FIL INFO – Neuf organisations syndicales ou politiques ont adressé une lettre ouverte à l’Université Grenoble-Alpes (UGA) et à la Communauté Université Grenoble Alpes (Comue) pour dénoncer des faits de violence commis à l’encontre d’un militant sur le campus, à l’occasion d’une action de collage d’affiches.
Les syndicats étudiants et les organisations politiques dénoncent une « agression ». Dans une lettre ouverte adressée à Lise Dumasy, désormais présidente de la Communauté Université Grenoble Alpes (Comue), et à Patrick Lévy, président de l’Université Grenoble-Alpes (UGA), les signataires* dénoncent des « actes disproportionnés de violence » contre des militants colleurs d’affiches.
Des blessures constatées par un médecin
Les faits remontent au dimanche 11 février. Durant une session de collage d’affiches nocturne contre la loi Vidal, un étudiant a, selon les termes de la lettre, « été victime d’un assaut de la part des forces de “sécurité” du campus ». À bord de leur véhicule, les agents de sécurité auraient « foncé » sur les militants, qui auraient aussitôt pris la fuite.
L’un des jeunes gens serait alors tombé durant sa course et la voiture de la compagnie de sécurité se serait arrêtée « à très grande proximité ». La suite ? « Les gardes l’ont maintenu par terre, exigeant de lui qu’il décline son identité avant de lui ordonner de s’en aller ». Le jeune homme, blessé à la jambe, aux bras et aux mains, a par la suite fait constater ses blessures par un médecin.
Suite à cet incident, les auteurs de la lettre demandent à ce que la Comue et l’UGA « condamnent publiquement les agissements des gardes de sécurité ». Ils exigent également que l’agent concerné soit sanctionné, et disent attendre « avec insistance » de l’Université qu’elle mette en place un nombre suffisant d’affichages libres à l’extérieur sur le campus.
Lise Dumasy « condamne fermement » tout acte de violence
Quelle réaction, côté Université ? L’idée d’un communiqué était évoquée mais c’est finalement la réponse de Lise Dumasy aux signataires qui a été rendue publique. Une réponse dans laquelle la présidente de la Comue explique avoir « immédiatement » demandé des explications à la compagnie de sécurité.
« La version des faits qui nous a été communiquée par la société de sécurité diffère de celle que vous nous avez adressée », explique-t-elle sans donner plus de précisions à ce sujet. Lise Dumasy ajoute toutefois « condamner fermement » tout acte de violence, et se dit attachée « à la sécurité et à la liberté d’expression sur ce campus ». À cet effet, elle fait savoir que la direction de l’Aménagement durable de l’UGA a reçu pour consigne « d’augmenter le nombre de panneaux d’affichage sur le campus ».
La lutte contre l’affichage sauvage parmi les missions des agents de sécurité
Une version différente des faits ? Contactée par Place Gre’net, la société de sécurité en question, ATM Group, livre en réalité un récit de la soirée moins “dramatique” mais proche dans son déroulement de la version des étudiants.
Ainsi, les agents de sécurité ont bien intercepté un groupe de colleurs d’affiches, dont l’un a chuté et s’est blessé en tentant de prendre la fuite. « L’agent de sécurité a réussi à le rattraper et lui a demandé son identité en attendant les forces de l’ordre », explique Denis Plantaz, DRH de la société.
« On demande l’identité des gens qui collent des affiches parce que c’est un délit, précise-t-il. Après, on fait remonter à l’UGA, qui décide de porter plainte ou non ». Et Denis Plantaz d’ajouter que cette lutte contre les affichages sauvages fait bien partie des « lignes de conduite » spécifiées à la société. Tandis que l’un de ses collègues soupire et ironise : « On en entend tous les jours, c’est toujours nous les méchants ! »
FM
* L’Unef, FO, FSU, la CGT, Sud Éducation, Solidaires étudiants, NPA Jeunes, la France insoumise et l’Union des étudiants communistes (UEC).