EN BREF – L’Opac38 déménage. Le premier bailleur constructeur de l’Isère débarque rue de Constantine, à proximité de l’École d’architecture. Totalement rénovés, les locaux ont été pensés pour favoriser le bien-être des salariés et in fine une meilleure efficacité.
Avis de tempête sur le secteur HLM : plusieurs bailleurs sociaux s’inquiètent de la loi Elan, qui prévoit des ventes massives de logements sociaux ainsi que des regroupements d’organismes mais fait l’impasse sur l’impératif de rénovation. Déjà, la baisse des APL dans le cadre de la loi de finances à l’automne avait entraîné pour eux des pertes considérables.
Dans ce contexte tendu, l’arrivée dans de nouveaux locaux constitue une véritable bouffée d’air frais pour l’Office public d’aménagement et de construction de l’Isère (Opac38). Son nouveau siège social, situé au 21 rue de Constantine à Grenoble, a été inauguré le 26 juin dernier en présence de sa présidente, Sandrine Martin-Grand, de sa directrice générale Isabelle Rueff et de représentants du Département, de la Métropole et de la Ville.
Les salariés associés à la conception des locaux
Les travaux de rénovation du bâtiment, voisin du quartier de l’Arlequin et de l’École d’architecture de Grenoble, ont duré dix mois. Le déménagement était devenu indispensable : l’ancien siège social de l’Opac38 faisait face à la clinique du Mail de l’avenue Marie Reynoard, en démolition. Le bruit, on l’imagine, était difficilement supportable pour les salariés du bailleur social.
Le lieu a été conçu avec une ambition cardinale, revendiquée haut et fort : maximiser le bien-être des salariés. Ces derniers ont été associés à la démarche de conception des nouveaux locaux et fréquemment consultés. Des groupes de travail ont par ailleurs été constitués, relatifs à l’aménagement et à la décoration par exemple. « On a validé à chaque étape le fait que ça leur convenait », affirme Audrey Schembri, directrice de l’innovation, de la stratégie et de la communication de l’Opac.
Une ruche et des cocons
Le 21 rue de Constantine sera une « ruche », selon le mot de la directrice générale Isabelle Rueff. Plusieurs espaces de détente ont été imaginés, à l’image des cocons, envisagés comme des lieux de pause et de décontraction. Des réunions y sont parfois organisées, au plus grand bonheur d’Isabelle Rueff, convaincue que les cocons favorisent l’efficacité. « Ça change tout de faire une réunion ici plutôt que dans un bureau », jure-t-elle.
Autre nouveauté : les bulles. Il s’agit de salles minuscules au sein desquelles un salarié peut s’isoler pour passer un appel, par exemple. Car tous les bureaux sont partagés par plusieurs travailleurs, même celui de la direction.
« C’était impossible de faire des bureaux individuels, par manque de place, explique Isabelle Rueff. La direction a voulu montrer l’exemple. »
Au quatrième étage, le plus haut, on tombe sur une salle de repos, dotée d’un lit en bonne et due forme. Non loin de là, la salle de créativité est la seule à ne pas encore être achevée : elle le sera en septembre, au terme d’une réflexion menée entre les salariés. Audrey Schembri, de son côté, la décrit comme « un lieu de partage, d’émulation et d’échange ». À chaque étage, enfin, se trouvent de petites cuisines, étrangement appelées tisaneries.
« On fait le pari que ces nouveaux espaces vont permettre de booster la créativité et l’échange »
À en croire la direction de l’Opac38, les salariés ont été immédiatement conquis par ces nouveaux locaux, qu’ils occupent depuis le 14 mai. « Les espaces collectifs sont appropriés par tout le monde, se réjouit Audrey Schembri. Pour l’instant, les échos sont unanimes. »
Même son de cloche du côté de Christian Coigné, vice-président du Conseil départemental de l’Isère chargé de l’ingénierie urbaine, qui assure que « les retours [des salariés] témoignent d’une amélioration des conditions de travail ».
L’Opac38 restera neuf ans au moins dans le bâtiment de la rue de Constantine, son nouveau domicile. De la conception originale de ce siège social nouveau, le bailleur en espère des retombées économiques positives. « On fait le pari que ces nouveaux espaces vont permettre de booster la créativité et l’échange dont on a particulièrement besoin cette année », confie sa présidente, Sandrine Martin-Grand. « Nous devons aller de l’avant », assène-t-elle.
Samuel Ravier