FOCUS – Les 79 délibérations à l’ordre du jour du conseil municipal de Grenoble, ce lundi 14 mai, laissent dubitatifs les groupes d’opposition municipale. Certains dénoncent le manque d’ampleur des sujets abordés, d’autres des délibérations essentiellement techniques, quand les derniers disent rester sur leur faim. La majorité se félicite, quant à elle, de présenter des délibérations « allant dans le sens de la ville durable, solidaire, émancipatrice et citoyenne ».
« Lorsque l’on regarde les thèmes qui sont proposés à travers les délibérations de ce prochain conseil municipal, on se dit que les sujets se tarissent. Pas de délibération porteuse ou stratégique ! », résume Marie-José Salat, conseillère municipale du groupe Rassemblement de gauche et de progrès.
« On a bien, ici ou là, quelques délibérations importantes mais, globalement, ce sont des délibérations essentiellement techniques. » Voilà qui donne le ton. Et, une fois n’est pas coutume, le ressenti sur l’ordre du jour du conseil municipal de Grenoble de ce lundi 14 mai fait consensus au sein des oppositions municipales, toutes sensibilités confondues.
Le son de cloche n’est bien sûr pas le même du côté de la majorité, laquelle met en avant plusieurs délibérations afférentes à la politique de la ville, à l’aménagement urbain et à la culture « allant dans le sens de la ville durable, solidaire, émancipatrice et citoyenne ».
« Quand ils ouvrent la bouche, ils leur tombent dessus ! »
Outre le manque de délibération “phare” à l’ordre du jour qu’elle regrette, Marie-José Salat lance une attaque tous azimuts. Cette dernière pointe notamment le « comportement méprisant » de certains élus envers ceux du groupe “dissident” Ensemble à gauche, composé de Guy Tuscher et de Bernadette Richard-Finot.
« Non seulement, quand ils ouvrent la bouche, ils leur tombent dessus, mais on s’aperçoit aussi que certains directeurs de service le font aussi », s’indigne Anouche Agobian, considérant « qu’étant élus, ils ont le droit de s’exprimer ».
Des comportements, estime le groupe, qui ne font que se confirmer en dehors du conseil municipal.
Les élus de gauche en veulent pour preuve le clash récemment survenu lors de l’assemblée générale de l’Union des habitants du centre-ville (UHCV). Ou encore l’absence de certains élus lors des commissions – hors commission ressources – alors qu’ils sont concernés au premier chef, fustige Marie-José Salat, qui n’hésite pas à dénoncer une ambiance de travail et un « climat pesant ».
Un ordre du jour « fictif et responsable » en forme de clin d’œil
Les élus de l’opposition de gauche regrettent le manque d’évaluation des politiques mises en œuvre depuis quatre ans, l’absence de débats sur la sécurité, les politiques sociales… Ils dénoncent, entre autres, l’inconsistance des premières délibérations du conseil municipal (CM), où l’on retrouve d’habitude des sujets d’importance. À ce titre, le groupe s’est même fendu « en forme de clin d’œil » d’un « ordre du jour fictif et responsable », comportant des délibérations sur des sujets qu’il estime « utiles aux Grenoblois ».
Marie-José Salat insiste : « De quoi devrions-nous parler aujourd’hui à la Ville de Grenoble, compte tenu des préoccupations des administrés ? » Va s’ensuivre une lecture commentée des différents items à l’ordre du jour fictif. Bref, de tout ce dont on aurait dû débattre en priorité en lieu et place d’un programme jugé bien maigrelet.
« Il n’y a pas dans ce conseil municipal beaucoup de sujets d’ampleur municipale »
Du côté de la droite, on chante à l’unisson ou presque. « Bien qu’il y ait quelques délibérations importantes, il n’y a pas dans ce CM beaucoup de sujets d’ampleur municipale », regrette ainsi Matthieu Chamussy, le président du groupe Les Républicains – UDI et Société civile. Néanmoins, l’élu entend bien intervenir, au cours de ce conseil, sur la délibération 14 concernant la fixation des tarifs pour l’enlèvement des déchets abandonnés sur le territoire de Grenoble, mais en l’élargissant au thème de la propreté.
Matthieu Chamussy critique « une forme d’abandon, de délaissement de l’espace public ». Et enfonce le clou : « Voir Éric Piolle, au bout de quatre ans, sonner la mobilisation générale, ça résonne comme un aveu d’échec », déclare l’élu, qui se rappelle d’une récente déclaration du maire lors d’une opération menée avec les agents de la propreté urbaine.