FIL INFO – Jean-Marc Rochette, auteur de bande dessinée engagé dans la lutte contre le nucléaire, vient d’offrir une sculpture L’enfant de Tchernobyl à la Ville de Grenoble. Celle-ci vient d’être inaugurée dans le Jardin Hoche, sur le boulevard Gambetta.
La sculpture L’enfant de Tchernobyl donné par l’artiste grenoblois Jean-Marc Rochette à la Ville de Grenoble vient d’être inaugurée ce 22 mars au jardin Hoche, entre le 47 et le 51 cours Gambetta.
C’est en 2015, lorsqu’il a publié la bande dessinée Terminus où des enfants se font irradier que Jean-Marc Rochette s’est renseigné sur le sujet. Il est alors tombé sur le travail du photojournaliste Paul Fusco qui avait fait des photos des enfants de Tchernobyl en 1997.
L’accident nucléaire survenu en Ukraine le 26 avril 1986, dans la centrale Lénine, suite à l’augmentation incontrôlée de la puissance du réacteur, avait conduit à la surchauffe de l’Uranium et du Plutonium hautement radioactifs, à une irradiation des employés de la centrale et des populations alentours, ainsi qu’à une contamination de l’environnement sur des centaines de kilomètres.
Choqué par le nombre d’enfants irradiés et ce qu’il découvrit, Paul Fusco prit des photos « terrifiantes » qui furent cachées au grand public américain et ne furent publiées qu’en 2001 dans le livre L’héritage de Tchernobyl.
Tchernobyl, le choc des photos
L’héritage de Tchernobyl est une source d’inspiration pour Jean-Marc Rochette. L’artiste ne supporte pas « que ces enfants soient considérés comme des déchets du “modernisme”, relégués à la rubrique « pertes et profit », oubliés ». Il a ainsi décidé de réaliser des sculptures pour une exposition parisienne et s’est inspiré de ces clichés pour créer la suite de la BD de science fiction apocalyptique Transperceneige, en collaboration avec Olivier Bocquet (éd. Casterman, 2013).
« Je voulais montrer une société vivant sous le joug du nucléaire et qui n’enfante à cause des radiations que des “monstres”, “monstres” qui ont développé une capacité émotionnelle extraordinaire, produisant des œuvres qui expriment leur tristesse et leur douleur. »
L’artiste espère que son Enfant de Tchernobyl, au regard doux et triste saura parler aux Grenobloises et Grenoblois.
Car il ne dit rien d’autre que « Pensez à moi ! » Jean Marc Rochette est par ailleurs l’un des invités du Printemps du livre 2018. Des moments de rencontre avec l’artiste sont organisés dans ce cadre
VC