FIL INFO – La décision du maire de Grenoble de décerner la médaille de la ville à Cédric Herrou, tout en plaidant coupable pour demander l’abrogation du délit de solidarité, lui a valu après le rappel à l’ordre du préfet, les foudres d’Émilie Chalas. Pour la députée LREM
de l’Isère, Eric Piolle se radicalise et campe sur une posture purement idéologique.
La décision du maire de Grenoble Eric Piolle (EELV) de décerner la médaille de la Ville à Cédric Herrou, condamné pour avoir aidé des migrants à passer la frontière franco-italienne, n’a pas manqué de faire réagir la députée de l’Isère Émilie Chalas (LREM).
Dans un communiqué, l’élue déplore la « radicalisation » du maire de Grenoble, qui vient par ailleurs d’être rappelé à l’ordre par le préfet de l’Isère. Celui-ci embrasse, de son point de vue, « chaque jour davantage les thèses de la France insoumise », « campe sur une posture démagogique » et n’agit qu’en « contestataire de principe ».
Pour Émilie Chalas, Eric Piolle veut seulement créer la polémique
Le maire de Grenoble « participe cyniquement à susciter de faux espoirs parmi des personnes qui n’ont pas vocation à rester sur le territoire, juge ainsi Émilie Chalas. Comme pour les votations citoyennes, Eric Piolle n’a aucune intention de nourrir le débat mais seulement de créer la polémique. Sinon, pourquoi n’a‑t-il jamais sollicité les députés de la majorité pour avancer concrètement et dans le cadre du droit sur ces sujets ? »
Dans le collimateur du maire de Grenoble et le viseur de la députée de l’Isère, le projet de loi Asile et immigration et un de ses articles phare : le délit de solidarité. Une loi dont le maire de Grenoble entend démontrer l’absurdité. Quitte à interpeller le procureur de la République sur les réseaux sociaux et à se lancer dans un très médiatique et médiatisé plaider-coupable. Ou encore à appeler les maires à se joindre à son mouvement.
Cette loi, Eric Piolle entend la remettre sur la table alors que le texte, voté en première lecture à l’assemblée nationale le 22 avril dernier, doit désormais être examiné par les sénateurs. Si elle a certes été arrondie sur les angles après un amendement défendu par le député de l’Isère Olivier Véran, que soutient ardemment Émilie Chalas, les associations doutent que ce dernier résiste à l’épreuve du Sénat.
Émilie Chalas vole une fois de plus au secours de la majorité présidentielle
« Avec mes collègues députés, nous avons légiféré afin de faire en sorte que quelqu’un portant secours à des personnes migrantes ne soit pas inquiété des suites judiciaires s’il a agi sans contrepartie financière », défend mordicus Émilie Chalas.
La députée de l’Isère, qui vole au secours de la majorité présidentielle à chaque attaque de la politique du gouvernement, “oublie” seulement de préciser que l’aide à l’entrée sur le territoire – délit qui a valu la condamnation à quatre mois avec sursis à Cédric Herrou – reste elle bel et bien sous le coup de la loi…
PC