REPORTAGE VIDÉO – DIAPORAMA – Afin de fêter la fin de l’hiver et la clôture de la deuxième saison de Paysage→Paysages, son événement culturel phare, le département de l’Isère a enflammé le centre-ville de Grenoble avec la complicité de la compagnie Carabosse. Le public était ainsi invité, ce vendredi 16 mars, à déambuler autour d’installations de feu pour un « vagabondage réflexif et émotionnel au cœur des flammes »… quelque peu contrarié par une pluie battante.
Exit la deuxième saison de Paysage→Paysages, le « gros événement » culturel organisé par le département de l’Isère, cette année consacré à l’hiver. À quelques jours du printemps, Isère culture organisait ce vendredi 16 mars la soirée de clôture de cet événement qui, depuis le 21 décembre, a convié les Isérois à près de 200 rendez-vous culturels répartis dans tout le département.
Une fête quelque peu contrariée par une pluie battante
L’idée ? Inviter, dès la nuit tombée, le public à une balade poétique à travers les flammes dans le quartier entourant le Jardin de Ville. « L’Isère est un territoire de montagne où le climat est rude et froid. Nous allons réchauffer les cœurs en brûlant l’hiver pour laisser la place au printemps ! », avait promis le Département.
Les maîtres du feu ? La compagnie Carabosse, un collectif de plasticiens et de scénographes reconnu partout dans le monde entier pour ses installations enflammées. Malheureusement, eau et feu ne faisant pas bon ménage, ce n’est que grâce à l’accalmie qui a suivi une pluie battante qu’on a échappé à la catastrophe. Si les magiciens de la compagnie Carabosse n’ont pas pu donner toute la mesure de leur talent, les installations qui ont pu fonctionner ont incontestablement ravi petits et grands, le tout dans un noir absolu.
Retour en images :
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© Yuliya Ruzhechka – Place Gre’net
Laisser libre cours à son imagination, entre flânerie et rêverie
Une fois la pluie calmée, la place Saint-André a commencé à se remplir de monde, comme par miracle. D’où sortaient-ils tous ? Nul ne le sait, peu importe. La fenêtre météo était là, il fallait vite en profiter. Aucune contrainte imposée pour cette déambulation, ce « rêve éveillé » promis par l’organisation. Le public pouvait aller et venir à sa guise entre les trois univers poétiques et leurs architectures métalliques habitées de flammes : balancelles, fontaines, fleurs géantes, tourniquets…
Notamment, place Saint-André, place d’Agier et surtout au Jardin de Ville où leur concentration sublimait l’espace, lui conférait une dimension inhabituelle, féérique. Sur le trajet, des automates cliquetants, judicieusement éclairés, donnaient le ton et montraient la voie.
Aucun artifice, aucune extravagance, il suffisait juste d’ouvrir les yeux comme un enfant et de se laisser hypnotiser par les flammèches virevoltantes jaillissant de simples pots en terre garnis de cire. De laisser libre cours à son imagination, entre flânerie et rêverie. Magie aussi que celle de l’eau et du feu, éléments antagonistes se mêlant étroitement dans des fontaines. À tel point que l’on en vient à se demander comment tout cela peut fonctionner.
Certains se réchauffent les mains auprès de l’un des braséros disposés ci ou là, tandis que d’autres, massés devant le kiosque du jardin de ville sont sous le charme de la musique, lancinante et envoûtante, produite par l’un des deux musiciens de la compagnie.
Seize personnes ont œuvré durant quatre jours pour monter ce projet
Les artisans de la compagnie Carabosse ont quant à eux fait contre mauvaise fortune bon cœur. Pas moins de seize personnes ont participé durant quatre jours à la mise en place de cette métamorphose nocturne ! De quoi être dépités. « Ce soir, c’est un petit peu la catastrophe », regrette Jean-Marie Proust, le directeur de la compagnie.
De fait, les trombes d’eau qui se sont abattues sur la ville en début de soirée n’ont pas permis d’allumer tous les feux prévus et ainsi de donner toute la force de cette création. Mais gageons que peu s’en sont aperçus, tant ce qui a pu fonctionner était bluffant et a visiblement touché le plus grand nombre.
La troupe n’en est pas, loin de là, à son coup d’essai. Pour autant, chaque installation est différente, la compagnie Carabosse mettant un point d’honneur à prêter attention à la physionomie du site, à son histoire.
« On nous appelle, nous venons pour faire un repérage du site et nous montons ensuite notre projet en imaginant quelle promenade dans une scénographie enflammée nous pourrions proposer », explique Jean-marie Proust. « Ce soir, nous sommes battus par la pluie, mais peut-être que nous reviendrons », conclut-il, philosophe.
Joël Kermabon avec Yuliya Ruzhechka
Reportage : Joël Kermabon