Le maire de Grenoble tient décidément à faire entendre sa voix sur la question du cannabis. Tandis qu’un rapport parlementaire remis au président de la République suggère d’assouplir la répression de ses consommateurs pour mettre ses forces dans la lutte contre son trafic, Éric Piolle appelle de nouveau à la légalisation de la substance interdite.
« Sortez du vieux monde monsieur le président ! » C’est ainsi que le maire de Grenoble interpelle Emmanuel Macron, non sur la question des migrants mais cette fois, et de nouveau, sur la légalisation du cannabis. Au début du mois de janvier, Éric Piolle appelait déjà à « arrêter l’hypocrisie » et à prendre exemple sur la Californie, huitième État des États-Unis à mettre fin à la prohibition.
Là, c’est un rapport parlementaire remis au président de la République qui relance le débat. Ses auteurs préconisent d’adoucir la répression de la consommation de cannabis, en les sanctionnant d’une simple amende ou contravention comprise entre 150 et 200 euros. Objectif annoncé ? Concentrer l’effort des forces de l’ordre sur la lutte contre le trafic.
Des offres d’emplois de guetteur sur Snapchat
Or le maire de Grenoble n’est pas d’accord. Pour Éric Piolle, cité par l’AFP et différents médias, le rapport ne propose qu’une « demi-mesure » qui « ne cherche pas à lutter contre les trafics » mais uniquement à soulager le travail des policiers. Et pendant ce temps, ajoute-t-il, « à Grenoble, on trouve des offres d’emplois de guetteur passées sur Snapchat »…
#Cannabis « le débat n’est pas de savoir si fumer est une faute grave ou très grave, mais d’innover pour sortir de l’impasse sanitaire et de sécurité publique. L’approche sécuritaire a échoué. La France a le record européen de conso pour les ‑16 ans ! Regardons ce qui marche ! »
— Éric Piolle (@EricPiolle) 22 janvier 2018
La légalisation comme seule solution contre le trafic ? C’est en tout cas celle mise en avant par Éric Piolle, qui se défend de toute « banalisation » de la substance. « Nos tribunaux s’épuisent mais notre pays détient le record européen de consommation pour les moins de 16 ans… La banalisation est là ! », écrit-il sur les réseaux sociaux, plaidant pour un accompagnement de la jeunesse « plutôt que de la laisser aux mains des trafiquants ».