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Une rue de Grenoble. DR

Troubles de voi­si­nage : “M. Piolle, je vous demande jus­tice et équité, et de faire appli­quer la loi”

Troubles de voi­si­nage : “M. Piolle, je vous demande jus­tice et équité, et de faire appli­quer la loi”

TRIBUNE LIBRE – Propriétaire depuis peu d’un appar­te­ment dans le centre-ville, une gre­no­bloise inter­pelle son maire, Eric Piolle, par ailleurs pré­sident du bailleur social Actis, au sujet de graves troubles de voi­si­nage qui per­du­re­raient depuis plu­sieurs mois. Et ce mal­gré plu­sieurs “alertes”.

Monsieur le Maire, j’ap­par­tiens d’ores et déjà à la caté­go­rie de plus en plus nom­breuse des gre­no­blois spo­liés par la poli­tique de la ville.

Je viens d’a­che­ter un appar­te­ment dans le centre de Grenoble, je me suis endet­tée pour 25 ans, j’ai mis mes éco­no­mies gagnées à la sueur de mon front car je pen­sais naï­ve­ment qu’en acqué­rant au centre-ville je serais à l’a­bri des troubles que vivent les quar­tiers de Grenoble. Lorsque j’ai visité par deux fois l’ap­par­te­ment, la copro­priété était vide. Le nom du bailleur, Actis, qui a racheté la plu­part des appar­te­ments n’é­tait pas men­tionné dans l’im­meuble. Le ven­deur ne m’a évi­dem­ment pas infor­mée de cette situation.

Il fuyait lui-même l’im­meuble après vous avoir alerté pen­dant 18 mois et avoir reçu des réponses dila­toires de vos ser­vices sur le thème “on ne peut rien faire”. Comme si à ce niveau de nui­sance, l’au­to­rité publique ne pou­vait pas dres­ser des pro­cès ver­baux, prendre des déci­sions d’ex­pul­sion en cas de réci­dive… Car être logé socia­le­ment com­porte aussi un mini­mum de devoirs à l’é­gard de la collectivité.

« La liste qui décrit une vie infer­nale est longue »

J’ai emmé­nagé ven­dredi der­nier et depuis cette date je dors à l’hô­tel. En effet je me lève tôt le matin tra­vaillant à Valence et il est impos­sible de dor­mir dans l’im­meuble : tapage noc­turne jus­qu’à 4 heures du matin, cra­chats, par­ties com­munes sac­ca­gées, œufs jetés sur mon porche, pisse sur mon paillas­son, objets balan­cés des fenêtres, vols, por­tillon blo­qué faute de badges suf­fi­sants car les appar­te­ments que vous attri­buez sont sur-occu­pés illicitement…

La liste qui décrit une vie infer­nale est longue. J’ai lu que cela se pas­sait dans les cités aussi comme à Jouhaux mais j’i­gno­rais que l’hy­per-centre où l’OPHLM gère de plus en plus d’im­meubles était aussi dans cette situa­tion : à ma connais­sance il ne reste plus dans mon immeuble que quatre copropriétaires.

La dame qui tient un maga­sin de cou­ture au rez-de-chaus­sée a été agres­sée der­niè­re­ment dans la copro­priété, vio­len­tée, sac arra­ché, son com­merce volé. Au pre­mier étage, un pro­prié­taire a décidé de ne plus habi­ter et de louer, au deuxième un couple vient d’ac­qué­rir et subit la situa­tion dans le désespoir.

« Je vous demande jus­tice et équité »

C’est ça « la ville apai­sée » ? C’est vous, par vos déci­sions, par vos attri­bu­tions de loge­ments, par le dés­équi­libre insensé que vous créez entre copro­prié­taires et loca­taires qui êtes à l’o­ri­gine de ce que nous vivons. Le syn­dic m’a expli­qué que j’a­vais com­mis une faute d’a­che­ter dans cet immeuble et que si je vou­lais revendre il me fau­drait perdre un tiers de mon prix d’acquisition.

Vous ima­gi­nez bien entendu les consé­quences pour moi et aussi pour l’im­meuble, puis pour le quar­tier, puis pour la ville au fur et à mesure que des per­sonnes comme moi aban­don­ne­ront écœu­rées et seront rem­pla­cées par d’autres qui vivront, comme toutes, hors la loi ?

Je vous demande jus­tice et équité. Je vous demande de faire appli­quer la loi qui serait appli­quée sans faillir à une per­sonne comme moi si j’a­vais de tels com­por­te­ments. Je demande aux gre­no­blois qui par­tagent mon ana­lyse ou qui vivent la même situa­tion de m’ap­por­ter leur sou­tien et si un homme de loi ou un avo­cat veut me secon­der il sera le bien­venu (mon mail).

Monsieur le maire, pré­sident d’Actis, vous ne pou­vez pas res­ter indif­fé­rent quand vos déci­sions abou­tissent à rui­ner ceux qui vivent de leur tra­vail – il en reste à Grenoble mal­gré les décla­ra­tions du Procureur de la République sur l’argent de la drogue – car dans le cas contraire la ville sera tel­le­ment gan­gré­née qu’il n’y aura plus de place pour eux.

***

* Rappel : Les tri­bunes publiées sur Place Gre’net ont pour voca­tion de nour­rir le débat et de contri­buer à un échange construc­tif entre citoyens d’o­pi­nions diverses. Les pro­pos tenus dans ce cadre ne reflètent en aucune mesure les opi­nions des jour­na­listes ou de la rédac­tion et n’engagent que leur auteur.

Vous sou­hai­tez nous sou­mettre une tri­bune ? Merci de prendre au préa­lable connais­sance de la charte les régis­sant.

Place Gre'net

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