FOCUS – L’hebdomadaire Le Point vient de publier son palmarès 2018 des hôpitaux et cliniques de France. Si le Centre hospitalier universitaire Grenoble Alpes (Chuga) figure en 8e position des meilleurs établissements et se distingue dans de nombreuses disciplines, le classement de son Samu apparaît comme un point faible. Ce que la direction conteste en mettant en avant l’amélioration de ses services.
Quelle place pour le Centre hospitalier universitaire Grenoble Alpes (Chuga) au sein du « palmarès 2018 des hôpitaux » dressé en cette fin de moi d’août par le magazine Le Point ? Après avoir placé « 1 400 établissements au banc d’essai pour 73 spécialités », ainsi qu’il l’annonce sur sa page de couverture, l’hebdomadaire consacre un long dossier et une classification des établissements hospitaliers de France, basée sur différents critères en fonction des disciplines.
Parmi les critères les plus fréquents : le nombre d’actes réalisés, la durée moyenne des séjours ou encore, dans certains cas, le taux de mortalité. Les classements sont établis à partir des chiffres de 2016 transmis par les hôpitaux ou cliniques. Mais aussi, fait encore valoir Le Point, à partir des informations contenues dans le Programme médicalisé des systèmes d’information. Soit une base de données de plus de 25 millions de dossiers médicaux anonymes.
Le Chuga 8e au Top 50 établissement hospitalier
Le centre hospitalier universitaire a de quoi se réjouir : dans la “Top 50” des meilleurs établissements français, Grenoble apparaît en effet en huitième position. Une place qui lui vaut également d’être le premier hôpital de la région Auvergne-Rhône-Alpes à figurer au classement, loin devant le CHU de Saint-Étienne qui occupe la vingtième position, ou les hôpitaux Est de Lyon classés 23e.
En tout, le Chuga est mentionné dans 52 des 73 tableaux de spécialités dressés par Le Point. Et si l’établissement n’obtient jamais de première place, nombre de ses prestations sont plus qu’honorables. Proximité de la montagne oblige, le Centre hospitalier grenoblois est ainsi classé deuxième (sur 40) pour les urgences traumatiques, cinquième (sur 40) pour les traumatismes crâniens, et occupe encore la troisième place pour la traumatologie de la face et le traitement des ligaments du genou, respectivement sur 35 et 30 établissements.
Le Chuga se distingue encore dans des domaines aussi variés que la proctologie (neuvième sur 40), les cataractes (neuvième sur 50) ou l’appendicite (sixième sur 50). Les disciplines chirurgicales sont également bien représentées : l’hôpital grenoblois est par exemple huitième (sur 50) pour la chirurgie maxillo-faciale. Et figure en bonne place dans les disciplines liées au cancer : troisième sur 20 pour le cancer de la thyroïde, ou septième sur 40 pour le traitement des tumeurs du cerveau.
Le Samu grenoblois parmi les pires de France ?
Des points faibles ? Alors que le Chuga figure dans le tableau des accouchements à risque, il est paradoxalement absent de celui des accouchements « normaux ». Sur les 100 établissements passés au crible, pas moins de cinq hôpitaux isérois sont pourtant mentionnés : la Clinique mutualiste, la clinique Belledonne et les CHU de Vienne, Voiron et Bourgoin-Jallieu.
Autre point faible, sinon noir : le classement du Samu grenoblois. Avec un taux brut d’appels décrochés de 79,05 %, et un taux brut d’appel décrochés en moins d’une minute de 69,56 %, le Samu grenoblois est classé 79e établissement français sur 94. La situation générale n’est par ailleurs guère encourageante selon Le Point, qui accompagne son tableau d’un article affirmant que 4,6 millions d’appels au Samu sont restés sans réponse en France en 2016.
Le Chuga met en avant « l’amélioration de ses performances »
Sans surprise, la direction du Chuga a été piquée au vif par ce classement. Considérant que le chiffre de 4,6 millions d’appel sans réponse ne « peut en aucun cas être considéré comme reflétant la réalité », les gestionnaires de l’hôpital grenoblois l’affirment : « Si des progrès restent encore à faire en matière de gestion des appels, notre système national du traitement des urgences demeure l’un des plus performants au monde. »
Le Chuga préfère par ailleurs mettre en avant « l’amélioration de ses performances dans un contexte tendu d’augmentation continue du nombre d’appels ». Ainsi, affirme la direction, le taux d’appels décrochés a progressé de 3 % en 2018, grâce à l’investissement dans « un système de téléphonie avancé » mis en service au mois de mars 2017.
Une progression que le Chuga compte bien poursuivre, en renforçant l’équipe des assistants de régulation médicale (ARM) de trois équivalents temps plein et celle des médecins régulateurs d’un médecin supplémentaire en journée et de deux en fin de journée. Enfin, conclut la direction du Chuga, l’attente moyenne d’une première consultation aux urgences a été réduite de quinze minutes « depuis une nouvelle organisation des flux dès l’arrivée des patients ».
La Mutualiste et Saint-Égrève également mentionnés
Le Chuga n’est pas le seul établissement grenoblois à figurer dans le classement du Point. Si sa présence est relativement plus discrète, la Groupement mutualiste hospitalier (GHM) se distingue dans douze catégories, et affirme sa position en chirurgie en se classant troisième sur 50 en chirurgie dentaire et orale, troisième sur 30 en chirurgie du pied, ou quatrième sur 30 en chirurgie de la cheville. Et dame parfois le pion au Chuga, comme en proctologie où la Mutualiste devance le Centre hospitalier universitaire… d’une place.
À noter enfin que le Centre hospitalier Alpes Isère (Chai), établissement psychiatrique de Saint-Égrève, figure au sein des deux tableaux dédiés aux questions psychiatriques, parents pauvres du classement du Point qui n’aborde que deux catégories. Ainsi, le Chai apparaît en 47e position pour le traitement de la dépression, et en 27e position pour celui des patients schizophrène, à chaque fois sur 50 établissements publics recensés.