Alors qu’un décret impose depuis juillet 2013 l’extinction des éclairages « inutiles » (bâtiments, façades, vitrines) passé une heure du matin, deux tiers d’entre eux sont encore éclairés toute la nuit à Grenoble. C’est le bilan que dresse l’association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (Anpcen) qui s’est penchée sur treize villes françaises*.
La capitale des Alpes fait, au même titre que Bordeaux, Limoges, Marseille ou Saint-Étienne, figure de mauvais élève, quand bien même l’association, restant diplomate, la range dans la catégorie des “progrès à faire”.
En effet, 11 % des bâtiments ont fait la moitié du chemin, comme la préfecture de l’Isère, puisque observés par l’association partiellement éclairés. Mais 22 %, soit moins d’un sur quatre, respectent scrupuleusement la loi. Et 67 % sont non conformes.
Bonnet d’âne ? De nombreux commerces. Mais pas seulement. Si la collégiale Saint-André, l’Hôtel-de-ville et le parlement du Dauphiné sont bien éteints, la Tour Perret, elle, brillait visiblement de mille feux lors du passage de l’association, entre la mi-octobre et la fin novembre 2016.
Grenoble, avant-dernière devant Bordeaux
L’association n’a néanmoins pas fait un relevé exhaustif, le but n’étant pas de pointer du doigt mais de continuer à sensibiliser. Ainsi, au minimum une façade de bâtiment communal, une façade de bâtiment appartenant à l’État, une église, trois monuments emblématiques de la ville et une rue commerçante avec au moins une dizaine de vitrines, ont été répertoriés.
Si l’Anpcen, qui faisait là son troisième relevé, note des améliorations notables, les situations sont très contrastées, entre villes et à l’intérieur d’une même ville. Nantes par exemple, à laquelle Grenoble se compare souvent, compte 60 % de bâtiments en règle, Strasbourg 65 %, Toulouse 67 %. Carton rouge pour Bordeaux qui, avec seulement 17 % de bâtiments dans les clous, fait figure du pire des treize élèves, juste devant Grenoble…
« Actuellement, les objectifs énergétiques sont confondus à tort avec une politique des enjeux de l’éclairage qui n’existe pas aujourd’hui, souligne l’association dans un communiqué. Au contraire, bien des prescriptions énergétiques actuelles conduisent aujourd’hui en réalité et dans la pratique à un accroissement dépassé de la lumière artificielle émise ! »
PC
- * Bordeaux, Grenoble, Lille, Limoges, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Paris, Saint-Étienne, Strasbourg et Toulouse.