FOCUS – Comme chaque année, les Journées européennes du patrimoine sont le théâtre d’un fourmillement d’activités, d’animations, de portes ouvertes, de visites et de rencontres. Tour d’horizon, forcément parcellaire, des initiatives en Isère, entre musées, salles de spectacles, casino… et centrales électriques.
Si le patrimoine demeure bien souvent le même, les manières de le découvrir ou de le redécouvrir peuvent, elles, changer chaque année. Les Journées européennes du patrimoine (JPE) se tiennent, comme de tradition, le troisième week-end du mois de septembre, samedi 16 et dimanche 17. Avec en Isère une édition 2017 riche en rencontres.
« Plus de 500 sites ouverts en Isère et 687 façons de les découvrir ! », annonce ainsi le Conseil départemental de l’Isère. Déambulation à la découverte du bâti à Bernin et à Crolles, balade dessinée sur les pas des anciens ouvriers à Saint-Bueil, découverte à vélo – le long de la Bourbre – d’une rivière et d’un marais à Bourgoin-Jallieu… Le programme épouse les spécificités de chaque territoire et ne manque pas d’originalité.
Et puisque le Département a décrété 2017 « année Lesdiguières », une visite au Château de Vizille, ancienne demeure des ducs de Lesdiguières, s’impose. L’occasion pour les enfants de participer à un parcours intérieur et extérieur ludique sous forme d’enquête, et pour les parents de se laisser guider par la recherche des « trésors cachés hérités des Lesdiguières ».
Des musées en musique, ou en BD
Du côté des musées départementaux, le patrimoine sera jazz au Musée de l’Ancien évêché. Pour mettre fin en beauté à l’exposition “Abécédaire amoureux du jazz”, le photographe Pascal Kober et le directeur de publication de la revue Jazz Hot participeront à une déambulation parmi les photographies exposées, le dimanche 17 septembre. Sans oublier des projections durant tout le week-end, mais aussi des visites guidées autour des espaces permanents du musée.
Le Musée de la résistance n’est pas en reste et propose deux rendez-vous autour de sa propre exposition temporaire, “La BD prend le maquis”. Durant tout le week-end, des visites guidées permettront là encore aux visiteurs de la découvrir. Elles seront suivies d’une « lecture dessinée » en compagnie de Gaëlle Partouche, de la librairie Les Modernes, et du dessinateur de presse Lara. « Un rendez-vous familial, inédit et poétique », promet le musée.
Autres musées, autres animations. Le Muséum de Grenoble joue tout naturellement… la carte nature. Samedi 16 septembre à 15 heures, les jeunes Grenoblois sont invités à venir à la découverte du miel, son histoire et ses pratiques. Mais ils pourront aussi faire connaissance avec les lézards, batraciens et serpents exposés dans les collections du Muséum, ou avec son herbier et « l’histoire de la botanique dauphinoise ».
Pendant ce temps, ce sera la « panique » au Musée de Grenoble. Les cachettes de « 11 objets en cavale » sont à retrouver à partir des énigmes de ce jeu de piste grandeur nature, iconoclaste et gratuit. Les âmes mélomanes pourront, de leur côté, écouter l’hommage à Lesdiguières organisé par Musée en musique, le samedi de 14 h 30 à 17 heures. Enfin, tout le week-end, l’Association dauphinoise d’égyptologie Champollion sera présente dans les salles d’antiquités égyptiennes du Musée, pour mieux vous plonger « au cœur de l’Égypte ancienne ».
À la rencontre des jeux de table, ou d’une centrale électrique
Les Journées européennes du patrimoine peuvent aussi être l’occasion d’aller à la rencontre de mondes inconnus. Celui du jeu, par exemple ? Uriage propose des conférences et initiations aux jeux de table à son Casino. Les samedi et dimanche, de 10 à 16 heures, les visiteurs (sur inscription) pourront découvrir le Black Jack et la roulette anglaise. Les moins férus de jeux de hasard pourront de leur côté visiter le château d’Uriage, exceptionnellement ouvert au public durant le week-end.
Si l’histoire de l’informatique vous intrigue, c’est à Grenoble que vous trouverez votre bonheur. Le musée Aconit propose des visites guidées et gratuites (sur réservation) les matins et après-midi des JPE. « Au contact des objets qui nous ont été transmis par les générations précédentes, vous découvrirez le lien avec ceux de votre quotidien », écrivent les responsables d’Aconit, artisans de la préservation d’un autre patrimoine.
Et si vous avez toujours rêvé de visiter une centrale électrique, EDF peut exaucer votre désir. Les agents de la centrale hydroélectrique du Lac Mort partageront avec le public, mais uniquement sur réservation, les « secrets » de cet ouvrage à l’architecture Art déco.
À noter que deux autres centrales, celle de Grand’Maison et celle de Pont-de-Claix, seront ouvertes au public en octobre, dans le cadre des Journées de l’industrie électrique.
La patrimoine réside aussi parfois dans les bâtiments administratifs. Ainsi, durant le week-end des JPE, la préfecture de l’Isère à Grenoble ouvrira une partie de ses locaux au public, à savoir les appartements d’honneurs et les salons de réception.
Les visites, libres ou guidées, sont accessibles sans inscription ou réservation. Le palais de justice de Grenoble sera également ouvert le samedi 16 septembre.
La MC2 et le Théâtre de Vienne ouvrent leurs portes
Pour conclure cette sélection, notons que les lieux de spectacle se prêtent eux aussi au jeu des portes ouvertes. C’est le cas de la MC2 de Grenoble, qui lance cette invitation aux petits comme aux grands : « Explorez les coulisses lors de visites guidées, menez l’enquête, découvrez l’univers technique autour du spectacle, essayez des costumes de scène… ». Des « visites ludiques et insolites » pour mieux connaître les 22 000 m2 de cet immense ensemble.
À Vienne, c’est une grande première qu’offre le Théâtre de Vienne aux Isérois. Le samedi 16 septembre, à 15 heures et 17 heures, deux visites théâtrales seront organisées à l’intention du public. Point de guide ici, mais une mise en scène imaginée par le directeur de la salle Michel Belletante, son directeur technique Pierre Payen et des comédiens de Théâtre et Compagnie.
Au programme, un « vagabondage (…) [qui] remonte l’histoire et lève le rideau sur la machinerie bien particulière de ce patrimoine toujours en activité ». Une occasion inédite pour qui rêve de rencontrer « le fantôme du Théâtre de Vienne », Pierre Schneyder, qui le fit construire au XVIIIe siècle. Ou de découvrir la machinerie et les techniciens du lieu ou la magie des répétitions.
Enfin, les Grenoblois n’oublieront pas de tourner leur regard vers la tour Perret le soir du 16 septembre. La Ville et l’IUT1 de Grenoble dévoileront « un audacieux système d’illumination de la Tour ». Un projet réalisé avec le concours de la Fondation Schneider Electric, de Persyval-Lab et de la Communauté d’universités et établissements (Comue) de l’Université Grenoble-Alpes.