L’hebdomadaire L’Obs consacre un long article à Grenoble « aux mains des dealers ». Rappel de quelques affaires exemplaires, citations du procureur de la République et d’autres sources judiciaires… Le portrait délivré est peu flatteur, même s’il n’apprendra pas grand chose aux Grenoblois. Il ne manque en tout cas pas de faire réagir au niveau politique, notamment dans les rangs des Républicains de l’Isère.
« Grenoble aux mains des dealers », tel est le bandeau qu’affiche L’Obs en haut de la couverture de son dernier numéro. Suite aux propos du procureur de la République Jean-Yves Coquillat sur une capitale des Alpes « pourrie et gangrenée par le trafic de drogue », l’hebdomadaire consacre un article « grand format » à la situation.
L’auteur de l’article passe ainsi en revue certaines affaires ou situations “retentissantes” de l’agglomération grenobloise, depuis les guichets de vente de cannabis dans certains quartiers au procès de Mehdi Boulenouane, dont la caution de 500 000 euros fut payée… en liquide. L’Obs rebondit encore sur les fusillades survenues à Grenoble, à Saint-Bruno ou plus récemment en plein centre-ville sur une devanture.
Un article qui fait réagir
Les acteurs de la vie politique locale n’ont pas tardé à réagir. Si le conseiller régional Stéphane Gemmani, proche de La République en marche, s’est contenté de poster une photographie de la une de L’Obs accompagnée d’un émoticône dubitatif, la charge provient essentiellement des Républicains.
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— Stéphane Gemmani ॐ (@stephanegemmani) 30 novembre 2017
Sans surprise, l’ancien maire de Grenoble Alain Carignon a une fois encore donné de la voix. Car pour lui, cette exposition nationale « démontre que la situation hors norme que vit Grenoble en termes de délinquance et de violence est devenue un des paramètres essentiels de la représentation de la cité ».
La “Métropole apaisée” moquée
Dénonçant des discours « formatés, compassionnels ou de Bisounours » et des « coups de com” successifs » de la part de la majorité municipale, Alain Carignon dépeint une ville en proie à une « contre société avec ses tribus, son argent, ses valeurs ». Et appelle à remplacer les « élus qui vivent des problèmes » en privilégiant le « courage » et « l’expérience »… sans faire grand secret de ses ambitions.
Moins habitué à commenter l’actualité grenobloise, le sénateur de l’Isère Michel Savin a également pris la plume pour souligner une « situation dramatique en termes de sécurité et de délitement du lien social » et moquer la « formule marketing » de “Métropole apaisée”, chère à la municipalité.
Avant de réclamer l’armement de la police municipale et la vidéo-surveillance, « qui ont déjà faire leurs preuves dans d’autres villes ».