De gauche à droite : Sandrine Chaix, Marie-Claire Terrier, Yannick Neuder, Olivier Bonnard, Nathalie Béranger et Catherine Bolze. © Joël Kermabon - Place Gre'net Union des démocrates et indépendants : Sandrine Chaix

Budget, mesures votées… Les élus isé­rois de la majo­rité régio­nale s’ac­cordent un satisfecit

Budget, mesures votées… Les élus isé­rois de la majo­rité régio­nale s’ac­cordent un satisfecit

FOCUS – Près d’une semaine après l’as­sem­blée plé­nière du Conseil régio­nal Auvergne-Rhône-Alpes de ces 29 et 30 novembre, une délé­ga­tion d’é­lus isé­rois de la majo­rité régio­nale met l’ac­cent sur quelques-unes des déci­sions adop­tées. Notamment sur le bud­get 2018 de la Région, le han­di­cap, la for­ma­tion pro­fes­sion­nelle, une conven­tion avec la SNCF pour les TER ainsi que sur la filière micro-électronique.

De gauche à droite : Sandrine Chaix, Marie-Claire Terrier, Yannick Neuder, Olivier Bonnard, Nathalie Béranger et Catherine Bolze. © Joël Kermabon - Place Gre'net Union des démocrates et indépendants : Sandrine Chaix

De gauche à droite : Sandrine Chaix, Marie-Claire Terrier, Yannick Neuder, Olivier Bonnard, Nathalie Béranger et Catherine Bolze. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Budget pri­mi­tif 2018, han­di­cap, lignes TER, filière micro­élec­tro­nique… Autant de sujets sur les­quels sont reve­nus six* des élus isé­rois des groupes de la majo­rité régio­nale LR, Divers droite, Société civile et UDI, après l’assem­blée plé­nière et la com­mis­sion per­ma­nente du 29 novembre 2017 de la Région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura).

Des élus qui, tout en se féli­ci­tant des déci­sions récem­ment votées par l’exé­cu­tif régio­nal, sou­lignent l’exem­pla­rité de la ges­tion des finances de la Région récem­ment confor­tée par un rap­port de la Cour des comptes.

Redevenir la pre­mière région de France à investir

Le gros mor­ceau ? Les grandes lignes du bud­get pri­mi­tif 2018. « Globalement, le bud­get 2018 de la Région s’ins­crit dans la ligne de l’an­née 2017 avec une orien­ta­tion majeure : celle de faire des éco­no­mies de fonc­tion­ne­ment », entre­prend d’ex­pli­quer Olivier Bonnard, conseiller régio­nal et pré­sident de la com­mu­nauté de com­munes des Balcons du Dauphiné. Qui ne manque pas de rap­pe­ler les enga­ge­ments de cam­pagne en la matière. À savoir 300 mil­lions d’eu­ros d’é­co­no­mies sur toute la man­da­ture dont 50 mil­lions d’eu­ros sup­plé­men­taires en 2018.

Des élus isérois de la majorité régionale mettent l'accent sur plusieurs décisions récemment votées par la région Auvergne-Rhône-Alpes. Et s'en félicitent. Une assemblée plénière, au siège du Conseil régional Rhône-Alpes, à Lyon. © Service communication Conseil régional Rhône-Alpes

Une assem­blée plé­nière, au siège du Conseil régio­nal Rhône-Alpes, à Lyon. © Service com­mu­ni­ca­tion Conseil régio­nal Rhône-Alpes

L’objectif de ces éco­no­mies de fonc­tion­ne­ment ? « Se redon­ner des marges d’in­ves­tis­se­ments afin de rede­ve­nir la pre­mière région de France à inves­tir », espère le conseiller régio­nal. Un inves­tis­se­ment qui por­tera notam­ment sur les thé­ma­tiques liées aux entre­prises, avec neuf mil­lions d’eu­ros de plus, sur l’a­mé­na­ge­ment du ter­ri­toire (10 mil­lions) ainsi que sur la poli­tique de sécu­rité (20 mil­lions). Sans oublier le “plan Marshall” d’in­ves­tis­se­ment dans les lycées, auquel la Région consa­crera 14 mil­lions d’eu­ros en 2018.

