EN BREF – Mi-juillet à Nantes, la Grenobloise Lydie Visona a conservé son titre national en skate slalom. Une discipline qui reste méconnue en France. Debout sur un skateboard, il s’agit de slalomer entre des cônes sans les renverser. Le vainqueur est celui qui effectue le parcours le plus vite possible, chaque cône tombé ajoutant un dixième de seconde à son temps. Explications de la double championne de France.
Quand on évoque le skateboard, on pense souvent aux figures spectaculaires que réalisent certains avec cette planche à roulettes. Ou à un moyen de se déplacer. Beaucoup moins au skate slalom.
Lydie Visona pratique cette discipline depuis 2009.
Actuellement 32e mondiale, la jeune Grenobloise vient d’être sacrée double championne de France. Après avoir décroché son premier titre à Grenoble en 2016, elle a en effet réussi le doublé à Nantes mi-juillet.
« Ce qui me plaît, c’est l’adrénaline »
Adepte des sports de glisse – vélo de descente, ski, snowboard, wakeboard (combinaison de techniques de ski nautique, de snowboard et de surf) –, Lydie Visona a découvert cette discipline un peu par hasard.
« J’étais bénévole au Désaxé World Ride [rendez-vous international des sports de glisse urbain avec du BMX et du skateboard notamment, ndlr] qui avait lieu chaque année à Grenoble, à l’Anneau de vitesse [jusqu’en 2016, ndlr]. Il y avait chaque fois une grande compétition de skate slalom. J’ai commencé par être juge de cônes. Et je faisais un peu de longboard [sport sur une planche à roulettes plus longue qu’un skateboard classique, ndlr]. J’ai voulu essayer, j’ai accroché ! », explique-t-elle.
Le principe de cette discipline sportive ? Boucler le plus rapidement possible un parcours sur lequel des cônes sont disposés, en slalomant entre eux sans les faire tomber. Chaque cône renversé occasionne une pénalité d’un dixième de seconde, ajoutée au temps du concurrent.
Il existe trois slaloms : le géant, le spécial et l’hybride. En slalom géant, le skater, qui s’élance d’une rampe, est seul face au chronomètre sur un parcours en descente. En slaloms spécial et hybride, deux concurrents s’affrontent en parallèle. Selon la discipline, les cônes sont plus ou moins espacés, et placés soit tout droits, soit à droite et à gauche.
« Ce qui me plaît, c’est l’adrénaline ! », indique Lydie Visona. « Il faut aller assez vite, ne pas renverser de cônes et être vraiment concentré. Il s’agit de faire le vide dans sa tête. Le moindre petit élément peut venir vous stresser et gâcher votre course », précise-t-elle. Quelles qualités faut-il avoir pour bien se débrouiller en skate slalom ? « L’équilibre, du sang-froid, de la confiance en soi, parce qu’on va quand même vite – si on tombe, on peut se faire mal – et bien sûr savoir faire du skate. »
Lydie, seule femme à pratiquer ce sport à Grenoble
Alors qu’il s’est démocratisé aux États-Unis et dans les pays de l’Est, ce sport reste confidentiel en France. « À Grenoble, je suis la seule fille à le pratiquer et il doit y avoir cinq ou six garçons », déplore Lydie Visona. Qui souhaiterait que d’autres la rejoignent du côté de l’Anneau de vitesse de Grenoble, où elle s’entraîne « quelques heures par mois. »
Seulement ? « Entre le boulot à plein temps, les enfants, plus l’association que l’on gère [Cali, Cause animaux libres Isère, ndlr], c’est un peu compliqué », confie-t-elle.
La plus grosse difficulté pour elle reste de pouvoir participer aux courses, avec les frais que cela nécessite, notamment pour les déplacements. « Mon objectif est de trouver un sponsor pour faire les compétitions lointaines et coûteuses », résume Lydie Visona.
Prochain rendez vous pour la Grenobloise : début août en République tchèque. Sur son skateboard, elle tentera de progresser dans la hiérarchie mondiale.
Laurent Genin