Alors que le gouvernement s’apprête à statuer sur la réduction de la vitesse à 80 km/h sur les routes départementales et nationales, une cinquantaine de sénateurs demandent dans une lettre ouverte les résultats d’une expérimentation menée sur deux ans. Comptant parmi ses signataires, Frédérique Puissat et Michel Savin fustigent la « démagogie » de l’Exécutif.
Statuer sur la réduction de la vitesse sur les routes sans connaître les résultats d’une expérimentation menée depuis deux ans ? Une cinquantaine de sénateurs dénoncent le procédé et adressent une lettre au Premier ministre et au ministre de l’Intérieur. Parmi les signataires, les sénateurs Républicains de l’Isère Frédérique Puissat et Michel Savin.
Le gouvernement a, en effet, pris la décision d’avancer d’une semaine un comité interministériel de sécurité routière, visant à décider de la réduction de la vitesse à 80 km/h sur les routes départementales et nationales. Or, les résultats d’une expérimentation sur plusieurs tronçons du territoire, qui a pris fin le 1er juillet 2017, se font encore attendre.
Les sénateurs dénoncent la « démagogie » du gouvernement
« Il paraît […] important et nécessaire que la décision soit prise avec l’analyse des résultats de cette expérimentation », expliquent les deux sénateurs isérois dans un communiqué. Mais les demandes allant dans ce sens, au Sénat comme à l’Assemblée nationale, sont restées sans effet. « Contre toute attente, les sénateurs et les députés n’ont eu droit qu’à l’invective, se voyant accusés de faiblir dans la lutte contre la délinquance routière », ajoutent les parlementaires.
Frédérique Puissat et Michel Savin reprennent enfin à leur compte les termes de la lettre qu’ils ont cosignée, s’interrogeant sur une expérimentation « soigneusement occultée ». Et accusent l’État de choisir « la posture de la démagogie en cherchant à culpabiliser les élus ». « Le gouvernement commet une lourde erreur en refusant un débat, certes difficile, mais qui eut été courageux et salutaire », concluent-ils.