Nathalie Beranger. © Nils Louna - placegrenet.fr

Nathalie Béranger. © Nils Louna – pla​ce​gre​net​.fr

L’occasion pour Nathalie Béranger, conseillère régio­nale, de démi­ner le ter­rain des sub­ven­tions des­ti­nées aux asso­cia­tions. « Nous n’a­vons pas fait toutes ces éco­no­mies sur le dos des asso­cia­tions ! Deux chiffres, sim­ple­ment : 3 622 asso­cia­tions sub­ven­tion­nées en 2015 pour 327 mil­lions d’eu­ros, contre 3 643 en 2017 pour 328 mil­lions d’eu­ros », précise-t-elle.

Des chiffres encou­ra­geants selon la Cour des comptes

« Nous sommes la pre­mière région de France à faire le plus d’é­co­no­mies », se féli­cite, pas peu fier, Olivier Bonnard. Pour preuve, les chiffres encou­ra­geants publiés dans le rap­port annuel 2017 de la Cour des comptes sur les finances publiques des col­lec­ti­vi­tés locales, le 11 octobre dernier.

Auvergne-Rhône-Alpes a en effet dimi­nué ses dépenses de fonc­tion­ne­ment de 5,9 % pour aug­men­ter ses dépenses d’investissement en 2016 de 21,2 %. Une démarche d’au­tant plus exem­plaire, insiste l’élu, qu’elle s’ins­crit dans un contexte de fort désen­ga­ge­ment de l’État, la région Auvergne-Rhône-Alpes étant la seconde à être la plus tou­chée par la baisse des dotations.

Cour des comptes. DR

Cour des comptes. DR

Cette baisse des dota­tions – à toute chose mal­heur est bon – a certes un effet méca­nique sur la réduc­tion de la dette de la Région, avec une amé­lio­ra­tion de 8 % de sa capa­cité d’autofinancement.

Pour autant, « il va mal­gré tout fal­loir faire avec les 62 mil­lions d’eu­ros de trans­ferts de charges qui n’ont pas été réa­li­sés au niveau de la Région car, s’il lui a bien donné la com­pé­tence éco­no­mique, l’État ne lui en a pas donné les moyens », déplore Olivier Bonnard. En outre, la déro­ga­tion à la loi Notre au pro­fit de la métro­pole de Lyon ne va pas arran­ger les choses puisque cette der­nière va se concré­ti­ser par une baisse de recette de 45 mil­lions d’eu­ros pour la Région.

« Si l’État s’ap­pli­quait la même ges­tion que celle que nous appli­quons à la Région, en cinq ans le défi­cit de l’État serait résorbé », tacle quant à lui, Yannick Neuder, vice-pré­sident du Conseil régio­nal, pré­tex­tant « un petit clin d’œil ».

Quatre mil­lions d’eu­ros pour le handicap

« Le fait de faire des éco­no­mies et d’être atten­tifs au flé­chage de nos dépenses nous a per­mis comme en 2017 de doter cette année le han­di­cap d’un inves­tis­se­ment de 4 mil­lions d’eu­ros. Il en sera ainsi chaque année jus­qu’à la fin du man­dat », annonce Sandrine Chaix, conseillère régio­nale délé­guée à la santé, la famille et à la poli­tique en faveur des per­sonnes handicapées.

L’usage de cet inves­tis­se­ment ? « Il va per­mettre d’ap­por­ter un sou­tien impor­tant à toutes les asso­cia­tions spor­tives, avec des fonds d’aide à l’ac­qui­si­tion de véhi­cules, de maté­riels adap­tés », explique la conseillère régionale.

