le plan de déplacements urbains, document qui trace et planifie les mobilités dans l’agglomération jusqu’en 2030, va être soumis à l’avis du public à compter du 24 septembre. Il fait suite à une phase de concertation qui n’aura guère mobilisé les foules.
L’agglomération grenobloise bientôt en règle avec la loi ? Voilà vingt ans que Grenoble vit sans plan de déplacements urbains (PDU), les dernières versions ayant à chaque fois été retoquées par la justice après les recours des élus écologistes en butte contre le projet de rocade Nord.
Le nouveau sera-t-il le bon ? Sur le papier, le PDU nouvelle version a été tracé. S’il met la priorité sur les mobilités douces avec l’objectif de limiter la place de la voiture, il mise aussi à fond sur le train (compétences de l’État et de la Région) et fait momentanément une croix sur le tram, renvoyant la création ou la prolongation de lignes au-delà de 2030.
Objectif du PDU : réduire de 6 % le nombre de kilomètres en voiture
En tout, 2,2 milliards d’investissements pendant douze ans avec un objectif : réduire de 6 % le nombre de kilomètres parcourus en voiture, afin de diminuer de près d’un tiers les émissions de gaz à effet de serre et de trois-quarts les émissions de NOx. Ambitieux pour certains, le plan de déplacements urbains est jugé notoirement insuffisant par beaucoup. Auprès des élus de la Ville de Grenoble comme des conseillers métropolitains, il n’a en tout cas pas vraiment convaincu puisqu’à peu près tout le monde a trouvé à redire sur ce document.
Dans son avis rendu public le 7 août dernier, l’autorité environnementale a, elle, délivré un bon point au PDU. Selon cette autorité chargée de donner son avis au regard des seuls enjeux environnementaux, le plan devrait avoir des effets globalement positifs sur la santé ainsi que sur les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre.
Qu’en pensent les Grenoblois ? De février à octobre 2017, une première concertation avait été mise en place par le syndicat mixte des transports en commun (SMTC). Elle s’était traduite par une soirée de lancement, suivie de la consultation d’un panel de cinquante citoyens chargés de donner leur avis, puis de la mise en œuvre d’une plate-forme web qui n’aura vu la participation que de… cent personnes.
Changement de braquet ? Le PDU est soumis à enquête publique à compter du 24 septembre et ce jusqu’au 26 octobre. Le public a donc un mois pour faire ses remarques auprès d’une commission d’enquête pour le moins renforcée puisque composée de quatre membres autour de son président Bernard Cohen.
Bernard Cohen présidait déjà la commission d’enquête publique mise en place sur le projet d’aménagement de l’A480-Rondeau et qui prévoit l’élargissement de l’autoroute dans sa traversée de Grenoble. Projet qui fait l’objet d’une seconde enquête publique – en cours – au titre de l’autorisation environnementale.
PC