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Jean-Claude Killy et Marielle Goitschel sur la piste de Chamrousse lors des Jeux olympiques de 68. Photo Presseports. © Chamrousse

Marielle Goitschel : « Avant les JO de 68, Grenoble était une ville du Moyen-Âge… ou presque ! »

Marielle Goitschel : « Avant les JO de 68, Grenoble était une ville du Moyen-Âge… ou presque ! »

ENTRETIEN – Alors que Grenoble et les sta­tions qui avaient accueilli les épreuves des

Jeux olym­piques d’hi­ver en 1968 s’ap­prêtent à célé­brer les 50 ans de l’é­vé­ne­ment, Marielle Goitschel, double cham­pionne olym­pique en 1964 et 1968, est reve­nue au cours d’un long entre­tien sur cet épi­sode his­to­rique. Cette gaul­liste reven­di­quée au franc-par­ler assumé ne mâche pas ses mots quand il s’agit de dénon­cer l’après JO… ou le nou­veau Levothyrox.

Jean-Claude Killy et Marielle Goitschel sur la piste de Chamrousse lors des Jeux olympiques de 68. Photo Presseports. © Chamrousse

Jean-Claude Killy et Marielle Goitschel sur la piste de Chamrousse lors des Jeux olym­piques de 68 – Presseports. © Chamrousse

Place Gre’net – Quels sou­ve­nirs mar­quants gar­dez-vous des Jeux de Grenoble en 1968 ?

Marielle Goitschel : Comme je savais que c’était l’année où j’arrêtais ma car­rière, c’était un peu l’apothéose, le final. Grenoble n’est pas mon meilleur sou­ve­nir, c’est Innsbruck [aux JO de 1964, où avec sa sœur Christine elles ont réussi le dou­blé en sla­lom et en géant, ndlr].

Par contre, sur le plan humain, c’était mer­veilleux. Ces Jeux, je les asso­cie au public. C’étaient les Jeux olym­piques du cœur dans la mesure où il y avait tel­le­ment de per­sonnes qui étaient là, enthou­siastes, qui nous encou­ra­geaient, qui croyaient en nous. C’était beau !

Les béné­voles étaient vrai­ment des béné­voles, pas diri­gés ni rien. C’étaient des Jeux de proxi­mité, de convi­via­lité. Il y avait une osmose entre le public et nous. Avec Christine, nous sommes res­tées dans la mémoire col­lec­tive “les petites sœurs de la France”, même si cette image s’éteint de plus en plus aujourd’hui parce que nous avons 72 et 73 ans.

Et puis il y a votre vic­toire en sla­lom à Chamrousse

Marielle Goitschel : Pour la pre­mière fois de ma vie, j’avais construit cette vic­toire. Quand j’ai vu que la deuxième manche était tra­cée par Jean Béranger [entraî­neur de l’équipe de France fémi­nine de ski, ndlr], je me suis dit : “ouh là là !” Il ne tra­çait plus pour moi à la fin parce qu’il disait : “Marielle se démerde, elle gagne sur tous les slaloms”.

La pre­mière manche me conve­nait com­plè­te­ment. C’est vrai­ment la manche qu’il me fal­lait pour faire la dif­fé­rence. Je n’ai pas gardé cette petite rete­nue en pre­mière manche, comme il est cou­tume de le faire. J’ai agi en pen­sant que c’était cette manche qui déci­de­rait de la cham­pionne olym­pique. C’est ce qu’il s’est passé.

Quelles images gar­dez-vous de la céré­mo­nie d’ouverture ?

Marielle Goitschel : Le stade était comme une enceinte olym­pique d’autrefois, un peu coudé. Il était très grand. Et fran­che­ment [Alain] Calmat [pati­neur mul­ti­mé­daillé], cha­peau ! Le nombre de marches qu’il y avait à gra­vir pour aller allu­mer la flamme, c’était hal­lu­ci­nant. Léo Lacroix [skieur alpin] a prêté ser­ment avec son accent juras­sien. C’était beau. Les gar­çons por­taient un cha­peau com­plè­te­ment idiot. Les vête­ments étaient jolis, d’une grande marque.

Cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Grenoble en 1968. © AMMG

Cérémonie d’ou­ver­ture des Jeux olym­piques de Grenoble en 1968. © AMMG

Autre anec­dote sympa : quand nous allions à la céré­mo­nie d’ouverture avec [Jean-Claude] Killy, nous voyions les remon­tées méca­niques de Chamrousse. Je me rap­pelle tou­jours qu’il m’avait passé sa main sur l’épaule et m’avait dit : “Tu as vu, là-haut ? C’est là-haut qu’on va gagner”. C’est incroyable ! Il était sûr de gagner. Moi aussi.

Vous vous défi­nis­sez comme « une grande gaul­liste ». Qu’est-ce que repré­sen­tait pour vous la pré­sence du Général ce 6 février 1968 ?

Marielle Goitschel : Pour moi, c’était extra­or­di­naire. Je sais qu’il m’aimait beau­coup. Je fai­sais plus que le lui rendre. J’aurais fait la Résistance en 40, je serais par­tie avec lui à Londres pour apprendre l’anglais [rires]. Plus gaul­liste que moi tu meurs !

Le 13 février 1968, lors des JO de Grenoble, le Premier ministre Georges Pompidou vient assister au slalom femmes remporté par Marielle Goitschel. Photo G. Gery / Paris Match. © Chamrousse

Le 13 février 1968, lors des JO de Grenoble, le Premier ministre Georges Pompidou vient assis­ter au sla­lom femmes rem­porté par Marielle Goitschel. Photo G. Gery / Paris Match. © Chamrousse

Je me rap­pelle que des avions avaient envoyé des petites roses rouges en papier. Il y a une très jolie photo de De Gaulle qui prend cette rose qui était sur son bras droit et la tend avec une ten­dresse infi­nie à sa femme. Pour moi, c’étaient des grands moments.

Pour lan­cer ces JO, De Gaulle aurait dû dire : “Je déclare ouvert les Xes Jeux olym­piques de Grenoble”. Lui a dit : “Je pro­clame l’ouverture les Xes Jeux olym­piques de Grenoble”. Il n’a pas fait comme les autres chefs d’État avant lui. Le Général avait la voix qui était à l’égale de sa dimen­sion : intel­lec­tuelle, phy­sique et de cœur. Il y avait aussi tous les rois, princes et pré­si­dents d’Europe. Vous savez, pour tout l’or du monde, je n’au­rais jamais man­qué une céré­mo­nie d’ouverture.

Cette céré­mo­nie d’ouverture a‑t-elle mar­qué un tour­nant pour les JO d’hiver ?

M. G. : Oui. Cela a vrai­ment été la pre­mière céré­mo­nie d’ouverture des Jeux d’hiver avec un côté gran­diose. Elle a mar­qué les Jeux modernes parce qu’il y avait la télé­vi­sion en cou­leur, etc. Cette céré­mo­nie a été à la dimen­sion que les Jeux d’hiver méri­taient alors qu’avant c’était beau­coup plus dis­cret. Là, cela avait une allure de Jeux d’été. Les Jeux d’hiver ont pris une dimen­sion nou­velle grâce à Grenoble. Cela a été la plus belle céré­mo­nie d’ouverture.

Revenons à l’as­pect spor­tif. Est-ce que vous abor­diez ces Jeux avec moins de pres­sion après votre titre olym­pique en géant quatre ans plus tôt ?

M. G. : Vous savez, la pres­sion, moi, j’adore, sur­tout la bière ! Ceux qui n’ont pas la pres­sion, c’est ceux qui ne peuvent pas gagner. Ce n’est pas pos­sible. C’est comme pour les chan­teurs avant de mon­ter sur scène. Je crois que Brel vomis­sait tous les jours avant d’y aller. La pres­sion, c’est nor­mal. Elle dis­pa­raît dès qu’on met les bâtons der­rière le por­tillon [de départ, ndlr]. Et elle devient posi­tive dans la mesure où nous y allons à fond. Quand j’entends dire : “les foot­bal­leurs jouent chez eux, ils ont la pres­sion, etc.”, il n’y a que le public pour dire ça, que les gens qui ne savent pas ce que sont les cham­pions. D’abord per­sonne ne le sait, per­sonne ne le saura jamais et c’est tant mieux !

Est-ce que vous vous étiez condi­tion­née pour gagner ?

