EN BREF – La CGT Sames-Kremlin 38 ne décolère pas. Après plusieurs mois de négociations, la direction de l’entreprise a reporté la signature d’accords d’entreprise, préférant attendre la mise en place des “ordonnances Macron”.
« Comment peut-on piétiner tout ce travail pour des lois qui n’existent pas encore ? », s’interroge la CGT de Sames-Kremlin 38. En cause ? Une semaine avant la signature programmée d’accords d’entreprise entre le syndicat et la direction de l’entreprise de Meylan, cette dernière a fait savoir qu’elle souhaitait temporiser en attendant la mise en place des ordonnances Macron.
Ces accords d’entreprise ont pourtant demandé cinq mois de travail et de négociations, fait savoir la CGT. Ils concernaient notamment les instances représentatives du personnel (IRP), autrement dit le comité d’entreprise (CE) ou encore le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).
Un climat anxiogène au sein de l’entreprise
« La direction explique que “le gouvernement a communiqué sur un certain nombre de lois dont les décrets vont sortir dans les trois prochains mois” et dit souhaiter “analyser tous ces changements avant d’aller plus loin sur le sujet” », indique la CGT. Une position qui crée un « climat anxiogène » au sein de l’entreprise, dénonce le syndicaliste Mourad Ben Yaflah. « On ne sait pas de quoi demain sera fait », déplore-t-il.
La temporisation de la signature pèse également sur le budget du CE, jugé incertain. « Les trésoriers ne peuvent pas s’engager auprès des prestataires pour les tickets de cinéma, les Mobil-Homes pour l’été prochain, tout ce qui gravite autour des activités socio-culturelles. On nous dit : “Ne vous inquiétez pas, le budget ne va pas changer”, mais sans signature on ne peut pas prendre d’engagement ! », explique encore Mourad Ben Yaflah.
L’attitude de la direction agace d’autant plus la CGT que l’entreprise est, selon elle, « très dynamique et se porte merveilleusement bien ». L’annonce de la fusion entre Sames Technologies et Kremlin-Rexson en février 2017 a même produit un « bond spectaculaire » de l’action Exel Industries, groupe propriétaire des deux structures.
« La direction ne joue pas le jeu », dénonce la CGT
Le syndicat craint à présent pour les prochains sujets de négociations qui devraient commencer en octobre. Ceux-ci portent en l’occurrence sur l’égalité femme-homme, le temps de travail, les rémunérations ou les accords senior.
« Les ordonnances, c’est soi-disant pour discuter les accords de terrain, au plus près avec la direction. On voit que ce n’est pas clairement le cas, et on trouve que la direction n’a pas joué le jeu ! », estime Mourad Ben Yaflah.
La CGT Sames-Kremlin 38 envisage à présent d’attaquer l’entreprise pour non-respect d’accord de méthode. Contactée par Place Gre’net, la direction n’a pas donné suite à notre demande de réaction.