FOCUS – La 21e édition des Rencontres autour du film ethnographique aura lieu du 13 au 19 novembre 2017 dans divers lieux de l’agglomération grenobloise. Cette année, les films projetés renvoient à la thématique du corps en passage. Explications.
« Au départ, nous comptions nous concentrer sur la thématique des migrations. Mais nous avons pris le parti d’élargir la notion de mouvement. », explique Nina Moro, coordinatrice des Rencontres autour du film ethnographique.
De fait, la programmation de la 21e édition du festival de films documentaires, du 13 au 19 novembre 2017, s’organise autour du thème du « corps en passage ». Cette notion étant à entendre dans son acception la plus large. « Il peut aussi bien s’agir de transformation corporelle causée par la maladie, la recherche d’une identité sexuelle ou le passage par la transe dans divers rites culturels. », approfondit la jeune femme.
Le corps, le rituel et la thérapie
Si les documentaires ethnographiques patrimoniaux sont moins représentés qu’à l’accoutumée au sein de la programmation, le fondateur du genre, Jean Rouch, demeure présent via Les petites formes projetées à la Cinémathèque jeudi 16 novembre. On pourra y voir le court métrage Tourou et Bitti, les tambours d’avant (1971). Le film de douze minutes montre un rituel de possession au cours duquel les hommes d’un village du Niger, Simiri, demandent aux esprits de l’étendue sauvage de protéger les moissons des sauterelles.
Très représentatif du genre, suivra La Taranta, le film de 1961 qui répond aux travaux de l’anthropologue Ernesto De Martino sur les tarentari. Ces femmes qu’on disait possédées par le Mal suite à une morsure d’araignée, la tarentule, dansent pour évacuer leur maladie. On prête à cette forme de transe des vertus thérapeutiques. Une sous-thématique qui traverse le festival également via des films plus contemporains.
Le corps des femmes vu par des femmes
Autre sous-thématique d’importance : le corps des femmes vu par des femmes. En cela, le film de fiction – ce genre est accepté par le festival s’il comporte une dimension documentaire –, Attenberg (2011), se penche, entre autres, sur la découverte de la sexualité d’une jeune femme de 23 ans. Réalisé par une cinéaste grecque, Athina Rachel Tsangari, le long métrage sera projeté à la salle Juliet Berto mardi 14 novembre.
Lundi 13, à la Maison des Sciences de l’Homme (MSH), sur le campus de Saint-Martin‑d’Hères, parmi les courts métrages réalisés par de jeunes réalisateurs, on pourra voir La couleur du caméléon, de Malorie Moure. La jeune femme, présente lors de la projection, y relate l’expérience de Corinne, réfugiée homosexuelle dont l’itinéraire géographique fait écho à la quête identitaire.
Adèle Duminy
Infos pratiques
XXIe rencontres du film ethnographique
Du 13 au 19 novembre 2017
Voir le détail de la programmation sur le site du festival