M. G. : Il n’y a pas besoin de se condi­tion­ner pour gagner. Vous croyez que Cristiano Ronaldo est condi­tionné à gagner quand il rem­porte son cin­quième Ballon d’Or [tro­phée récom­pen­sant le meilleur joueur de foot­ball de l’année, ndlr] ? Il n’a qu’une idée, c’est de mar­quer des buts, c’est de se don­ner les moyens de gagner. Pour un vrai cham­pion ou une vraie cham­pionne, la deuxième place est une défaite. Seule la vic­toire est belle. Maintenant, les gens sont un peu plus for­ma­tés. Ils ne le disent pas parce que cela fait pré­ten­tieux. Mais moi quand j’étais deuxième – sauf der­rière ma sœur – c’était une défaite. Un cham­pion ne se pose pas de ques­tions, il n’a qu’une idée en tête : gagner ! Point barre.

Un public nombreux a assisté aux épreuves de ski alpin lors des Jeux olympiques de 1968. Photo Denis Vinçon. © Chamrousse

Public venu assis­ter aux épreuves de ski alpin lors des JO de 1968. Photo de Denis Vinçon. © Chamrousse

Comment vous étiez-vous pré­pa­rée physiquement ?

M. G. : À l’époque, quand nous avons com­mencé à nous entraî­ner avec Christine, moi j’étais cham­pionne du monde [en 1962, à 16 ans, ndlr]. Nous mon­tions à Solaise à pied et nous redes­cen­dions en cou­rant. Nous fai­sions du foot, du sport naturel.

Après, est arri­vée la méthode Bonnet. Honoré Bonnet avait inventé un sys­tème d’entraînement très pointu, copié d’ailleurs par toutes les équipes étran­gères. Nous com­men­cions déjà à tra­vailler les abdo­mi­naux de telle façon, les ischios, etc. Nous fai­sions un entraî­ne­ment qui res­semble plus à ce qui se fait aujourd’hui. Mais on en était encore loin.

Nous remon­tions une rivière à Val d’Isère en sau­tant de rocher en rocher. Je me disais que j’étais douée car nous avions fait ce jeu à Boulouris et jamais je n’é­tais tom­bée. Il y a des filles qui s’étaient bles­sées à la che­ville donc Bonnet avait arrêté.

Qu’est-ce qui vous don­nait envie de vous entraî­ner si durement ?

M. G. : Mon dopage, c’étaient l’entraînement et la vic­toire. J’ai arrêté à 22 ans avec neuf médailles d’or et cinq d’argent. Avec le super G et l’épreuve par équipes en plus aujourd’hui – moi qui étais la reine du sla­lom paral­lèle par équipes – je peux vous dire que cela ne serait pas neuf médailles que j’aurais aujourd’hui.

Vous évo­quiez le dopage. Les Jeux de Grenoble ont été mar­qués par l’apparition des pre­miers tests anti­do­page et de fémi­nité

M. G. : Oui, les tests de fémi­nité [le test de Barr à base de salive, ndlr]. Comme les Autrichiens, les Allemands, etc. disaient “Marielle, ce n’est pas une fille, c’est un homme”, j’en ai pas­sés trois de suite dans la jour­née quand les autres en pas­saient un. Cela m’énervait. Cela les aurait arran­gés que je sois un homme, mais de toute façon je leur disais : “je suis mieux que les hommes”.

Marielle Goitschel et sa sœur Christine lors de l'inauguration de la Foire d'Alpexpo à Grenoble, en novembre 2017. © DR

Marielle Goitschel et sa sœur Christine lors de l’i­nau­gu­ra­tion de la Foire d’Alpexpo à Grenoble, en novembre 2017. DR

Je ne me suis jamais sen­tie moins bien que les hommes. Je suis une rebelle. Je ne suis pas une grande gueule mais j’ai des convictions.

Je consi­dé­rais que nous, les femmes, il fal­lait que nous fas­sions trois fois plus que les hommes. Et ce n’était pas difficile !

J’ai appli­qué cette théo­rie tout le temps. D’ailleurs, je m’entraînais avec les hommes, avec François Bonlieu [cham­pion olym­pique de géant en 1964, ndlr]. J’ai beau­coup appris de lui. Ce type était un géant. C’était le plus beau skieur du monde.

