Printemps du livre de Grenoble : « des clés pour mieux com­prendre et mieux construire le monde »

Printemps du livre de Grenoble : « des clés pour mieux com­prendre et mieux construire le monde »

FOCUS – Pas moins de 44 écri­vains et illus­tra­teurs sont invi­tés à par­ti­ci­per à la 16édi­tion du Printemps du livre de Grenoble qui va s’é­ta­ler du 21 au 25 mars dans dif­fé­rents lieux cultu­rels de l’ag­glo­mé­ra­tion gre­no­bloise. Un évé­ne­ment majeur porté par les biblio­thèques de Grenoble qui cherche, entres autres cette année, à rajeu­nir son public. 

Pas moins de 44 écrivains sont invités à la 16e édition du Printemps du livre qui va s’étaler du 21 au 25 mars dans différents lieux culturels de Grenoble

Du mer­credi 21 au dimanche 25 mars, Grenoble va vibrer au rythme des lec­tures, à l’oc­ca­sion de la 16édi­tion du Printemps du livre. Auteurs, illus­tra­teurs, asso­cia­tions, édi­teurs, libraires… Autant de pro­fes­sion­nels qui pour­ront se ren­con­trer à l’oc­ca­sion de « denses échanges pro­fes­sion­nels » espère l’or­ga­ni­sa­tion. Qui n’ou­blie bien sûr pas le public ama­teur de littérature.

« Le Printemps du livre est un évé­ne­ment impor­tant parce qu’il donne envie de lire ou de reve­nir vers la lec­ture », sou­ligne Isabelle Westel, la direc­trice des biblio­thèques muni­ci­pales de Grenoble. « Et la lec­ture ça per­met d’être curieux, ému, bou­le­versé. »

Ce ren­dez-vous annuel a éga­le­ment été pensé pour se dis­tin­guer des grands évé­ne­ments lit­té­raires orga­ni­sés essen­tiel­le­ment par les acteurs du livre… De fait, si le Printemps du livre est porté par les biblio­thèques gre­no­bloises et com­por­tera bien sûr de nom­breuses ani­ma­tions en leur sein, plu­sieurs temps sont d’ores et déjà pré­vus “hors les murs”.

« C’est plus simple de pous­ser la porte d’une biblio­thèque pour ren­con­trer un auteur »

Au pro­gramme, pas moins de 44 auteurs et illus­tra­teurs, invi­tés à inter­ve­nir et échan­ger avec le public autour de 175 pro­po­si­tions des­ti­nées à toutes les tranches d’âge. Notamment avec les 68 évé­ne­ments orga­ni­sés au Musée de Grenoble et les quatre soi­rées de spec­tacle au théâtre muni­ci­pal de Grenoble.

Des ani­ma­tions aux­quelles s’a­joutent des ren­contres sco­laires, sans oublier les 32 ren­contres publiques avec les auteurs, répar­ties entre lieux cultu­rels, biblio­thèques et lieux de vie tels que des foyers de per­sonnes âgées ou des res­tau­rants associatifs.

De gauche à droite : Carine D'Inca et Isabelle Westeel. © Joël Kermabon

De gauche à droite : Carine D’Inca et Isabelle Westeel. © Joël Kermabon

« C’est bien d’al­ler à la ren­contre des lec­teurs là où ils sont. C’est plus simple pour beau­coup de pous­ser la porte de la biblio­thèque de quar­tier pour ren­con­trer un auteur », explique Carine D’Inca, la coor­di­na­trice de l’événement.

Une chose est cer­taine, le pro­gramme du Printemps du livre a évo­lué au fil des ans. Notamment pour per­mettre au public d’en­trer direc­te­ment en rela­tion avec les textes. « Nous pro­po­sons beau­coup, et de plus en plus, de temps avec l’au­teur qui sont des lec­tures spec­tacles, des­si­nées ou encore en musique », pré­cise Carine D’Inca. Des formes qui seront aussi déve­lop­pées tout au long du week-end dans l’en­ceinte du musée de Grenoble. Mais aussi au théâtre muni­ci­pal « où, là, nous sommes sur scène », com­plète-t-elle.

Pas moins de 44 écrivains sont invités à la 16e édition du Printemps du livre qui va s’étaler du 21 au 25 mars dans différents lieux culturels de Grenoble © Ville de Grenoble

© Ville de Grenoble

Dans ce cadre, deux créa­tions seront pro­po­sées au public. La pre­mière ? Un livre écrit et des­siné à la main par Dany Laferrière dont il lira des extraits sur la pro­jec­tion de ses des­sins. La seconde sera la mise en lec­ture du texte de Patrick Deville, Taba-Taba. « Un livre très sin­gu­lier, très per­son­nel, où cet homme de nature très dis­crète et pudique est allé cher­cher dans les archives fami­liales pour construire ce roman, décrit Carine D’Inca. Un texte exi­geant. »

Les livres ? Des clés pour mieux com­prendre et mieux construire le monde

Quid de la sélec­tion des auteurs, des ouvrages ? « Chaque année, il y avait un thème que nous choi­sis­sions avec les biblio­thé­caires, les libraires. Et à la ren­trée lit­té­raire, nous lisions les œuvres à tra­vers le prisme que nous avions choisi », explique Carne D’Inca. Au bout de quelques années, l’é­quipe a eu le sen­ti­ment de tour­ner un peu en rond et a sou­haité dis­po­ser d’une plus grande liberté de choix.

