FIL INFO – Un homme en tenue d’hôpital et clairement agité, attendant le tramway à l’arrêt Alsace-Lorraine avec un rictus souriant. C’est la scène pour le moins étrange à laquelle riverains et passants on pu assister dans l’après-midi du 3 septembre, jusqu’à ce que des policiers municipaux viennent à sa rencontre et le ramènent aux urgences psychiatriques du CHU Grenoble-Alpes.
Si ce lundi 3 septembre est synonyme de rentrée pour beaucoup, certains y ont visiblement vu une occasion de sortie. Riverains et passants ont en effet pu assister à une bien étrange scène à Grenoble, à proximité de l’arrêt Alsace-Lorraine, aux alentours de 16 h 30. Une personne, agitée mais ne présentant pas de signe d’agressivité, semblait attendre le tram en affichant un sourire de contentement et en tenant des propos relativement instables. Une scène urbaine banale ? Sans doute, sauf que l’individu en question était… en blouse et chaussures d’hôpital.
Seule au début, la personne a rapidement été rejointe par des policiers municipaux, alertés par les responsables d’un commerce avoisinant. Ceux-ci sont alors restés un long moment sur place en attente de solution.
Son objectif : rallier la Clinique privée du Dauphiné
De quel établissement venait-il ? Si le Chuga s’est refusé à commenter l’information, l’établissement psychiatrique de Saint-Égrève nous a pour sa part indiqué n’avoir observé aucune sortie sans autorisation.
Un traminot aurait par ailleurs aperçu cette même personne, à un arrêt proche de l’hôpital grenoblois, monter dans un tramway en direction d’Alsace-Lorraine, environ une demi-heure avant l’intervention des policiers.
La probabilité que le patient ait “fugué” des urgences psychiatriques du CHU de Grenoble était donc très élevée. Les agents ont finalement pu l’identifier grâce à un bracelet hospitalier attaché à son poignet. « C’était assez compliqué de communiquer avec lui. On n’était pas sûrs d’où il venait, mais nous avons eu confirmation qu’il provenait du CHU Grenoble-Alpes », nous confie une source policière.
À noter que, parmi ses propos plus ou moins incohérents, la personne semblait expliquer vouloir se rendre à la Clinique privée du Dauphiné, anciennement Le Coteau. Le service public appréciera…
Retour aux urgences psychiatriques du CHU
Une chose est certaine : c’est bien en direction de ces mêmes urgences psychiatriques que la personne a été raccompagnée, par les policiers eux-mêmes. « Nous avons appelé les pompiers qui devaient trouver un véhicule, mais après avoir attendu un certain temps, environ quarante-cinq minutes, nous avons décidé de le transporter nous mêmes », nous explique-t-on. En précisant, une nouvelle fois, que l’individu ne montrait aucun signe d’agressivité et faisait même preuve de beaucoup de patience, sans pour autant être dans un état mental normal ou même stable.
Si, dans le cas présent, la situation n’a heureusement engendré aucune violence, l’anecdote n’en demeure pas moins troublante. C’est en effet Cours Berriat, à quelques mètres à peine de l’arrêt Alsace-Lorraine, qu’une personne échappée de l’hôpital de Saint-Égrève avait mortellement poignardé un étudiant en 2008.
Un drame qui reste dans les mémoires, pour avoir mené dix ans plus tard à la condamnation en appel du psychiatre de ce patient schizophrène.