C’est grâce à ces tests de fémi­nité que vous avez récu­péré la médaille d’or de la des­cente des Mondiaux de Portillo en 1966 parce que celle qui vous avait devan­cée, Schinegger, était en réa­lité un homme…

M. G. : Pour l’anecdote, il, Erik, a écrit un livre. Nous l’appelons tou­jours Erika. Nous l’avions sur­nommé “Antoine”. Nous savions bien que c’était un homme. […]

Marielle et Christine Goitschel, "les petites sœurs de la France". © DR

Marielle et Christine Goitschel, « les petites sœurs de la France ». DR

Elle avait des genoux d’homme. C’était impres­sion­nant ! Et nous savions un peu par la bande des filles [autri­chiennes, ndlr] qu’elle ne se désha­billait jamais devant elles et qu’elle n’avait pas ses règles. En fait, c’était un mal­en­tendu. [Schninegger, élevé comme une fille, n’a appris qu’à 20 ans après un test de fémi­nité qu’il était un homme, ses organes mâles s’étant déve­lop­pés de façon interne. Il a subi plu­sieurs opé­ra­tions pour deve­nir offi­ciel­le­ment un homme en 1986, ndlr].

Moi, cela m’a fait beau­coup de peine. C’est une his­toire triste. Je ne lui ai jamais réclamé la médaille, j’étais sûre qu’un jour elle me la ren­drait [cela fut le cas en 1988, mais la recon­nais­sance offi­cielle de la Fédération inter­na­tio­nale de ski n’est inter­ve­nue qu’en 1996, ndlr]. Je suis quelqu’un de géné­reux et d’humain. C’était elle qui souf­frait, pas moi. J’avais huit médailles. Huit ou neuf, cela ne jouait pas.

Faisons un saut dans le temps. Quel regard por­tez-vous sur la géné­ra­tion actuelle de skieuses françaises ?

M. G. : Je suis à fond der­rière Tessa Worley [double cham­pionne du monde en géant en 2013 et 2017, ndlr]. Je n’ai qu’un espoir – je vais prier pour ça – : qu’elle gagne [aux JO de PyeongChang, en Corée du Sud, en février 2018]. Cela fait quand même cin­quante-quatre ans que per­sonne n’a suc­cédé, en géant ou en sla­lom, aux sœurs Goitschel. C’est fou ! Pourtant, il y a eu des cham­pionnes du monde : Perrine Pelen [en 1985] en sla­lom, Fabienne Serrat [en 1974] et Carole Merle [en 1993] en géant, etc. Aujourd’hui, il y a Tessa Worley et der­rière, la grande solitude.

En 2018, il y aura cin­quante ans que les Jeux se sont dérou­lés à Grenoble. Cela a‑t-il du sens de célé­brer cet anni­ver­saire ?

M. G. : Oui. Les Jeux ont tout apporté. Grenoble était une ville du Moyen-Âge, ou presque. Vous aviez dix ou douze pas­sages à niveau, vous n’aviez pas de gare, pas d’aéroport, pas d’hôpital, pas d’autoroutes, de routes… Il n’y avait pas de loge­ments sociaux. Vous n’aviez rien ! Cette ville est sor­tie du XIXe pour ren­trer dans le XXe siècle. Bénis soient les Jeux olym­piques ! On a fait croire que c’étaient les gens qui allaient payer mais c’est faux ! C’est De Gaulle qui a signé le car­net de chèques. C’est lui qui a pris en charge les Jeux. Grenoble doit tout aux Jeux.

Chamrousse a accueilli les épreuves de ski alpin lors des JO de 1968. Photo Photopress / Comité d'organisation des Jeux olympiques. © Chamrousse

Chamrousse a accueilli les épreuves de ski alpin lors des JO de 1968 – Photopress – Comité d’or­ga­ni­sa­tion des Jeux olym­piques. © Chamrousse

Mais ceux qui l’ont diri­gée après n’ont rien fait pour pré­ser­ver cet héri­tage. Il y a quelqu’un qui a retrouvé la flamme olym­pique. Un peu plus, elle pas­sait à la pou­belle ! Tout a été nul, nul ! C’est une honte ! Le trem­plin de Saint-Nizier n’a pas été entre­tenu. Il aurait très bien pu faire par­tie de la tour­née des quatre trem­plins [grande com­pé­ti­tion annuelle de saut à skis sur quatre trem­plins dif­fé­rents, ndlr]. La piste de bobs­leigh [à l’Alpe d’Huez] a été une erreur lamen­table parce qu’il n’y avait pas de tech­ni­ciens pour pen­ser intel­li­gem­ment. […] Grenoble, c’est la capi­tale des Alpes. Elle est pla­cée stra­té­gi­que­ment par­lant. Elle a tout pour elle. Même aujourd’hui, elle pour­rait reprendre les Jeux.

