À l’occasion d’un déplacement près de la frontière franco-italienne, le maire de Grenoble Éric Piolle diffuse une nouvelle vidéo sur son compte YouTube, exhortant le Président de la République à « changer les règles du jeu » de sa politique liée aux migrants. Et ce au nom de la solidarité et des enjeux du « siècle des migrations » qui se profile.
Un message lancé depuis le Col de l’Échelle, ou le « sommet de l’absurde ». Dans une nouvelle vidéo diffusée sur son compte YouTube, et tout à sa nouvelle stratégie de communication, le maire de Grenoble Éric Piolle s’adresse directement au Président de la République Emmanuel Macron et l’appelle à « changer les règles du jeu » sur la question du traitement des migrants.
« C’est ici que notre gouvernement demande à notre police des airs et des frontières de ramener les migrants, ramener les émigrés à 150 mètres du panneau France », explique ainsi Éric Piolle face à une caméra fixe. Avant de fustiger « l’inutilité de ramener des gens qui ont fait 6 000 kilomètres 200 mètres après la frontière », et de décrire des migrants perdus et des habitants ou bénévoles offusqués.
« La France est un pays qui a toujours eu une vocation universelle. Nous ne pouvons pas rester dans cette peur du lendemain », déclare encore le maire de Grenoble, évoquant un « siècle des migrations » qui se profile, pour des raisons climatiques comme géopolitiques. Éric Piolle appelle ainsi l’État à « anticiper » le phénomène en faisant acte de solidarité vis-à-vis du « petit bout » de migrants devant arriver jusqu’à nous.
Un appel également lancé depuis Facebook
Dans un texte publié la veille sur sa page Facebook, Éric Piolle interpellait déjà Emmanuel Macron. « Monsieur le Président de la République, n’ayez pas peur ! », écrivait-il, en réclamant notamment l’abolition du « délit de solidarité ». Mais aussi la fin de « la traque des chômeurs » et la sortie de « l’ultralibéralisme qui généralise la précarité », pour « réconcilier la France avec elle-même ».
Des mots écrits depuis Montgenèvre, où le maire de Grenoble s’était rendu en compagnie de son adjoint aux Solidarités internationales Bernard Macret, de la conseillère régionale Myriam Laïdouni-Denis et du sénateur de l’Isère Guillaume Gontard, afin « d’inspecter le poste frontière » situé entre la France et l’Italie.
Un déplacement surprise ? Il était en tout cas absent de l’agenda général diffusé à la presse, quand bien même il semble difficile de croire qu’aucun média n’ait été convié au voyage. Sollicité par Place Gre’net, le service communication de la Ville est resté de son côté aux abonnés absents.