FIL INFO – La Frapna, Nature vivante et Gentiana s’allient à nouveau pour dénoncer le « saccage » par des viticulteurs des Coteaux de Seyssuel, un site qui héberge pourtant une espèce protégée, la gagée des rochers. Plus d’un an après les faits, les associations demandent encore et toujours à la préfecture de réagir.
C’est une « destruction sans précédent de la biodiversité rhônalpine » que dénoncent la Frapna (Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature), Nature vivante et Gentiana. Ensemble, les trois structures appellent la préfecture de l’Isère à mettre fin au « saccage » des coteaux de Seyssuel et de ses gagées des rochers, plante qui figure dans la liste des espèces végétales menacées.
Le saccage ne date pas d’hier : c’est en janvier 2017 que des viticulteurs ont procédé à des travaux d’affouillement, d’exhaussement, de débroussaillement et de défrichement du site, en profitant de l’annulation de l’arrêté de protection de biotope pour vice de forme, « à la demande des trialistes et des viticulteurs », explique la Frapna.
Silence de la préfecture
Face à cette situation, les défenseurs de l’environnement avaient donc alerté la préfecture de l’Isère et demandé qu’un nouvel arrêté soit pris. Faute de réponse, la Frapna avait ensuite engagé une procédure en référé civil. Autant de procédures qui n’ont pas empêché les viticulteurs de planter des vignes sur les parcelles détruites au printemps 2017.
Un an après, la situation n’a pas évolué. Malgré les relances des associations et « l’avis du secrétaire d’État en charge de la biodiversité », le préfet de l’Isère n’a toujours pas réagi. Et les services de la préfecture, qui avaient refusé de répondre aux questions de Place Gre’net en 2017 pour cause de période électorale, n’ont pas donné suite à nos nouvelles sollicitations.
L’érosion de la biodiversité
« Seule une protection forte peut sauver ce qui reste du site », insistent les militants face à cette absence de réaction. Leur inquiétude est d’autant plus forte que le plan local d’urbanisme (PLU) de la commune de Seyssuel ne permet pas, à leurs yeux, de « préserver les enjeux écologiques des coteaux de Seyssuel ». Et, avec eux, la précieuse gagée des rochers.
« En détruisant les réservoirs biologiques de nos territoires, nous participons activement au phénomène d’accélération de l’érosion de la biodiversité à l’échelle internationale », assène Éric Ferraille, président de l’Union régionale Frapna. Qui assure être en faveur du développement de l’activité agricole, mais pas « au détriment de la nature et de l’environnement ».