Le rectorat de l’académie de Grenoble continuant à leur opposer une fin de non-recevoir pour l’octroi de 1,5 temps plein de surveillance supplémentaire, les personnels du collège Vercors entament ce lundi 25 septembre une troisième semaine de grève.
Trois salariés travaillant vingt-quatre heures par semaine ont été retirés de la vie scolaire du collège Vercors à quelques jours de la rentrée, soit l’équivalent de deux surveillants par jour. « Une conséquence directe de la suppression progressive des emplois aidés décidée au courant de l’été par le gouvernement Macron », souligne l’équipe éducative.
Qui rappelle que, lors de la rentrée 2016, elle avait du faire face au même problème. L’issue à l’époque ? Après neuf jours de grève, le rectorat avait rétabli les moyens de surveillance qui venaient d’être retirés. « Il nous avait été assuré alors que ces moyens seraient garantis cette année. Cette parole, pourtant redonnée au mois de juin, n’a pas été respectée », dénoncent les grévistes
« Les contrats aidés n’existent plus, ils ont été supprimés. On ne peut rien pour vous… », leur auraient répondu les services académiques. « Ces contrats, d’ailleurs, n’ont jamais vraiment existé pour le rectorat, qui continue à faire comme si leur présence dans les établissements scolaires n’était pas essentielle, et nous oppose des statistiques qui les éliminent », rétorque, quant à elle, l’équipe éducative.
« Faire pareil avec moins, ce n’est pas possible ! »
La solution préconisée par le rectorat ? Ni plus ni moins qu’une réorganisation. Ce que ne peut pas entendre le personnel en grève, jugeant ces propos culpabilisants. « Le chef d’établissement, la vie scolaire, les enseignants… Tous coupables. Contorsionnez-vous, et dans tous les sens s’il vous plaît, faites aussi bien avec moins ! », ironise l’équipe du collège.
« Nous refusons de voir les élèves de notre collège, situé dans le secteur le plus précarisé de la ville de Grenoble, pâtir de décisions irréfléchies qui vont accentuer les inégalités. Nous refusons que notre travail, que nous aimons, soit dégradé pour des économies de bouts de chandelle. L’école de la confiance débute par la confiance aux professionnels de terrain que nous sommes ! Faire pareil avec moins, ce n’est pas possible ! », se révoltent les personnels en grève.
« Rétablissez les moyens supprimés »
Les personnels du collège ne manquent pas de rappeler à Olivier Véran, le député de la circonscription, son engagement « à porter une action de tous les instants, dirigée vers les habitants des quartiers populaires de Grenoble ». En désespoir de cause, ils interpellent l’élu. « Aujourd’hui, votre engagement doit se traduire en actes pour le collège, au cœur du quartier : rétablissez les moyens supprimés ! », l’implorent-ils.
Les recours de l’équipe ne s’arrêtent pas là pour autant. Cette dernière adresse exactement la même requête de rétablissement des moyens supprimés à Jean-Pierre Barbier, le président du département de l’Isère qui a la responsabilité des collèges et gère les contrats aidés. Tout autant qu’à Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, « pour une école de la confiance ».
JK