FIL INFO – Les élus de montagne demandent le report de la mise en œuvre du prochain plan Loup. Le 1er février, ce plan doit notamment fixer pour les cinq prochaines années le nombre et les conditions d’abattage du loup en France. Entre 36 et 50 individus pourraient être tués chaque année.
Alors que le prochain plan quinquennal Loup doit être mis en œuvre le 1er février, l’association nationale des élus de montagne (Anem) demande son report. Dans un communiqué, la secrétaire générale de l’Anem Annie Gennevard, députée (Les Républicains) du Doubs et vice-présidente de l’Assemblée nationale, réclame que soit revu à la hausse le quota de loups à abattre.
Pour la campagne 2017 – 2018 (qui se termine le 30 juin 2018), le nombre de loups autorisés à être tués a été porté à quarante. Mais le prochain plan Loup, qui s’étalerait de 2018 à 2023, s’apprêterait à revoir ces chiffres en les rapportant à la population totale.
Pour les cinq ans à venir, le quota serait ainsi fixé à 10 % de la population de loups, voire 12 % moyennant dérogation. Soit entre 36 et 50 loups à abattre chaque année, leur population étant estimée à 360 aujourd’hui.
Le plan prévoit de la porter à cinq cents, seuil en-dessous duquel la survie de l’espèce ne serait plus viable d’après les scientifiques. Un plan qui coupe la poire en deux. Entre, d’un côté, les éleveurs – Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) en tête – soutenus par les élus de montagne, et de l’autre les associations de défense de la nature. Entre le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert d’un côté et le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot de l’autre, tous deux compétents sur le dossier. Mais un plan qui ne satisfait aucune des deux parties.
Les élus de montagne réclament que soient assouplis les tirs de défense
Alors que la consultation publique du plan Loup se termine le 29 janvier, la pression monte jusqu’à remettre en cause les analyses génétiques officielles. Car, pour les élus de montagne, de plus en plus nombreux à réclamer le déclassement du loup comme espèce protégée par la Convention de Berne, la question de sa survie ne se pose pas, notamment au regard de la situation des éleveurs.
« Dans ces conditions [celles actuelles, ndlr], le nombre de prédations ne peut que s’amplifier de façon critique et précipiter un nombre croissant d’éleveurs dans le découragement et la faillite de leur exploitation », souligne l’Anem.
Les élus de montagne réclament que soit revus (à la hausse) le nombre de loups à abattre mais aussi les modalités des tirs de défense afin qu’ils soient applicables « de façon permanente à toute agression du prédateur, indépendamment des retraits effectués ». Ils réclament aussi moins de contrôles, considérant comme « indéfendable que le dédommagement des prédations (reconnu comme un droit par la loi Montagne 2) puisse être conditionné à un contrôle systématique et tracassier de l’équipement préalable des troupeaux en moyens de protection ».
PC