DÉCRYPTAGE - Au trois quarts du mandat de la municipalité d'Eric Piolle, le bruit court d'une ville de plus en plus sale. Une grande partie de l'opposition s’en fait régulièrement l’écho. La dénonciation de la saleté en ville est devenue l'un des thèmes de prédilection du groupe Les Républicains. Des critiques non fondées pour les élus de la majorité.
« C'est sale. Le nettoyage des rues n'est pas fait de manière systématique. Il y a beaucoup de tags, des mégots, des crottes de chiens… On sent qu'il y a un laisser-aller. Avant, c'était mieux. »
Avant quoi ? Que veut dire ce commerçant grenoblois du centre-ville ? Le commerçant ne s'en cache pas. Il veut dire que c'est plus sale depuis l'arrivée de l'équipe municipale d'Eric Piolle.
Voilà le genre d’assertions sur l'état de la saleté de la capitale des Alpes que l'on recueille abondamment auprès de commerçants, d'usagers et de riverains grenoblois.
Réalité ou exagération ? Rengaine répétée en boucle ? Attaques purement politiciennes ? Toujours est-il qu'en matière de propreté, il n'existe pas de formule magique et les suivants promettent toujours de faire mieux que leurs prédécesseurs.
« Non, la Ville n'est pas plus sale ! »
À l'aube de son élection, l'équipe d'Eric Piolle faisait même ce constat, en 2014 : « Trop souvent, quand nous nous déplaçons dans la ville, nous constatons que l’espace public est sale, mal entretenu, triste, voire laissé à l’abandon. »
Le candidat promettait alors dans son programme d'engagements (87) qu'un « effort conséquent dans tous les quartiers sera[it] mené en matière de propreté urbaine, d’animation de l’espace public par l’implantation de mobiliers urbains, d’accroissement des espaces verts qui pourr[aie]nt être partagés avec les habitants […] ». Quatre plus tard, l'objectif “ville propre” est-il atteint ?
Élu du secteur 2, Antoine Back dénonce un faux procès : « Non, la Ville n'est pas plus sale ! Elle est au moins aussi bien nettoyée qu'avant. Les effectifs n'ont pas baissé. On a baissé le recours au renfort […] »
La Ville progresse même dans le domaine de la propreté, soutient l'élu de secteur : « On s'attelle à parfaire les finitions. C'est le manque de finitions qui donne parfois l'impression d'un manque de netteté, alors que le plus important est nettoyé ! ».
L'adjointe aux espaces publics et à la nature en ville, Lucille Lheureux, soutient de même que la Ville ne lésine pas en matière de lutte contre la saleté. La propreté est sous contrôle, à écouter l'adjointe. La Ville doit bien sûr veiller à « s'ajuster aux usages. S'il y a des besoins ici ou là, aux équipes d'intervenir différemment » précise-t-elle.
Une impression de saleté plus ou moins partagée
Interrogez les Grenoblois : ils sont, il est vrai, nombreux à dire que la ville est sale. Des mécontents très remontés ont même lancé, il y a un an, le tumblr (plate-forme de microblogage) Grenoble se dégrade consistant à dénoncer la saleté de la ville en montrant des lieux jonchés de détritus, déchets, crottes de chien, etc.
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