REPORTAGE VIDÉO – « Les drones au cœur de l’innovation territoriale ». Tel était l’intitulé des deux journées organisées ces 7 et 8 novembre à l’école d’ingénieurs Ense3 par le Centre de compétence drones de la Division technique générale (DTG) d’EDF. Aériens, terrestres ou encore aquatiques, s’envolant hors de la sphère des loisirs, les drones ont désormais investi le champ des applications industrielles. C’est ce qu’a bien compris EDF, l’une des premières entreprises à les utiliser pour inspecter et surveiller ses sites de production.
Le drone “boule”, une petite sphère noire de 30 centimètres de diamètre, décolle dans un vrombissement de gros moustique mutant énervé. À l’intérieur de la fine cage en carbone – qui protège ses hélices et son équipement tout autant que le site visité –, une caméra reliée à un moniteur permet de visualiser la cible de ses évolutions.
Mieux, pour une immersion plus complète, un casque de réalité virtuelle est à la disposition des opérateurs. Sa mission, simulée en l’occurrence ? Inspecter une tuyauterie située en hauteur dans la cafeteria de l’école d’ingénieurs Ense3 – prononcer Ense “cube” – localisée sur la presqu’île scientifique de Grenoble.
Une première en France pour favoriser l’émergence des drones
Telle était l’une des démonstrations de drones au programme de l’événement « Les drones au cœur de l’innovation territoriale », organisé ces 7 et 8 novembre par le Centre de compétences drones (CCD) de la Division technique générale (DTG) d’EDF créé en 2015.
L’objectif visé ? Faire découvrir « l’écosystème drones et mieux faire connaître l’organisation et les projets de l’entreprise concernant leur usage », explique l’électricien fort de son implication sur le marché des drones industriels.
Comment ? En favorisant, durant la journée du 7 novembre, les rencontres et les échanges entre opérateurs et constructeurs de drones. Mais aussi en capitalisant sur les retours d’expérience des acteurs de la filière pour détecter leurs limites d’utilisation tout autant que les nouveaux cas d’usages.
Présentations de drones mis au point par les partenaires d’EDF, démonstrations d’évolution, conférences et tables rondes ont ainsi ponctué la journée de lancement de cet événement. « Le premier en France à favoriser l’émergence des drones », souligne Coline Brothier, la directrice du CCD.
La journée du 8 novembre, dédiée aux salariés du groupe EDF, devait quant à elle les sensibiliser aux techniques liées à l’acquisition de données par drones interposés, spécifiques aux métiers du groupe.
Mais quoi de mieux que quelques séquences tournées depuis le plancher des vaches pour se faire un idée de cet événement ?
Reportage Joël Kermabon
Répondre aux besoins des parcs de production électrique d’EDF
La Division technique générale (DTG) d’EDF – qui compte 660 salariés répartis sur cinq sites – est une unité d’ingénierie créée en 1946 à Grenoble. « Nous sommes spécialisés dans l’innovation autour de la mesure et de la donnée de pointe au service de la production électrique et donc de tout ce qui permet d’accéder à cette information », explique Charles Teisson, le directeur de la DTG.
Pour ce dernier, il était donc naturel que la division accueille en son sein le jeune Centre de compétence drones créé en juillet 2015.
Une manière d’assurer « la couverture des besoins grandissants d’EDF dans ce domaine, la veille sur toute l’innovation et de réunir toutes les expériences au sein du groupe », précise-t-il encore.
La vocation du centre ? Développer la connaissance et l’utilisation des différents types de drones au sein d’EDF afin d’optimiser les réponses aux besoins des parcs de production électrique de l’entreprise. Notamment les parcs nucléaires et hydrauliques ou encore les lignes électriques.
Des drones aériens, aquatiques, sous-marins ou terrestres
Pour ce faire, de nombreux types d’engins ont été conçus par les entreprises ou les laboratoires partenaires d’EDF « Il existe tous types de drones. Des drones aériens, sous-marins, aquatiques et des drones terrestres roulants. Ils peuvent embarquer différents capteurs : des caméras qui filment en lumière visible mais aussi en infrarouges, des guideurs – des capteurs qui envoient des signaux lumineux – ou encore des capteurs de radioactivité », décrit, entre autres dispositifs, Coline Brothier.
De quoi casser l’image fortement ancrée dans l’esprit du public qui considère qu’un drone est forcément un aéronef. Des drones mais pour quels usages ? Le spectre des applications est très large, favorisé voire même dopé par la miniaturisation des capteurs qui élargit le champ des possibles.
Inspection des milieux confinés, cartographie, modélisation 3D, topographie, thermographie, suivi de la végétation… À chaque drone sa spécificité. Une souplesse d’emploi qui ne fait que confirmer que ces engins sont de véritables alternatives aux lourdes missions d’inspection des sites de production.
Des bénéfices en matière de sécurité, de sûreté, environnementaux et économiques
Quant aux bénéfices liés à leur utilisation ils sont nombreux. Notamment en matière de sécurité et d’accessibilité dans les zones difficiles d’accès, de sûreté grâce à la fréquence des mesures qu’ils permettent de réaliser ou encore des bénéfices environnementaux puisqu’ils permettent d’utiliser une technologie non intrusive pour l’environnement étudié.
Mais pas seulement. La réduction des temps d’intervention et des moyens mis en œuvre autorisent également de substantielles économies.
Pour EDF, les drones c’est gagnant – gagnant. L’impact de sa participation à la structuration d’une nouvelle filière industrielle, au développement de partenariats ainsi qu’à la promotion de jeunes pousses ne peut que bien présager l’avenir.
Alors, mission accomplie pour les organisateurs ? Toujours est-il qu’à l’issue de cette première journée, Charles Teisson n’a pas caché son enthousiasme, se félicitant du « dynamisme de l’écosystème » qu’il a pu constater.
Joël Kermabon