FOCUS – Les présidents de Grenoble-Alpes Métropole, de la communauté de communes du Grésivaudan et de la Communauté du Pays voironnais ont signé avec Pôle Emploi une convention autour du Plan local pour l’insertion et l’emploi (Plie). L’occasion pour la Métro et Pôle Emploi d’apporter leurs paraphes à une deuxième convention impliquant un partenariat encore plus soutenu.
Deux conventions pour le prix d’une. Jeudi 15 février, Pôle Emploi officialisait son partenariat avec la Communauté de communes du Grésivaudan, la Communauté du Pays Voironnais et Grenoble-Alpes Métropole dans le cadre du Plie (Plan local pour l’insertion et l’emploi). Une signature qui s’accompagnait d’une autre impliquant un partenariat renforcé entre la Métro et Pôle Emploi.
« On ne part pas de rien », rappelle Myriam Cholvy, directrice territoriale de Pôle Emploi : l’inscription des collectivités dans le Plie est d’ores et déjà une réalité, que la signature de cette convention vient entériner. « On a souhaité aller plus loin, s’engager dans une convention écrite pour développer nos collaborations et avoir notre engagement encore plus formalisé », explique-t-elle.
Un accompagnement renforcé des plus éloignés de l’emploi
Objectifs du Plie ? Accompagner les personnes les plus éloignées de l’emploi autour d’un suivi renforcé afin de les remettre sur les rails. Et les résultats sont là, estime Christophe Ferrari, président de la Métro : sur les 4 800 personnes suivies dans le cadre du Plie depuis 2015 sur le territoire métropolitain, 51 % sont en formation ou en emploi à la sortie du dispositif.
Mais les besoins existent ailleurs. « Le Haut-Grésivaudan subit de plein fouet la désindustrialisation et des pertes massives d’emploi », décrit ainsi Roger Cohard, vice-président en charge de l’insertion et de l’emploi au sein de la Communauté de communes du Grésivaudan. Et ce dernier de saluer à son tour un dispositif aux résultats positifs : « Cela a permis d’accompagner de manière plus forte, plus précise et sur une durée plus longue des personnes concernées par le chômage de longue durée ».
En accompagnant le Plie sur leurs territoires respectifs, les collectivités permettent ainsi la réunion des nombreux partenaires du dispositif, depuis l’Europe à travers le FSE (Fond social européen) jusqu’aux entreprises en passant par les CCAS ou les missions locales. Mais aussi le déploiement d’initiatives sociales précises, telles que l’Auto-école citoyenne.
Une dynamique collective
Christophe Ferrari tient à saluer la dynamique collective dans laquelle s’engagent les différents territoires avec la signature d’une convention commune. « L’efficacité est augmentée lorsque nous coopérons, et lorsque nous renforçons dans la complémentarité les actions des uns et des autres », déclare-t-il.
« C’est toujours plus facile de rester dans son coin. C’est moins efficace que de donner une capacité à coopérer et de donner une lisibilité, des orientations… Et ensuite de mobiliser l’ensemble des équipes pour réussir un sujet essentiel : l’accès à l’emploi », juge encore le président de Grenoble-Alpes-Métropole.
Quitte à susciter une légère pointe d’ironie de la part d’un autre président, celui du Pays voironnais, qui dit « merci au social ! » Jean-Paul Bret glissera ainsi dans son allocution : « Le social favorise des coopérations que l’on n’arrive pas à faire dans d’autres domaines ». Avant d’ajouter, sous forme de petite pique politique : « C’est un domaine où l’on peut moins se permettre de ne pas être sérieux… »
Un partenariat renforcé entre Pôle Emploi et la Métro
Au-delà du Plie, Pôle Emploi et la Métro s’engagent, via une deuxième convention, dans un partenariat encore plus renforcé. Une collaboration autour de plans d’action concertés pour mieux identifier les compétences recherchées par les entreprises du territoire, faciliter le dialogue avec elles en limitant le nombre d’interlocuteurs, ou encore lutter contre les « freins périphériques à l’emploi », tels que la garde d’enfants, la mobilité ou la rupture numérique.
Pour Christophe Ferrari, l’enjeu est évidemment de taille. Pôle Emploi annonce une embellie, alors que le taux de chômage sur le territoire métropolitain est déjà plus faible qu’ailleurs, mais 36 000 personnes n’en sont pas moins demandeuses d’emploi. Dont une majorité de publics peu qualifiés, de jeunes et d’habitants de quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV).
Des QPV qui sont au nombre de dix sur le sol métropolitain. « Cela représente un pourcentage de la population qui est loin d’être anodin », souligne le président de la Métro, qui entend bien lutter contre ces « poches de précarité ». « Il ne peut pas y avoir de métropole qui se développe bien si on laisse sur le côté les habitants de ces quartiers », conclut-il.