Pour Grenoble à cœur, l’opération de piétonnisation du centre-ville de Grenoble est responsable d’une augmentation marquée de la pollution de l’air. Dans une lettre ouverte adressée au président de la Métro, le collectif de commerçants et d’habitants opposés à CVCM réclame que soit mise en œuvre une vaste campagne de mesures de la qualité de l’air.
Commerçants et unions de quartier réunis dans le collectif Grenoble à cœur contestent le projet de piétonnisation de CVCM. © Patricia Cerinsek
Dans une lettre ouverte adressée ce jeudi 19 octobre au président de la Métro Christophe Ferrari, le collectif Grenoble à cœur réclame que soit menée dans le cadre de l’opération Cœurs de ville, cœurs de métropoles, une large campagne de mesures de la pollution de l’air.
Une étude réalisée pas seulement dans le périmètre du projet mais élargie à tous les axes du report du trafic, du sud de Grenoble jusqu’aux boulevards et petites rues du centre-ville « où se déversent les automobiles interdites de passage sur Agutte Sembat et République-Montorge ».
Grenoble à cœur propose une alternative
Après que la Métro a rendu publics les premiers chiffres – plutôt satisfaisants – de l’opération de piétonnisation du cœur de ville de Grenoble, et alors que le projet doit passer en novembre devant les différents exécutifs pour être voté, ce collectif de commerçants et d’habitants continue de monter au créneau.
Depuis plusieurs mois, Grenoble à cœur multiplie les courriers et les recours devant la justice pour stopper le projet mais aussi alerter et proposer une alternative : une autoroute à vélo via le boulevard Gambetta « sans modifier tout le plan de circulation ».
Pour Grenoble à cœur, la pollution a grimpé en flèche depuis la mise en place de CVCM. En septembre 2017, la pollution au NO2 était même deux fois supérieure à la moyenne des dix dernières années. Document Grenoble à cœur
Rien n’y fait. CVCM suit son chemin, désormais conforté par un premier petit bilan chiffré, tiré de quelques comptages réalisés en interne par un observatoire qui a analysé les flux de véhicules, de vélos, de passages dans les transports en commun, de piétons aussi. Résultat ? Les clignotants sont a priori au vert… mais ils ne disent encore rien de l’impact du projet sur la qualité de l’air.
Trop tôt, rétorquent de concert la Métro et Air Auvergne Rhône-Alpes, l’organisme chargé de la surveillance de la qualité de l’air, pour qui ces études doivent être menées sur un temps beaucoup plus long.
Grenoble à cœur, lui, s’étonne « qu’une telle étude n’ait pas été commandée à Air Rhône Alpes avant la mise en place de CVCM, ni après puisqu’aucune annonce en ce sens n’a été faite. Nous nous en étonnons d’autant plus que pareilles études avaient été réalisées dans le passé pour des projets à l’impact infiniment plus faible, tels par exemples que les lignes de bus n° 5 (1999), n° 31 (2000), n° 33 (2001), n° 6020 (2005). »
Quel impact sur la qualité de l’air ? Réponse pas avant fin 2018
En 2006, une vaste campagne de mesures de la qualité de l’air avait été menée dans le cadre de l’élaboration du plan de déplacement urbain. C’est ce que réclame aujourd’hui le collectif : une « campagne de mesures sérieuse réalisée en points fixes, sur les axes petits et grands impactés par CVCM du fait des reports de circulation automobile ».
Avec l’accord de principe de la Métro ? Interrogé à ce sujet par Place Gre’net lors de la communication des premiers chiffres de CVCM, Christophe Ferrari s’était dit « pas opposé » à une telle campagne. Pour l’heure, d’après nos informations, rien n’est pour autant prévu avant 2018. Avec des résultats qui devraient n’être connus qu’en fin de l’année prochaine.
PC