EN BREF – Face aux mobilisations étudiantes, l’association Interasso Grenoble Alpes, dont la liste Bouge ton campus est sortie majoritaire aux élections étudiantes de 2017, condamne les dégradations commises en marge des manifestations. Tandis que le syndicat étudiant de droite Uni moque les manifestants et appelle, lui, à mettre fin aux blocages.
Des voix dissonantes ? Dans un communiqué, l’association étudiante Interasso Grenoble Alpes condamne avec fermeté « les méthodes et dérives employées par certains » au cours des récentes manifestations étudiantes sur le campus de Saint-Martin-d’Hères. En ligne de mire ? Les dégradations commises sur le bâtiment de la présidence de l’Université Grenoble-Alpes (UGA).*
« L’Université est et doit rester un lieu d’émancipation et d’ouverture ! Il n’est pas concevable d’observer de tels débordements », juge ainsi Interasso. Force est de constater que l’association, sortie majoritaire des élections étudiantes de 2017 avec sa liste Bouge ton campus, se trouve d’ailleurs souvent en conflit avec d’autres organismes étudiants comme l’Unef, Solidaires étudiants ou la Licorne.
Un appel au calme et au dialogue
Dans son communiqué, le président d’Interasso Tom Denat n’oublie pas de « dénoncer » dans le même temps « les violences causées par les forces de l’ordre à l’encontre de manifestants » durant le “colloque Frontex”, le 22 mars dernier. Il juge même « une partie de la colère exprimée compréhensible », dans le cadre des manifestations contre la réforme de l’université.
Pour autant, écrit Interasso, « nos poings ne doivent pas être le moyen de faire entendre nos voix ». L’organisation affirme porter elle aussi des « revendications importantes en cette période de réforme », et lance un appel au calme et au dialogue afin, espère-t-elle, « de sortir le plus rapidement de cette impasse qui ne sert personne ».
Les étudiants de droite condamnent les blocages
Le ton est résolument plus acerbe du côté des Jeunes Républicains de l’Isère et du Syndicat étudiant marqué à droite Uni Grenoble (Union nationale inter-universitaire). Dans un communiqué commun, les deux mouvements dénoncent de leur côté les blocages de bâtiments universitaires par des manifestants. En l’occurrence, les bâtiments Arts et Sciences humaines (Arsh) et de l’ancienne université Stendhal.
Le communiqué explique que ces blocages « issus de groupuscules de gauche aucunement représentatifs des étudiants », constitueraient « la dictature d’une minorité à une majorité d’étudiants qui ne demandent qu’une chose : aller en cours pour réussir leurs études ». Pour les militants de droite, aucun doute : empêcher l’accès aux cours et aux amphis « n’est nullement une solution ».
Empêcher les blocages au nom de la « liberté d’étudier »
Le texte revient par ailleurs sur les dégradations au sein du bâtiments de la présidence de l’UGA. « Il est inconcevable de laisser la liberté de bloquer à des individus qui, alors qu’ils réclament plus de moyens pour l’enseignement supérieur, n’hésitent pas dans le même temps à dégrader les bâtiments universitaires », écrivent les auteurs.
En conclusion, l’Uni et les Jeunes Républicains demandent au président de l’UGA Patrick Levy « d’user des moyens nécessaires pour débloquer les édifices concernés ». Autrement dit, de faire appel aux forces de l’ordre.
Et ceci, expliquent les étudiants de droite, autant pour empêcher un « sentiment d’impunité » qui pourrait occasionner de nouveaux blocages, qu’au nom de la « liberté d’étudier ».
Florent Mathieu
* Le collectif Générations campus Grenoble l’avait précédé, condamnant lui aussi les violences commises en plaidant pour une contestation « raisonnée et pacifique ».
LES JEUNES MACRONISTES CONDAMNENT LES BLOCAGES
Sans surprise, le mouvement des Jeunes avec Macron de l’Isère (Jam38) condamne à son tour « les violences » et appelle à l’arrêt des blocages des universités. Les “macronistes” pointent notamment du doigt les dégradations commises sur le bâtiment de la présidence de l’UGA. « Nous ne pouvons que condamner l’envahissement et le saccage de bâtiments servant à l’ensemble de la communauté universitaire », écrit ainsi leur référente, Marine Roche.
Prônant « le dialogue et la tolérance », le mouvement se dit par ailleurs prêt à échanger « dans le respect de chacun » avec les opposants à loi Orientation et réussite des étudiants, dans le cadre d’un « débat constructif » au sein des assemblées générales. Tout en renouvelant son « soutien plein et entier à l’action de la ministre Frédéric Vidal ».
(Encadré ajouté le mardi 10 avril suite à la réception d’un communiqué)