FOCUS – Jean-Pierre Barbier, président du Département de l’Isère, a inauguré ce mardi 15 mai la nouvelle ferme du Peuil, situé au sein de l’espace naturel sensible du même nom, à Claix. L’occasion de lancer la campagne estivale d’animations « Nature et patrimoine », qui se poursuivra jusqu’au 16 septembre prochain. Autant d’actions s’inscrivant dans le cadre de la politique environnementale du Département.
Elle est flambant neuve. La ferme du Peuil, à Claix, a été entièrement rénovée pour être ouverte au public, dans le cadre de la campagne Nature et Patrimoine en Isère qui vient tout juste de démarrer.
Les travaux ont coûté 550 000 euros, d’après Roland Goudissard, chargé de leur suivi, qui évoque « une belle réussite ». Grâce à ces travaux, la ferme dispose désormais d’un lieu d’accueil qui hébergera des expositions ouvertes au public. Sans oublier une salle pédagogique pour les scolaires et un atelier pour les animateurs. Et bien sûr un espace pour le berger, Nicolas Champurney, et sa bergerie. « Des espaces de vie à l’écart ont été prévus pour l’intimité », précise-t-il. Et celui-ci de remercier les services du département « qui [l]’ont écouté » dans le cadre de la construction de la ferme.
La ferme du Peuil, une ferme familiale
« Cela reste une ferme familiale », indique Nicolas Champurney, qui a été récompensé du premier prix agri-écologique lors du Salon de l’agriculture 2018.
De quoi est fait le quotidien d’un berger ? Pour Nicolas, cela se résume à « 75 % du pâturage et d’entretien des prairies, et 25 % de gestion ». Il doit en effet s’occuper du suivi des troupeaux, entretenir les terrains, coller aux demandes de la politique agricole commune et s’occuper de la comptabilité. En plus de sa femme, qui gère le maraîchage, et de ses parents qui s’occupent également de la ferme, un salarié a été embauché pour s’occuper des moutons.
Sensibiliser le public aux espaces sensibles
Les visiteurs peuvent désormais emprunter un petit parcours afin de découvrir la flore locale, dont les multiples espèces d’orchidées qui cohabitent. Élément central de la promenade : la tourbière, zone humide où s’accumulent les végétaux. « Les zones humides sont d’autant plus importantes à protéger que ce sont des zones restreintes », insiste notre guide. Et l’animateur d’égrener les multiples utilités d’une tourbière : « Elle permet l’écrêtement des crues, en diminuant le débit de la rivière, la filtration de l’eau et favorise également la biodiversité. »
Pour montrer l’impact de l’activité humaine sur la nature, l’animateur a fabriqué un « fil du temps », disposé sur le parcours de cette balade, résumant notre histoire sur Terre depuis l’apparition des premières bactéries il y a 4 milliards d’années jusqu’à l’arrivée des hominidés. Bien entendu, l’espèce humaine se situe à l’extrémité du fil. L’occasion pour le guide de rappeler l’impact de la présence humaine sur nos territoires, même les plus reculés.
21 sites naturels à découvrir cet été
« Nous sommes 16 animateurs sur les 21 sites du département » qui participent à la campagne estivale Nature et Patrimoine en Isère, précise Manutea, un autre animateur. Ceux-ci ont deux missions : « Nous répondons aux demandes des différents publics, nous organisons les rendez-vous avec les différentes structures qui veulent effectuer des visites. Et nous préparons également les animations et faisons découvrir cette nature et ce patrimoine au public. »
Côté sites, il y en aura pour tous les goûts, autant pour les amateurs de plaine que de montagne. Ces espaces naturels vont ainsi de l’étang de Lemps à Optevoz aux Gorges du Nan de Cognin-les-Gorges au Col du coq de Saint-Pancrasse. Des lieux que le public pourra découvrir jusqu’au 16 septembre prochain.
Les animations prévues en semaine, gratuites, s’adressent à des publics spécifiques. Ce sont les sorties « Nature et lien social » en direction des scolaires, des résidents d’Ehpad, des personnes handicapées, en situation de précarité sociale ou encore des enfants en difficulté. « L’apprentissage du respect des autres commence par celui de la nature », souligne un guide. Durant le week-end, les visites sont ouvertes au grand public. Il suffit simplement de réserver auprès de l’office du tourisme.
Jean-Pierre Barbier tient à « mettre à l’honneur » les agents. Parmi les différents guides, « tous ont des formations et des sensibilités différentes. Chaque visite sera donc unique », insiste-t-il.
Manutea nous confirme : « Parmi les animateurs, il y a deux groupes : ceux formés dans l’animation et qui se sont dirigés vers l’environnement. Mais il y a aussi les naturalistes qui ont fait des études d’écologie ou de biologie et qui veulent transmettre leur savoir en devenant guide. »
En 2017, plus de 12 000 visiteurs ont ainsi été accueillis et sensibilisés. Une « réussite » pour le président du Département.
Edouard Merlo