FOCUS – Samedi 23 juin, les Centaures de Grenoble disputent la finale de deuxième division face aux Spartiates d’Amiens. En Picardie, les footballeurs américains entendent bien devenir champions de France après deux échecs en 1997, justement face aux Amiénois, et en 2010. En parallèle, les Grenoblois préparent leur retour en Élite la saison prochaine.
C’est un joli clin d’œil de l’histoire. En 1997, Amiens et Grenoble s’affrontaient déjà en finale du championnat de France de deuxième division de football américain. À l’époque, les Spartiates s’étaient nettement imposés face aux Centaures de Grenoble (39−13). Samedi 23 juin à 19 heures, les deux formations seront de nouveau face à face pour décrocher ce titre national. « C’est rigolo de se retrouver vingt et un ans après, en espérant que cette fois nous serons à la hauteur de l’événement », confie le président grenoblois Laurent Lambert.
Après l’échec amiénois en 1997 et celui face aux Molosses d’Asnières (27−24) en 2010, Grenoble veut faire mentir l’adage “jamais deux sans trois”. « C’est la troisième fois que nous avons l’occasion de remporter le Casque d’Or [le titre national de deuxième division, ndlr]. Ce serait beau que ce soit cette année », espère Laurent Lambert. Il y a quasiment trente ans jour pour jour, le 19 juin 1988, Grenoble était sacré champion de France de deuxième division, appelée alors le Casque d’Argent.
Faire aussi bien que l’équipe de 1988
Les Centaures version 2017 – 2018 vont tout faire pour suivre l’exemple de leurs glorieux aînés. Ils restent sur deux victoires convaincantes en phases finales. Le 26 mai, ils ont d’abord fait la peau aux Ours de Toulouse (63−37). Et surtout, le 9 juin, ils ont réussi à s’imposer chez les Hurricanes de Montpellier (48−28) jusque-là invaincus.
De nouveau, ils ne seront pas favoris chez des Amiénois qui n’ont perdu qu’une fois cette saison. « Il ne faut pas avoir un excès de confiance mais être sûrs de nous et jouer comme nous savons le faire », exhorte Alexis Barbotin, joueur de la ligne offensive des Centaures.
Les Grenoblois veulent relever le défi. Ils ne sont désormais plus qu’à une marche de l’objectif qu’ils s’étaient fixé. « Il est toujours délicat d’annoncer viser le titre en début de saison », souligne à ce propos Alexis Barbotin. « Nous sommes très fiers de pouvoir assumer l’annonce que nous avions faite. Une finale est toujours pleine de surprises. Il faut se préparer au mieux et espérer que nous soyons au top de notre forme, justes [techniquement et dans les choix, ndlr] et que cela nous sourie. »
D’ores et déjà, les Grenoblois sont assurés d’évoluer en première division la saison prochaine. Une première depuis 2013. Un retour en Élite empreint de « sagesse autant que possible », dixit Laurent Lambert. L’objectif sera de s’y maintenir. « Nous allons continuer de travailler sur la structuration du club, sur nos jeunes pour assurer une relève qui va être nécessaire puisque nous avons quelques joueurs qui sont plus en fin de carrière qu’au début », ajoute le président.
Un budget espéré de 300 000 euros pour le retour en première division
Du point de vue de l’effectif, l’ossature de l’équipe sera conservée « et j’espère que nous aurons, comme cette année, l’opportunité de recruter quelques joueurs français de la région ou d’ailleurs », complète Laurent Lambert. Au niveau du staff, l’entraîneur en chef David Gould va poursuivre l’aventure. « Nous sommes tombés d’accord pour continuer encore au moins la saison prochaine », confie le président Lambert. Mais l’objectif des dirigeants grenoblois est que le Canadien reste encore plusieurs années en Isère. « L’idée est de le sédentariser. »
Pour accompagner ce retour en Élite, le budget va augmenter. De 200 000 euros cette année, le club espère pouvoir le porter à environ 300 000 euros. « Nous comptons beaucoup sur notre capacité à aller chercher des partenaires », explique Laurent Lambert. Il faut se rendre attractif. Pour les Centaures, cela passe notamment par des matchs à domicile au stade Lesdiguières. Cette année, trois rencontres de championnat, plus celle de phase finale contre Toulouse, se sont déroulées dans l’antre des rugbymen du FC Grenoble.
« Ces quatre matchs nous ont vraiment permis de développer deux choses : le spectacle pour le grand public et l’aspect “hospitalités” : loges plus salons. Nous avons eu jusqu’à 140 personnes en loges », précise Alexis Barbotin, également responsable de la communication des Centaures. « Pour le développement du sport et du club, cela a été un vrai vecteur. Si nous ne pouvons pas remettre ça en place la saison prochaine, cela nous met clairement en difficulté. »
« Nous attirons pas mal de monde »
Les Grenoblois ont fait la demande à la Ville de Grenoble de jouer leurs cinq rencontres à domicile la saison prochaine à Lesdiguières. « Nous avons fait nos preuves sur le bon usage que nous en faisons », estime Laurent Lambert. « Nous attirons pas mal de monde [800 spectateurs le 25 février contre Montpellier, 1 500 face à Chambéry le 29 avril, 1 800 contre Toulouse, ndlr]. Nous n’avons pas du tout à rougir si nous comparons aux autres utilisateurs [les Amazones et les Espoirs du FCG, le GF38 féminin]. » […]
« Nous sommes bien conscients que le FCG est prioritaire car il est chez lui », reprend le président des Centaures. « Nous comprenons tout à fait qu’il souhaite disposer de son stade. Pour notre part, nous avons la capacité à nous intercaler là où on nous laisse de la place, à condition qu’on nous en laisse un peu et que l’on ne nuise pas à notre développement. »
Laurent Genin