Et ce, mal­gré l’ampleur qu’a pris cet événement ?

M. G. : Je vais même vous dire pour­quoi Grenoble devrait le faire : plus per­sonne ne veut vrai­ment orga­ni­ser les Jeux d’hiver parce que c’est très cher. Cela va être la Chine, peut-être une fois les États-Unis ou l’Europe. Or vous pou­vez pro­fi­ter des Jeux d’Albertville [en 1992] et de tout ce qu’il y a autour – comme la piste de bobs­leigh de La Plagne qui marche bien et qui est aux normes – pour vous per­mettre de les orga­ni­ser et peut-être même déve­lop­per des loge­ments sociaux. N’oublions jamais qu’au Village olym­pique, ce sont des loge­ments sociaux.

Propos recueillis par Laurent Genin

SON COMBAT POUR LE RETOUR DE L’ANCIENNE FORMULE DU LEVOTHYROX

Cela fait 36 ans que Marielle Goitschel prend du Levothyrox. Fin mars 2017, une nou­velle for­mule de ce médi­ca­ment, qui traite les troubles de la thy­roïde, a été com­mer­cia­li­sée par Merck Serono.

Marielle Goitschel a souffert d'effets secondaires importants qu'elle attribue au nouveau Levothyrox. © DR

Marielle Goitschel a souf­fert d’ef­fets secon­daires impor­tants qu’elle attri­bue au nou­veau Levothyrox. DR

Certains patients, à l’instar de l’ancienne cham­pionne de ski, se plaignent d’effets secon­daires qu’ils imputent à ce nou­veau Levothyrox. « Fatigue, maux de tête, pro­blèmes aux yeux, de peau, comme on si on pelait quand on prend un coup de soleil, déman­geai­sons au sang et même des caries », liste dans son cas Marielle Goitschel. « J’étais comme une légume. Je me levais le matin, je pre­nais sur moi pour me bou­ger. C’était pitoyable. »

Des ras­sem­ble­ments pour deman­der le retour de l’ancienne for­mule se sont dérou­lés en France, comme le 3 décembre devant une usine de Bourgoin-Jallieu qui pro­duit l’ancienne ver­sion du Levothyrox (Euthyrox) pour… l’Italie.

Le direc­teur de Merck France Thierry Hulot avait qua­li­fié ces ras­sem­ble­ments de « buzz média­tique ». Sur France 3 Alpes, Marielle Goitschel a sèche­ment répli­qué, le trai­tant de « trou du c.. », « mon expres­sion favo­rite ». « Je n’y suis pas allée de main morte mais cet homme m’a tel­le­ment éner­vée que j’avais envie de l’avoir en face de moi, de le prendre et de le secouer. Ce n’est pas sérieux. C’est un mépris com­plet des malades », nous confiait-elle le 8 décembre.

« Je me bats pour tous ces gens désemparés »

Depuis sep­tembre, la double cham­pionne olym­pique va beau­coup mieux grâce à l’aide d’une amie ita­lienne qui lui a fait par­ve­nir l’ancienne ver­sion. Mais son com­bat conti­nue. « Je me bats pour tous les gens qui m’appellent, qui me contactent par Facebook, pour toutes ces femmes, tous ces gens qui sont désem­pa­rés. »

« Nous ne nions pas les symp­tômes per­sis­tants de cer­tains patients. Nous enten­dons et res­pec­tons leur émo­tion », avait déclaré Florent Bensadoun le 19 décembre à l’Agence France Presse. Le direc­teur juri­dique de Merck assu­rait néan­moins que « la nou­velle for­mule du Levothyrox convient à la grande majo­rité des patients ».

Face à la contes­ta­tion gran­dis­sante, le 21 décembre, Merck a remis sur le mar­ché fran­çais 100 000 boîtes de l’ancienne for­mule. 100 000 autres seront impor­tées début 2018. Le labo­ra­toire fait par ailleurs l’objet d’une assi­gna­tion à com­pa­raître et une action col­lec­tive a été enga­gée contre lui. Le pro­cès se tien­dra le 1er octobre 2018.

LG

Laurent Genin

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