FIL INFO — La mère de Thomas Gallay, ingénieur pour la société grenobloise Dolphin actuellement emprisonné au Maroc, a été reçue par le président de la République en personne le 11 août dernier au Fort de Brégançon. En jeu ? Le transfèrement en France du prisonnier français, victime selon son comité de soutien de vicissitudes judiciaires. Le chef de l’État a affirmé qu’il s’occuperait personnellement du dossier.
« Il va s’en occuper personnellement, c’est tout ce que je pouvais souhaiter. » Ainsi s’exprimait auprès de BFM la mère de Thomas Gallay après son entrevue avec Emmanuel Macron. Samedi 11 août, Béatrice Gallay s’était déplacée jusque devant les grilles du Fort de Brégançon, résidence d’été des présidents de la République, munie d’une pancarte affichant : « Secours pour Thomas otage au Maroc ». Un déplacement qui lui a permis d’être reçue par le chef de l’État une trentaine de minutes.
Thomas Gallay a été condamné à quatre ans de prison ferme par la justice marocaine le 9 mars 2017 pour financement d’une organisation terroriste. L’ingénieur de 37 ans, employé par la société grenobloise Dolphin, affirme avoir prêté 70 euros à un ressortissant marocain pour lui permettre de financer des soins dentaires. L’homme avait, par la suite, été arrêté par la police en possession d’armes lourdes.
En attente de transfèrement pour la France
Pour le comité de soutien de Thomas Gallay, les droits de l’accusé ont été largement bafoués. « Les policiers, rassurants et lui disant qu’ils savaient très bien que lui, Français et non musulman, n’avait rien à voir dans ce genre d’histoires et qu’il allait être relâché, lui ont fait signer, hors présence de tout traducteur ou avocat, deux PV rédigés uniquement en arabe, langue qu’il ne sait ni lire ni écrire, censés correspondre à ses déclarations », écrivent ainsi les défenseurs du Français.
Un soutien qui s’est également exprimé à travers des ONG telles que Human rights watch et Amnesty international, qui dénoncent toutes deux des vices de procédure. Ainsi que par Christiane Taubira, l’ancienne ministre n’hésitant pas à parler de « maltraitance judiciaire ». Tandis que l’avocat du jeune homme dénonçait une « décision politique ».
Aujourd’hui, Thomas Gallay est en attente d’un transfèrement en France. Ce dernier tarde à survenir malgré une demande déposée en février 2017 auprès des autorités marocaines. Alors que le Quai d’Orsay dit surveiller la situation de très près, le comité de soutien peut-il compter sur une véritable implication personnelle d’Emmanuel Macron dans le dossier ? Pour le moment, nos confrères de BFM s’attachent surtout à saluer… « une opération de communication réussie » du patron de l’Élysée.