La commune de Saint-Egrève vient de mettre en œuvre son projet de se doter d’un réseau de vidéo-protection. Une mesure qui vise à renforcer les dispositifs de prévention de la délinquance déjà existants sur le territoire. 380 000 euros vont ainsi être consacrés à l’installation de caméras de vidéo-surveillance dans différents point de la ville.
Lorsqu’il est question d’assurer la sécurité de ses citoyens, la ville de Saint-Egrève semble ne pas lésiner sur les dépenses. A l’occasion du conseil municipal du mois de juillet, la mairie a en effet annoncé consacrer 380 000 euros à la mise en place d’un réseau de vidéo-protection couvrant les zones qui, selon elle, seraient les plus touchées par le phénomène de la délinquance. A savoir, les quartiers autour de l’axe du tram E, ainsi que les principaux points d’entrée et de sortie de la commune.
L’objectif ? Proposer un dispositif complémentaire aux outils de prévention du vandalisme déjà opérationnels, permettant de « dissuader des passages à l’acte, favoriser la résolution d’enquêtes et sécuriser les espaces publics les plus exposés ».
Présenté en juin aux commerçants et aux conseils des habitants lors de trois réunions publiques, le projet est entré dans sa phase opérationnelle depuis début juillet. Entretemps, la municipalité déclare avoir fait « une demande de subvention d’investissement au taux le plus élevé possible » au Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD).
Si le montant pour l’installation des caméras a été jusqu’à présent bien défini, à combien s’élèveront, en revanche, les frais liés à la maintenance et à la mise à jour du dispositif ? Telle est la question que se posent les opposant au projet pour qui ce dispositif pourrait bien se révéler inefficace, au bout du compte.
« On déplace le problème d’un lieu vidéo-surveillé à un autre qui ne l’est pas »
« De nombreuses études ont pourtant clairement montré que la vidéosurveillance n’a que peu d’efficacité sur la prévention des délits », écrivent les membres du groupe d’opposition Saint-Egrève, Ecologie, Solidarité, Citoyenneté, sur la rubrique que la mairie consacre à l’expression des politiques locaux.
Et ceux-ci de renchérir : « Si elle peut être dissuasive dans les lieux fermés (métro, parkings souterrains), son efficacité est quasiment nulle dans les milieux ouverts (rues, places…) car le plus souvent on déplace le problème d’un lieu vidéo-surveillé à un autre qui ne l’est pas. »
Leur proposition ? Créer du lien social en investissant davantage sur les moyens humains dont la ville dispose pour la prévention du vandalisme dans les quartiers sensibles.
Un compromis qui n’a semble-t-il pas convaincu la majorité. Lors de la délibération, le projet concernant la vidéo-protection a été adopté par 26 voix en faveur, et 7 contre.
Giovanna Crippa, correspondante à Saint-Egrève