REPORTAGE - Éric Piolle a signé à Grande Synthe, les 1er et 2 mars, un manifeste pour un accueil digne des migrants. Un principe que la Ville de Grenoble affirme appliquer au quotidien, malgré un contexte de plus en plus tendu, avec plusieurs lieux d’hébergement d’urgence. À commencer par le Centre d’accueil intercommunal qui propose 71 places à des personnes sans domicile avec un accompagnement social, sanitaire, éducatif et culturel.
En cette fin d’après-midi, seuls les cris et jeux d'enfants troublent la quiétude des lieux. Certains résidents rentrent se reposer dans leur chambre, tandis que d’autres discutent en fumant une cigarette dans la cour extérieure.
Ils viennent des Balkans, du Maghreb, d'Afrique noire… Un vrai melting-pot qui ravit le directeur du Centre d'accueil intercommunal (CAI), Jean-Alexandre Peyrottes, lequel vante un « formidable mélange culturel : on a beaucoup de pays représentés et les personnes partagent énormément, par exemple lors du repas de Noël ou des ateliers de cuisine. »
Pour être admis, un seul moyen, le 115
Inauguré fin 2011, rue Tarze, à la place de l’ancien Centre d'accueil municipal (CAM), le Centre d'accueil intercommunal est quasi-exclusivement financé par l’État et géré par le CCAS. Il propose aujourd’hui 71 places réparties dans différentes ailes, selon le type de publics : familles avec enfants, hommes isolés, femmes isolées (avec ou sans enfants).
Une chambre est également dédiée à l’accueil de femmes victimes de violences. Enfin, une aile médicale composée de lits halte soins santé (LHSS) est réservée aux personnes sans domicile sortant d’hospitalisation mais nécessitant encore des soins, admises sur prescription médicale. Un dispositif financé par l’Agence régionale de santé.
Pour être admis au CAI, un seul moyen, comme l’explique Alain Denoyelle, adjoint grenoblois à l’action sociale : « Toutes les orientations des personnes vers le centre passent par le 115, qui recense les demandes selon les places disponibles et oriente les gens. Toutes les personnes accueillies étaient dans une situation d’urgence, sans hébergement préalable à leur entrée. »
Les conditions d’entrée sont donc parfois un peu difficiles. « C’est un vrai havre mais ça consiste aussi à entrer dans l’inconnu. »
Pour la majorité des résidents, le mot « havre » est loin d’être exagéré. Depuis son arrivée au CAI, en octobre dernier, avec sa mère et ses deux sœurs, Devat, 12 ans, a ainsi retrouvé un large sourire.
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