Mais pas seule­ment, puisque cet argent per­met­tra éga­le­ment d’ac­com­pa­gner les éta­blis­se­ments et ser­vices d’aide par le tra­vail (Esat) en déve­lop­pant leurs capa­ci­tés à vendre de la pres­ta­tion de ser­vice. « C’est impor­tant parce que, dans le pré­cé­dent man­dat, l’in­ves­tis­se­ment était à zéro pour le han­di­cap », tient à pré­ci­ser Sandrine Chaix.

Orienter vers les filières qui embauchent

Sur le sec­teur de la for­ma­tion, Catherine Bolze, conseillère régio­nale se féli­cite des efforts accom­plis par la Région « pour orien­ter vers les filières qui embauchent, alors qu’au­tre­fois il y avait beau­coup de gens qui fai­saient des for­ma­tions sans jamais qu’il y ait de débou­chés ». Après la « casse » sup­po­sée du sec­teur de la for­ma­tion dénon­cée par l’op­po­si­tion de gauche régio­nale et le démenti que leur a opposé l’exécutif régio­nal, les élus de la majo­rité enfoncent le clou.

Stéphane Gemmani, conseiller régional SDEA en discussion avec des agents du Greta ce mardi 14 novembre. © SDEA

Stéphane Gemmani, conseiller régio­nal SDEA en dis­cus­sion avec des agents du Greta ce mardi 14 novembre. © SDEA

« Nous créons la carte [de la for­ma­tion, ndlr] en fonc­tion des besoins et non pas, comme c’est fait depuis des années, sans tenir compte des métiers en ten­sion », explique Yannick Neuder. Concernant les dif­fi­cul­tés que ren­contrent les Greta dont cer­tains, comme celui de Grenoble, essuie­raient, selon l’op­po­si­tion, le contre­coup de la poli­tique régio­nale, les élus assument.

« Ce n’est pas for­cé­ment de notre faute et, pour ces struc­tures, c’est beau­coup plus com­plexe qu’on ne l’i­ma­gine. Les sala­riés du Greta ne sont pas les sala­riés d’une asso­cia­tion de la Région, c’est l’Éducation natio­nale », objectent les élus de droite. Qui pour­suivent : « Les règles se modi­fient. Il y a besoin de répondre à des appels à pro­jets. Il faut qu’il y ait en face une orga­ni­sa­tion qui soit en adé­qua­tion avec les nou­veaux besoins. Des fois, ça marche, et d’autres fois, non. »

Un effort « sans pré­cé­dent » de 543 mil­lions d’eu­ros pour le réseau TER

« Pour la pre­mière fois en France, la Région va mettre en œuvre un contrat avec la SNCF : le plan Cap TER 2020 », annonce Catherine Bolze. Une véri­table « révo­lu­tion cultu­relle » selon l’exé­cu­tif régio­nal qui prend la forme d’une conven­tion d’une durée de six ans, avec effet rétro­ac­tif au 1er jan­vier 2017. Un effort « sans pré­cé­dent », vantent les élus, de 543 mil­lions d’eu­ros en fonc­tion­ne­ment avec des exi­gences de sécu­rité, de régu­la­rité et de qua­lité de ce qui devient « une pres­ta­tion de ser­vices » de la SNCF.

Attente du train sur les quais de la gare SNCF, Grenoble © Chloé Ponset - Place Gre'net

© Chloé Ponset – Place Gre’net

Quelques chiffres. Avec 175 000 voya­geurs, 1 500 trains et 600 cars par jour, la Région est à la tête du plus impor­tant réseau TER de France. Elle en sup­porte les deux tiers du coût alors que la SNCF prend en charge le tiers res­tant avec les abon­ne­ments et la vente des billets.

