FIL INFO – Les deux élus du groupe d’opposition grenoblois Ensemble à gauche ont déposé un recours devant le Tribunal administratif. Objet de leur colère ? La vente par la municipalité d’un terrain de 50 m2 à un particulier, président de l’Union de quartier Rive droite. Pour les élus “dissidents”, la vente est entachée d’irrégularités qui justifieraient son annulation.
Le groupe “dissident” du conseil municipal de Grenoble Ensemble à gauche annonce avoir déposé un recours au Tribunal administratif contre une délibération adoptée par la municipalité le 14 mai 2018. Objet de cette délibération ? La vente d’un terrain de 50 m2 pour la somme de 5 000 euros à un particulier. En l’occurrence le président de l’Union de quartier Rive droite Pierre Rostaing.
Durant le conseil municipal du 14 mai, le membre d’Ensemble à gauche Guy Tuscher avait vigoureusement dénoncé la délibération, soupçonnant sans ambages un « délit de favoritisme » à deux ans des élections municipales. Quitte à s’attirer, comme c’est souvent le cas durant les interventions de l’élu sécessionniste, les moqueries des rangs de la majorité municipale.
Documents absents et délibération « insincère »
Le recours déposé s’appuie sur trois points. En premier lieu, Ensemble à gauche reproche une nouvelle fois à la municipalité de n’avoir pas fourni les documents demandés par le groupe d’opposition avant le vote. « C’est exactement pour ces mêmes raisons que les conseillers régionaux d’opposition soutenus par Eric Piolle ont réussi à faire annuler le budget 2016 de Laurent Wauquiez », rappelait Guy Tuscher au mois de juin.
Deuxième motif : la délibération est jugée « insincère et pleine d’incohérence » par les deux élus du groupe d’opposition de gauche. Ceux-ci affirment ainsi que le plan du terrain présenté est fallacieux, et que sa surface ne ferait pas 50, mais 80 m2. De plus, alors que la Ville présente la vente comme émanant d’une proposition de la municipalité, Ensemble à gauche dit avoir en sa possession un document démontrant qu’elle serait au contraire à l’initiative de Pierre Rostaing.
Un terrain « sous-évalué »
Enfin, les élus d’opposition contestent le prix de vente et jugent le terrain « sous-évalué ». Et si les Domaines n’ont rien trouvé à redire à l’opération, c’est parce que « la demande d’évaluation du prix transmises [à leurs services] par la Ville de Grenoble était incomplète », croient-ils savoir. Pour eux, la Ville brade littéralement un terrain situé en zone constructible, qui deviendrait ainsi le jardin privatif d’un appartement en plein centre-ville, donnant sur les quais de l’Isère.
« Tout, dans l’élaboration et la justification de cette délibération, porte à croire que la municipalité aurait confondu l’intérêt privé avec l’intérêt général », concluent les deux élus du groupe. Qui attendent de la Ville, en cas de succès de son recours, qu’elle révise les conditions de sa vente. Ainsi que l’indemnité d’occupation de terrain actuellement versée par Pierre Rostaing, dans le cadre d’une convention inchangée, disent-ils, depuis 1988.
FM
Article modifié le jeudi 2 août suite à un contresens signalé à la rédaction par Guy Tuscher.