REPORTAGE VIDÉO – Les travaux de réhabilitation de l’emblématique passerelle Saint-Laurent qui ont débuté en octobre 2017 entrent dans une nouvelle phase. Après la pose d’un impressionnant échafaudage et l’installation d’un espace de confinement, les travaux de désamiantage du pont suspendu vont débuter le 15 janvier et durer huit semaines. Quant à la réouverture de l’ouvrage au public, cette dernière est prévue pour octobre 2018.
Si cela fait longtemps que vous n’êtes pas passé dans le quartier, vous serez surpris du nouvel aspect de la vénérable passerelle Saint-Laurent, fermée au public depuis que sa réhabilitation a commencé en octobre 2017.
Hérissée d’une structure d’échafaudages complexe pesant 75 tonnes et en partie recouverte par une “peau” de confinement blanche, elle revêt une allure presque fantomatique sous son sarcophage d’une blancheur (encore) immaculée. Tout est désormais en place pour que le plan de retrait amiante puisse commencer ce 15 janvier.
Cette opération de désamiantage qui durera huit semaines sera suivie des travaux de génie civil qui se termineront, eux, en octobre 2018. Ils coûteront au total 2 310 000 euros, financés par la Métropole, la Ville de Grenoble et le département de l’Isère.
Une structure littéralement rongée par la corrosion
On ne voyait pas son état de corrosion avancé lorsque l’on empruntait la passerelle Saint-Laurent pour passer d’une rive à l’autre de l’Isère. Il était caché par la dalle de circulation et les trottoirs bordant le fameux pont suspendu, emblématique de Grenoble.
Maintenant que sa structure est mise à nue, la nécessité d’une réhabilitation du vénérable ouvrage ne laisse plus aucun doute, tant la plupart des éléments métalliques qui le composent sont littéralement rongés par la rouille. Quand on pense à tous ces passants qui s’amusaient à sauter sur le pont pour en ressentir les oscillations…
Ce mercredi 10 janvier, Grenoble-Alpes Métropole, gestionnaire de l’ouvrage, organisait une visite du confinement mis en place pour le désamiantage des peintures anti-corrosion (contenant de l’amiante mais aussi du plomb) protégeant les structures métalliques de la passerelle. Retour en images.
Reportage Joël Kermabon
Un ouvrage d’art inscrit au patrimoine historique de l’Isère
Toujours est-il que ce chantier atypique a réclamé de la part des entreprises des prouesses d’organisation. « Ce n’est pas un chantier compliqué en soi. Les aspects les plus compliqués sont le phasage des opérations et le fait qu’il se situe en pleine ville, avec les problèmes d’acheminement de l’important matériel nécessaire aux travaux et le dispositif de confinement indispensable aux opérations de désamiantage », explique Olivier Auriol, directeur des travaux de la société Lassarat.
Ajoutez à cela les contraintes particulières liées au fait que la passerelle Saint-Laurent est un ouvrage d’art inscrit au patrimoine historique de l’Isère.
« Nous avons dû respecter les impositions des Architectes des bâtiments de France (ABF). Notamment les assemblages des nouvelles pièces qui devront être réalisés à l’identique, avec des rivets frappés à chaud comme cela se faisait à l’époque de sa construction », commente Olivier Auriol.
Une fresque sur les palissades entourant le chantier
Pour faire passer la pilule des travaux et tenter de rassurer autant les riverains que les commerçants de la rive droite, la Métropole et la Ville de Grenoble ont mis les petits plats dans les grands. Signalétique au sol pour contourner la passerelle, animations, promotion des aspects culturels de la rive droite… Mais la Ville a aussi tenu à soigner l’esthétique du chantier en décorant la surface des palissades qui l’entourent et le sécurisent.
« Nous avons fait un appel à projets pour avoir différentes propositions. Nous ne savions pas si ce serait du street art, de la peinture, du dessin… », explique Madeleine Bougnoux, directrice de territoire et responsable du secteur 2 de Grenoble. Dans le jury ? L’union de quartier rive droite, le Musée dauphinois et des représentants de la ville. C’est un collectif d’entrepreneurs locaux qui l’a emporté : Mon coursier à vélo, Win signalétique et l’Atelier 12Douze.
Le thème de cette fresque ? « Il y a eu dans l’histoire du peuplement de Grenoble plusieurs façons de traverser l’Isère et cette fresque retrace toute cette histoire de la passerelle », expose Antoine Back, conseiller municipal délégué au secteur 2. Qui espère que cet appel à traverser l’Isère incitera les touristes et les Grenoblois à continuer à se rendre sur la rive droite.
Joël Kermabon