EN BREF – Sous l’égide de plusieurs structures du secteur 1 de Grenoble, des habitants du quartier Saint-Bruno et de ses alentours s’unissent pour se lancer dans l’aventure Télé Dragon. Objectif ? Construire ensemble un magazine audiovisuel participatif, en s’émancipant des carcans traditionnels pour laisser libre cours aux idées et aux envies.
Une ambition, une envie, une aventure… Matthieu Warin, responsable de la Maison des habitants Chorier-Berriat, ne sait finalement pas encore comment définir l’idée du magazine audiovisuel participatif qu’il a proposé aux habitants du secteur 1 de Grenoble le 28 mai dernier. Une chose est certaine, et il tient à le souligner : Télé Dragon, le nom retenu pour le magazine, est « l’inverse d’une démarche de projet ! »
Pourquoi refuser d’appeler Télé Dragon un projet ? Parce que Matthieu Warin veut surtout mettre en avant une « démarche empirique » autant que collective. S’il est, avec le vidéaste Paul Petit, à l’origine de la proposition, l’objectif est bien d’inciter les habitants du quartier Saint-Bruno et alentours à apporter leurs idées et envies pour ce magazine d’un genre un peu particulier. La mention même du Dragon, référence au Drac mais aussi à la dragonne du square Saint-Bruno, inscrit encore plus le magazine dans son identité.
« Montrer un autre visage de Saint-Bruno »
Les habitants ont répondu à l’appel. Ils étaient une quinzaine, réunis à la Maison des habitants Chorier-Berriat, motivés par l’idée de lancer un magazine. Parmi eux, des partenaires de l’aventure tels le Conseil citoyen indépendant (CCI) du secteur, le Centre social Chorier-Berriat, ainsi que des habitants du quartier, ou encore des jeunes issus de la Maison de familles. La diversité des profils comme des générations est au rendez-vous.
Et dès la première réunion, les opinions et les idées ont fusé de toutes parts. De l’envie de montrer un autre visage de Saint-Bruno à celle de créer une mini-fiction, en passant par la réalisation de portraits d’habitants et même une météo… Pas question de s’interdire quoi que ce soit, ni de figer le magazine dans des rubriques imposées. Paul Petit résume l’état d’esprit de l’équipe : « On se retrouve à essayer de créer quelque chose qui n’existe pas. »
En guise de test, c’est la Fête du quartier Saint-Bruno du samedi 30 juin qui a été retenue comme premier sujet de reportage. Quand bien même la périodicité du magazine, qui se veut a priori trimestriel, ne se prêtera pas nécessairement à ce genre d’exercice. La volonté est bien de fixer un objectif pour apprendre à s’organiser et à collaborer avec Paul Petit. Le vidéaste sera le seul salarié de l’aventure, mais Matthieu Warin prévient : « Si un jour Télé Dragon n’a plus personne pour être avec Paul derrière la caméra, Télé Dragon s’arrêtera ! »
Premier numéro de Télé Dragon à l’automne
Quelles sources de financement ? Dans un premier temps, c’est la Ville de Grenoble qui va mettre la main à la poche pour payer les heures de travail réalisées par Paul Petit. Le responsable de la Maison des habitants table sur une enveloppe municipale comprise entre 2 000 et 3 000 euros. « On déclenche le compteur des heures et quand il n’y en aura plus, mon boulot sera d’aller chercher des sous », résume-t-il.
À quand le premier numéro du magazine Télé Dragon ? Pour l’automne, espèrent déjà les participants. Le résultat sera visible en ligne, mais l’idée est avant tout de le projeter sur grand écran, à l’occasion d’une “soirée télé” réunissant les habitants du secteur. L’occasion de témoigner une nouvelle fois de la dimension collective et participative de l’aventure, qui se veut autant une opportunité de libre expression qu’un moyen de sauvegarder la mémoire d’un quartier… toujours en mouvement.