FIL INFO – Alors que le projet métropolitain 2030 bat son plein, les vingt élus d’opposition de droite regroupés sous la bannière de Métropole d’avenir s’en désolidarisent. Et font leurs contre-propositions.
Après le projet métropolitain 2030, voici le contre-projet. Il y a un an, la Métro avait en effet mis sur les rails son projet de territoire. Objectif ? Identifier d’ici fin 2018 les enjeux et leviers de développement pour la métropole grenobloise à l’horizon 2030 en associant élus et habitants.
Un an plus tard, les portes claquent. « Bien loin d’un projet métropolitain collectif et partagé, c’est sur la base d’un contrat de majorité, dont le socle est le programme municipal de l’actuel maire de Grenoble, que se sont justifiées la plupart des orientations politiques portées par l’exécutif métropolitain », s’insurge Jean-Damien Mermillod-Blondin, le président du groupe Métropole d’avenir.
La Métro, projet purement politique ? « Nous sommes la seule métropole de France où la sensibilité la plus importante sur le plan numérique n’est ni dans le bureau, ni dans l’exécutif. Pour une majorité qui parle de co-construction… »
Place à un syndicat des transports en commun élargi et à une police intercommunale ?
Intégrés aux groupes de travail mis en place depuis 2017, les vingt élus issus des rangs de la droite républicaine, divers-droite et UDI, ont fait un pas de côté. Alors que le projet métropolitain touche au but – sa rédaction est prévue cet été avant d’être présentée au conseil métropolitain d’ici fin 2018 – Métropole d’avenir s’en désolidarise. « Nous associer au comité éditorial serait faire des élus de notre groupe des cautions d’une politique que nous ne partageons pas dans les grandes lignes », expliquent-ils.
Les griefs sont nombreux. Les contre-propositions tout autant. L’actuelle politique de déplacements ? Métro-centrée. La solution ? Créer sur un territoire allant de Grenoble au Voironnais et au Grésivaudan un seul syndicat de transports publics. Le câble urbain ? Il ne doit pas se cantonner à un tracé transversal, mais servir à “désaturer” les axes Voreppe-Grenoble ou Crolles-Grenoble, voire s’ouvrir à d’autres champs en desservant des espaces de loisirs en montagne.
Déploiement de la vidéoprotection dans les bus, acquisition de vélos et voitures électriques, mise en place d’alarmes sonores et de panneaux de signalisation adaptés aux handicaps visuels, parcours adaptés pour les personnes âgées et handicapées font partie des propositions. Tout comme le déploiement d’une police intercommunale ou la mise en place d’un dispositif de préemption des locaux commerciaux pour faciliter la reprise des commerces.
Métropole d’avenir propose aussi, pêle-mêle, de développer les chantiers d’insertion par le travail, d’installer des espaces de co-working dans chaque quartier populaire, de développer un service civique métropolitain, de soutenir l’installation d’écoles hors contrat avec l’État ou de créer une banque de données des stages. Liste non exhaustive.
Repenser le périmètre de la Métro
Pour Métropole d’avenir, il faut repenser la Métro. Et se poser aussi la question du périmètre qui englobe aujourd’hui quarante-neuf communes, pour ne pas rester dans l’ombre du Grand Lyon et de ses satellites stéphanois et clermontois. « Les métropoles ont été conçues pour être plus fortes à plusieurs […] Dépasser cet état de concurrence, pour la Métropole de Grenoble, est possible en créant dès aujourd’hui des liens de partenariat et de complémentarité avec les territoires voisins ». Avec le Grand Lyon ou, plus proche, le Voironnais et le Grésivaudan.
« Il faut s’interroger sur la nouvelle identité de la Métro pour travailler sur ce qui nous relie plutôt que ce qui nous différencie, soulignait Jean Lovera, le maire de Sarcenas. Aujourd’hui, ce sentiment d’appartenance à un territoire est purement virtuel. »
PC