PORTFOLIO PHOTO – À l’appel de plusieurs syndicats et collectifs de citoyens, plus de deux mille personnes ont manifesté à Grenoble ce jeudi 21 septembre pour tenter d’infléchir la position du gouvernement sur sa réforme du code du travail. Retour en images.
Pas moins de 2 000 personnes selon la police, 3 500 selon les syndicats, ont manifesté ce jeudi 21 septembre à Grenoble « contre la #LoiTravailXXL… et son monde ! » La rentrée sociale 2017 a ainsi pris ses marques avec cette deuxième journée « de grève et de lutte » contre les ordonnances Macron réformant le code de travail. Une journée à l’appel des organisations syndicales – CGT, FSU, Solidaires, l’Union nationale des étudiants de France (Unef) et l’Union nationale lycéenne (UNL) – ainsi que des mouvements et des collectifs de citoyens.
Une manifestation contre les ordonnances… mais pas seulement
Alors que la première manifestation de la rentrée sociale s’était, le 12 septembre dernier, déroulée sous forme de rassemblement au jardin de ville de Grenoble, les opposants aux ordonnances Macron ont cette fois-ci privilégié la déambulation. Le cortège militant a démarré à la gare vers 10 heures du matin avant d’investir le jardin de ville en empruntant les rues du centre-ville de Grenoble.
Lycéens, étudiants, chômeurs et salariés (public et privé confondus) ont protesté ensemble contre les fameuses ordonnances. Mais pas seulement. Ils ont aussi dénoncé la précarité (actuelle et attendue) dans le monde du travail.
Chaque groupe de manifestants a même ajouté sa propre cause au socle commun de la protestation. Parmi eux, des professeurs du collège Vercors protestant contre la suppression des contrats aidés dans leur établissement, des facteurs dénonçant la dégradation de leurs conditions de travail, des retraités inquiets du chômage qui ne cesse de croître « chez les jeunes »…
DES FACTEURS EN GRÈVE
Ce jour-là, des facteurs des bureaux de poste de Bourg‑d’Oisans, de la Mure, du Pont-de-Claix et de Vizille manifestaient également à Grenoble pour dénoncer les plans de réorganisation de leurs bureaux et la charge de travail croissante… parfois jugée insurmontable.
« Toutes nos tâches sont chronométrées, mais très souvent on n’arrive pas à faire le travail dans ce temps calculé par l’ordinateur. Alors on nous traite d’incapables et on doit faire des heures supplémentaires non payées », dénoncent les employés. Lorsque leurs bureaux de poste sont réorganisés, certaines tournées sont supprimées et la charge de travail restante est repartie entre les collègues.
« Nous avons de la souffrance au travail car on arrive à faire en sorte de créer des tensions entre les facteurs pour qu’il n’y ait pas de cohésion de groupe et qu’on ne puisse pas se battre pour nos conditions de travail ! »
Les manifestations peuvent-elles faire entendre les voix des opposants aux ordonnances ? « Dans l’histoire sociale en France, il n’y a jamais eu de grandes avancées sans mobilisation sociale », rappelle Michel, 54 ans, réalisateur, intermittent de spectacle investi au sein de CIP 38 (Coordination des intermittents & précaires de l’Isère). Moins optimistes, d’autres manifestants ripostent : « Macron nous a montré qu’il irait jusqu’au bout. » Malgré ces constats peu encourageants, la rentrée sociale continue, avec déjà de nouvelles manifestations et des assemblés générales en vue.
Retour en images sur la manifestation du 21 septembre.
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Yuliya Ruzhechka