DÉCRYPTAGE - Quel impact a d'ores et déjà Cœurs de ville, cœurs de métropole sur la qualité de l'air à Grenoble ? Atmo Auvergne Rhône-Alpes vient de publier ses premières évaluations. Si le nouveau plan de circulation ne se traduit pas par une montée en flèche des émissions de dioxyde d'azote, polluant routier par excellence, les concentrations en NO2, qui avaient sensiblement baissé les premiers mois de 2017, ont repris de la vigueur depuis CVCM. Ce n'était pas vraiment le but de l'opération…
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L'année 2017 était bien partie. Les quatre premiers mois, les niveaux de pollution au dioxyde d'azote enregistrés à la station des Grands boulevards dans le centre-ville de Grenoble avaient été parmi les plus bas des dix dernières années. En avril, la concentration en NO2 atteignait même les 40 microgrammes/m3, soit le plus bas niveau enregistré depuis 2007 à pareille époque.
Et puis, renversement de tendance. Depuis mi-avril, les taux de ce polluant majoritairement issu du trafic routier sont repartis à la hausse, renouant avec la moyenne des dix dernières années. Mi-avril, cela correspond au lancement de l'opération Cœurs de ville, cœurs de métropole (CVCM), le nouveau plan de circulation porté par la Métropole et adoubé par la ville de Grenoble et le syndicat mixte des transports en commun.
Une opération qui prévoit une piétonisation élargie du cœur de ville, des changements de sens de circulation mais aussi et surtout la fermeture de l'axe Sembat-Rey-Lyautey à la circulation automobile, avec l'objectif de faire changer les habitudes de déplacement. Exit la voiture, place aux transports en commun, au vélo et à la marche à pied.
Un lien de causalité avéré entre CVCM et les concentrations accrues en NO2
Simple coïncidence ? Alors que, depuis cet été, la polémique enfle quant à l'effet supposé de CVCM sur le trafic et ses nuisances, les premières constatations d'Atmo Auvergne Rhône-Alpes qui viennent de tomber ne laissent guère de place au doute.
« Compte tenu de la coïncidence temporelle entre cette augmentation relative modérée et la mise en place du nouveau plan de circulation, il est impossible d’exclure un lien de causalité », pointe Atmo .
Rien d'alarmant toutefois pour l'organisme chargé de mesurer la qualité de l'air à Grenoble : les niveaux restent dans la moyenne de la dernière décennie. Reste qu'en l'espace de quinze jours après la mise en œuvre de CVCM les concentrations en dioxyde d'azote sont reparties à la hausse, effaçant la baisse amorcée les quatre premiers mois de l'année.
Pourtant, les feux semblaient au vert. Il y a tout juste un mois, la Métro, la ville de Grenoble et le SMTC avaient communiqué, plutôt satisfaits quoique prudents, sur leurs chiffres tirés d'un observatoire interne pour mesurer les impacts de CVCM avant, pendant et après l'opération.
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