De gauche à droite : Carine D'Inca, Isabelle Westeel, Éric Piolle et Francie Mégevand lors de la présentation du Printemps du livre 2018. © Joël Kermabon - Place Gre'net

De gauche à droite : Carine D’Inca, Isabelle Westeel, Éric Piolle et Francie Mégevand lors de la pré­sen­ta­tion du Printemps du livre 2018. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Les nou­veaux cri­tères ? Fini le thème ! Place aux choix de livres acces­sibles por­tés par des noms qui parlent aux goûts du public et néces­sitent d’être accom­pa­gné pour être décou­verts. « Un choix éclec­tique résul­tant d’un tra­vail très col­lec­tif, mais pas des têtes d’af­fiches dont les livres se vendent comme des petits pains », se défend la coordinatrice.

Violences sociales, guerre, mémoires d’Algérie, trans­hu­ma­nisme… Autant de livres appor­tant cha­cun leur regard sur le monde. « Le pro­gramme du Printemps du livre nous rap­pelle la puis­sance de la lit­té­ra­ture contem­po­raine qui nous donne des clés pour mieux com­prendre et mieux construire le monde », syn­thé­tise, in fine, Éric Piolle.

Joël Kermabon

Des ado­les­cents invitent des écri­vains à boire un coup au 5

Cette nou­velle mou­ture du Printemps du livre entend aussi tou­cher un public plus jeune. « C’était un sacré défi que d’al­ler cher­cher les ado­les­cents. Nous avons tra­vaillé là-des­sus sous l’im­pul­sion de Corinne Bernard, l’ad­jointe à la culture, et avons construit une très belle col­la­bo­ra­tion avec l’Éducation natio­nale », se réjouit Carine D’Inca.

Le résul­tat ? Des ren­contres avec les écri­vains ani­mées par des jeunes. « Le fruit d’un tra­vail for­mi­dable mené dans les classes par les ensei­gnants », se féli­cite-t-elle encore. Des jeunes lec­teurs que l’é­vé­ne­ment entend bien convaincre, notam­ment via des cafés-rencontres.

© Ville de Grenoble

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Quid de ces évé­ne­ments réser­vés aux ado­les­cents ? Ces der­niers, membres de clubs de lec­ture des biblio­thèques ont choisi deux auteurs pour les invi­ter « à boire un coup » au res­tau­rant le 5. « C’est inter­dit aux plus de dix-huit ans et c’est une forme de ren­contre intime ou les ados vont pou­voir dis­cu­ter libre­ment avec ces écri­vains », plaisante-t-elle.

« C’est vrai qu’au Printemps du livre on ren­contre beau­coup plus de grands-pères ou de grands-mères que d’a­do­les­cents. Mais quoi qu’il en soit, les choses bougent et nous espé­rons que toutes ces nou­velles formes feront que cette part du public aug­men­tera », se prend à espé­rer Carine D’Inca.

Passe d’armes sur l’ou­ver­ture des biblio­thèque les dimanche entre élus écologistes

En marge de la pré­sen­ta­tion du Printemps du livre, lors des ques­tions suc­cé­dant à la confé­rence de presse, s’est dérou­lée une petite passe d’armes entre les élus éco­lo­gistes Francie Mégevand, vice-pré­si­dente délé­guée à la culture et l’é­du­ca­tion de la Métropole, et Éric Piolle, le maire de Grenoble. En cause, l’ouver­ture des biblio­thèques les dimanches.

Éric Piolle et Francie Mégevand. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Éric Piolle et Francie Mégevand. © Joël Kermabon – Place Gre’net

« Cette pro­po­si­tion est une réflexion sur les horaires en géné­ral qu’on a par­fois résu­mée la seule ouver­ture le dimanche mais c’est plus large que ça », explique le maire de Grenoble. Et de bot­ter en touche. « Nous ne sommes pas for­cé­ment super moteurs sur ce point. Nous pen­sons tou­te­fois à pré­ser­ver le dimanche des agents », rétorque l’édile.

Pour ce der­nier, la cause est enten­due, prio­rité est don­née à la mise en place du Plan lec­ture. Autrement dit, il entend « se pré­oc­cu­per de com­ment déve­lop­per la lec­ture et ne pas se jeter sur une solu­tion pré­con­çue ».

« Je suis pour l’ou­ver­ture de l’offre cultu­relle le dimanche »

La réac­tion de Francie Mégevand, éga­le­ment maire éco­lo­giste d’Eybens, ne s’est pas fait attendre. Quelques ins­tants plus tard, cette der­nière a pris, de façon assez inat­ten­due, le contre-pied de son alter-ego gre­no­blois. « Sur l’ou­ver­ture les dimanches, je ne suis pas tout à fait sur la même ligne », a‑t-elle lancé, pré­ci­sant qu’elle ne s’ex­pri­mait pas en qua­lité d’é­lue métro­po­li­taine mais comme maire de sa commune.

Bibliothèque Municipale à Grenoble. © Elodie Rummelhard - placegrenet.fr

Bibliothèque muni­ci­pale à Grenoble. © Élodie Rummelhard – pla​ce​gre​net​.fr

« Dans ma com­mune, j’ai demandé qu’on puisse étu­dier la ques­tion. Sur le prin­cipe, je suis pour l’ou­ver­ture de l’offre cultu­relle le dimanche », déclare l’é­lue. Étayant ses pro­pos, Francie Mégevand cite l’ou­ver­ture domi­ni­cale des musées, s’é­ton­nant « que les biblio­thèques ne le soient pas ». Une posi­tion que la maire ne défend pas pour ce qui concerne l’ou­ver­ture de com­merces, assure-t-elle.

« La donne chan­ge­rait si nous dis­po­sions d’une grande média­thèque ouverte le week-end », tacle aussi sec Éric Piolle fai­sant ainsi réfé­rence à la grande biblio­thèque numé­rique métro­po­li­taine annon­cée quelques ins­tants plus tôt par Francie Mégevand.

Joël Kermabon

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