FIL INFO – Médecins du monde organise une journée de mobilisation nationale le jeudi 29 mars pour interpeller le grand public sur la question des sans-abri et dénoncer « les promesses non-tenues » du Président de la République. À Grenoble, les militants de l’association seront présents sur la place de la gare à partir de 10 heures.
« Pas de santé sans toit », tel est le message que compte faire passer l’association Médecins du monde à l’occasion d’une journée d’action et de sensibilisation du grand public ce jeudi 29 mars sur l’ensemble de la France. En Isère, l’organisation de solidarité internationale (OSI) sera présente devant la gare de Grenoble à partir de 10 heures.
Objectif ? Pousser « un cri de colère et de frustration face à un État qui promet mais qui se désengage sur le terrain », écrit Médecins du monde.
L’organisation n’oublie pas les propos tenus par Emmanuel Macron en juillet 2017, dans lesquels le Président de la République disait vouloir « des hébergements d’urgence partout ». Un échec, fait-elle savoir : rien qu’à Paris, 3 400 personnes vivant dans la rue ont été recensées. Elles seraient 3 500 en Isère.
« Propos indécents » et « déni de réalité »
Médecins du monde dénonce également les propos « indécents, indignes et irresponsables » tenus par certains responsables politiques, cherchant selon l’organisation à minimiser les chiffres et à rendre les SDF responsables de leur situation. Dans le collimateur, sans le nommer, le secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement Christophe Castaner, qui affirmait en décembre 2017 que des personnes « refusaient d’être logées ». Ou encore le député En marche Sylvain Maillard, pour qui « la majorité des SDF dorment dans la rue par choix ».

Le Patio solidaire sur le campus de Saint-Martin-d’Hères. Médecins du monde demande l’accueil inconditionnel des personnes, migrantes ou non. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Un « déni de réalité » et une « déconnexion totale avec la situation des sans-abris en France », estime le docteur Françoise Sivignon, présidente de l’association. Médecins du monde entend donc réclamer la mise en place d’un plan d’accès au logement de grande ampleur et sur le long terme. Ainsi que l’inconditionnalité de l’accueil dans les centres d’urgence, avec abrogation de la “circulaire Collomb” qui « organise un tri entre les migrants et les autres personnes à la rue ».