REPORTAGE VIDÉO - Ce lundi 27 août, Place Gre'net a pu suivre une tournée de collecte des déchets ménagers organisée par le Centre technique éponyme de Grenoble-Alpes Métropole qui recouvre le sud et le grand sud de l'agglomération. L'occasion de voir évoluer dans son quotidien un équipage de jour qui teste depuis presque une année les nouveaux horaires mis en place par la collectivité. Avec un double objectif : améliorer la qualité de vie des agents et favoriser la proximité avec les usagers.
C'est une belle et chaude journée d'été ensoleillée qui s'annonce en ce début de matinée du lundi 27 août. Des agents de collecte des déchets ménagers s'affairent autour de camions-bennes alignés dans l'immense cour du Centre technique Sud et grand sud de Grenoble-Alpes Métropole situé à Eybens.
Revêtus des gilets de couleur jaune fluo réglementaires, ripeurs et chauffeurs s'apprêtent à monter à bord de leurs véhicules pour rallier les secteurs de leurs tournées respectives. Des itinéraires qui passeront ce jour-là par Vif pour s'étendre jusqu'aux communes du grand sud de l'agglomération grenobloise.
Un nouveau dispositif horaire pour améliorer la qualité de vie des agents
Contrairement à beaucoup de leurs collègues postés sur d'autres circuits de collecte des déchets toujours soumis aux horaires habituels, ces agents-là prennent leur service non pas à 5 heures mais à 9 heures du matin.
Nous avons suivi, le temps d'une matinée, l'une de ces équipes dans les rues de Vif à bord d'un camion-benne piloté par Nicolas Marcellin, chauffeur titulaire assisté de deux ripeurs juchés à l'arrière sur des marchepieds. Retour en images.
Ce nouveau dispositif horaire – expérimenté pendant deux ans puis déployé parmi les volontaires sur le reste du territoire métropolitain – améliore considérablement la qualité de vie des équipages des camions-bennes.
Ceux-ci n'ont en effet plus à se réveiller à 3 heures du matin et peuvent profiter d'une vie familiale moins compliquée par le rythme – pas vraiment naturel – imposé par les anciens horaires.
Les habitants sont également gagnants dans l'histoire. Qui n'a pas pesté certains jours contre les nuisances sonores des véhicules de ramassage et le bruyant basculement des conteneurs de déchets, dès potron-minet ?
« Il est important que les habitants voient un peu plus nos agents »
Ce nouveau planning des tournées vise à améliorer les conditions de travail des agents mais aussi à renforcer la proximité avec les usagers. Un contact jugé primordial par Georges Oudjaoudi, le vice-président écologiste délégué à la prévention, la collecte et la valorisation des déchets à la Métropole.
« Il est important que les habitants voient un peu plus nos agents du service public. Cette proximité a une incidence importante sur le service car elle génère encore un peu plus d'engagement de la part de nos agents, ne serait-ce qu'à travers les contacts qu'ils peuvent nouer avec les usagers », se félicite Georges Oudjaoudi.
S'adressant aux équipes avant leur départ en tournée, Christophe Ferrari, le président de la Métropole, enchaîne : « Vous avez une présence quasi quotidienne devant chaque maison, chaque domicile de métropolitains et, en cela, vous êtes très attendus ». Et celui-ci de s'enflammer : « Vous êtes les premiers maillons de cette politique que Georges Oudjaoudi porte avec force d'amélioration de la qualité du tri dans notre agglomération. Nous avons là une vraie révolution ! »
« De la reconnaissance il y en a »
Quid de cette proximité, de ces contacts avec les habitants ? « Lors des tournées nous n'en avons peut-être pas assez mais nous discutons beaucoup le week-end », nous répond, non sans malice, notre chauffeur Nicolas Marcellin. « Les usagers nous respectent beaucoup pour ce que l'on fait mais, lorsqu'on les gêne dans la circulation, ils n'hésitent pas à se manifester. […] Sur Vif en tout cas, j'ai autant de bons [retours] que de mauvais ! », résume-t-il sans ambages.
« De la reconnaissance il y en a », nous confirme-t-il par ailleurs. « Par exemple, cet été, lors des grosses chaleurs, une petite mamie est sortie de chez elle avec des bouteilles d'eau fraîche pour nous les donner. C'était vraiment sympa de sa part. Je ne sais pas si sur toutes les communes c'est comme ça mais à Vif ou Saint-Paul-de-Varces nous sommes vraiment bien accueillis », reconnaît le chauffeur. De quoi ravir Pascale Hachet, la directrice du Centre technique, qui estime que ce métier n'est pas assez connu et mérite d'être valorisé.
Des points de collecte éphémères pour les encombrants
La Métropole ne compte, en tout cas, pas en rester là. Quelques projets sont dans ses cartons. « Nous allons essayer de faire progresser ce dispositif, notamment avec une expérience de collecte le soir dans l'hypercentre, révèle Georges Oudjaoudi. Un problème difficile à traiter mais on va le faire à titre exploratoire, en essayant de composer avec ce problème de santé publique que sont les nuisances sonores nocturnes ».
Autre sujet de préoccupation : les dépôts sauvages. « Il n'y a pas plus de déchets qu'avant mais ce qui a changé c'est que c'est devenu insupportable pour les citoyens », constate Georges Oudjaoudi. Le remède ? « Nous allons mettre en place, dans les milieux urbains y compris dans l'hypercentre de Grenoble, des points de collecte éphémères où les gens – chose importante – pourront trier leurs encombrants », annonce l'élu. Quand ça ? « À compter de cet automne et à titre de test », indique-t-il.
« Il faut auparavant que nous trouvions la bonne manière d'avertir les gens et les communes, que nous puissions vérifier que les gens n'amèneront pas des déchets hors période en misant sur notre intervention. C'est tout ça qu'il va falloir calibrer pour aboutir à ce que les habitants sans véhicules puissent adopter cette solution de rattrapage », conclut-il.
Joël Kermabon