FIL INFO – En visite au tunnel du Brenner en Autriche, le premier vice-président de la Région Auvergne Rhône-Alpes Étienne Blanc conteste les recommandations du rapport Duron de différer la seconde phase du chantier du Lyon-Turin.
La recommandation du Conseil d’orientation des infrastructures (COI) de reporter après 2038 la réalisation des accès ferroviaires à la ligne Lyon-Turin pour moderniser l’axe existant n’en finit pas de faire des vagues. À peu près toute la classe politique, exception faite des écologistes opposés au projet et des socialistes très discrets, y va de son couplet.
A la Région Auvergne Rhône-Alpes, Étienne Blanc, le premier vice-président, a profité d’un voyage en Autriche et d’une petite visite au tunnel du Brenner, considéré comme le cousin du Lyon-Turin, pour s’offusquer des conclusions du rapport de l’ex-député socialiste Philippe Duron.
« Cette proposition est une aberration, assène l’élu Les Républicains dans un communiqué. Elle repose sur une logique purement comptable et ne s’inscrit pas dans une vision globale et cohérente d’aménagement du territoire. La même logique comptable ne s’applique visiblement pas au Grand Paris Express dont les coûts ont explosé pour atteindre 35 milliards d’euros. »
Le Brenner, un exemple ?
Percé entre l’Autriche et l’Italie sur 57 km, le tunnel du Brenner devrait entrer en service en 2026. Un exemple pour Étienne Blanc. « Il coûtera moins cher que prévu », précise le conseiller régional, qui fait état de 400 millions d’euros économisés, sur près de 10 milliards du projet. Mais, surtout, les travaux du tunnel et des voies d’accès sont menés de front. Ce qui ne devrait pas être le cas du Lyon-Turin si le gouvernement, qui doit trancher d’ici la fin du mois, suit le COI.
L’occasion pour le conseiller régional de dénoncer les hésitations de la France. « À l’instar de beaucoup de nos voisins comme la Suisse, l’Autriche mène une politique active et efficace en matière de ferroutage, en conjuguant la réalisation d’infrastructures ferroviaires de nouvelle génération et des dispositifs de régulation du trafic de poids lourds. La part du rail dans le transport de marchandises est de 30 % en Autriche. Elle n’est que de 10 % en France. »
PC
« Une entrave forte et durable à la mobilité » pour Michel Savin
De son côté, le sénateur de l’Isère Michel Savin déplore qu”« une fois encore, Grenoble, onzième agglomération française, reste à l’écart des grands projets structurants de notre pays ». Pour l’élu Les Républicains, la décision du COI est en complète contradiction avec les priorités du gouvernement.
« La liaison actuelle est pourtant reconnue comme un point noir de notre réseau ferroviaire […]. Il s’agit d’une entrave forte et durable à la mobilité, qui se traduira par un enclavement de la métropole grenobloise », affirme-t-il.