Un réseau, Catherine Bolze l’af­firme, « avec lequel la Région a hérité d’une situa­tion catas­tro­phique, étant la seconde région de France accu­mu­lant le plus de retards de TER ». Pour preuve, les exemples des lignes Grenoble-Lyon-Chambery et Lyon-Saint-Étienne, sur les­quelles un TER sur cinq est en retard. L’année 2016 ayant été par­ti­cu­liè­re­ment insa­tis­fai­sante, avec jus­qu’à 73 trains sup­pri­més par jour pour pénu­rie de conduc­teurs et 35 pour rai­son de déshuntage**.

Avec Cap TER 2020, l’ob­jec­tif de la Région est clair. Il s’a­git bien de res­pon­sa­bi­li­ser la SNCF sur ses résul­tats avec tout un arse­nal de mesures cen­sées, avec cette conven­tion tour­née à 100 % vers l’u­sa­ger, amé­lio­rer la qua­lité, la régu­la­rité et la sécu­rité du service.

Une stra­té­gie de réac­ti­vité sur la filière microélectronique

C’est à Nathalie Béranger qu’est reve­nue la tâche d’é­vo­quer le volet éco­no­mique. « Pour une fois en matière d’é­co­no­mie, la fusion des régions a servi à quelque chose », déclare l’é­lue. Qui va s’at­ta­cher à décrire l’une des rai­sons de ce satis­fe­cit, à savoir l’é­tat de la filière micro­élec­tro­nique, spé­ci­fi­cité du bas­sin gre­no­blois qui, selon l’é­lue, « condi­tionne toutes les filières indus­trielles ». Et de citer, entre autres entre­prises, le groupe STMicroelectronics classé qua­trième mon­dial dans le domaine des semi-conduc­teurs industriels.

Salariés en tenue à l'intérieur de l'usine STMicroelectronics de Crolles. © Artechnic

Salariés en tenue à l’in­té­rieur de l’u­sine STMicroelectronics de Crolles. © Artechnic

« Pour que ces entre­prises conti­nuent à jouer dans la cour des grands, il faut que les col­lec­ti­vi­tés locales tout autant que l’Europe les sou­tiennent. » C’est pour­quoi la Région a décidé de pour­suivre ce sou­tien à l’in­ves­tis­se­ment en des­ti­nant 15 mil­lions d’eu­ros à l’ac­qui­si­tion de biens struc­tu­rants de recherche et déve­lop­pe­ment (R&D) dans le cadre de Nano 2022.

« Nous devions aller vite sur ce point car, si l’on n’in­jecte pas en R&D tous les trois ans, on perd en com­pé­ti­ti­vité sur ces sec­teurs vis-à-vis de l’Europe et de l’in­ter­na­tio­nal […] C’est dans cette logique-là que la Région a été réac­tive », explique Yannick Neuder. Dans quel but ? Pour pou­voir faire des acqui­si­tions avant la fin de l’an­née et aider la recherche, notam­ment en fai­sant évo­luer l’é­qui­pe­ment des labo­ra­toires. Le tout sous les maî­trises d’œuvre et d’ou­vrage du CEA.

« Au-delà de cette stra­té­gie sur les nano­tech­no­lo­gies et les semi-conduc­teurs, nous sommes for­te­ment convain­cus que c’est quand même la genèse d’in­no­va­tions dans dif­fé­rents domaines », ajoute l’élu. Et de citer les sec­teurs de la santé avec les Medtechs, les nano­tech­no­lo­gies sur le sillon alpin, l’a­gri­cul­ture, la filière de l’hy­dro­gène, les TPE-PME… « Il faut avoir un coup d’a­vance dans ces domaines et c’est ce que nous fai­sons », conclut Nathalie Béranger.

Joël Kermabon

* Groupe Les Républicains, Divers droite et Société civile : Marie-Claire Terrier, Olivier Bonnard,Yannick Neuder, Nathalie Béranger, Catherine Bolze

Union des démo­crates et indé­pen­dants : Sandrine Chaix

** Il y a déshun­tage lorsqu’il y a une inter­rup­tion de contact entre les roues et les rails

Joël Kermabon

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