REPORTAGE – Première visite d’une ministre du gouvernement Édouard Philippe à Grenoble. Venue pour soutenir le candidat En marche Olivier Véran, la ministre de la Santé Agnès Buzyn en a profité pour faire escale dans les locaux de la pépinière Biopolis. Et rencontrer, à bonne allure, quelques-unes des entreprises qui les occupent.
On dit que le footing est bon pour la santé. Peut-être est-ce pourquoi la ministre des Solidarités et de la Santé du gouvernement Philippe a exécuté sa visite grenobloise au pas de course… ou presque. Présente en Isère pour soutenir la candidature aux législatives du marcheur Olivier Véran, Agnès Buzyn a fait une halte à Biopolis, pépinière d’entreprises dans les technologies médicales.
Arrivée d’Agnès Buzyn à Biopolis, accueillie par Geneviève Fioraso (de dos). Les deux femmes se sont fait la bise. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Après une présentation de l’association Medicalps et des entreprises Eveon et Fluoptics, la ministre a suivi une visite guidée de la structure et rencontré quelques-uns de ses acteurs. En tout, sept entreprises – en moins d’une heure – et autant de projets médicaux, depuis une nappe de prévention des escarres (Texisense) jusqu’au traitement des maladies du cartilage (Cartimage), en passant par la recherche et le développement de molécules dans le domaine de l’oncologie (Ecrins Therapeutics).
Éviter la « vallée de la mort » aux entreprises médicales françaises
Pourquoi cette visite ? « J’avais envie de voir des biotechs innovantes dans le champ de la santé, explique Agnès Buzyn. Nous avons besoin dans ce ministère de porter l’innovation, d’aider l’innovation française à se développer. On entend souvent parler de la “vallée de la mort” pour les entreprises françaises, qui ont du mal à trouver des débouchés alors que ces débouchés existent. Mon devoir est de favoriser l’innovation française, d’aider à son développement, tout en garantissant la sécurité de ses progrès pour les personnes. »
La “vallée de la mort”, telle est bien, également, la préoccupation de Vincent Tempelaere, président de Medicalps et directeur d’Eveon. Qui met en avant la nécessité de soutenir la phase de pré-industrialisation des projets pour aider au développement des entreprises. « Entre la recherche et développement et la phase commerciale, toute la phase de pré-industrialisation est financée essentiellement par le Concours mondial de l’innovation. Il n’y a pas d’autres outils de financement ! », a‑t-il affirmé à l’attention de la ministre.
La filière médicale est loin d’être négligeable dans le département, note encore Vincent Tempelaere. « Nous avons la chance en Isère d’avoir des entreprises présentes, que ce soit sur les biotechnologies, les technologies médicales pures, l’imagerie, l’informatique, les dispositifs de délivrance… » Le président de Medicalps estime à 8 500 le nombre d’emplois industriels dans le domaine de la santé en Isère. Un chiffre qui s’élève à 11 000 si l’on y intègre les emplois liés à la recherche.
Agnès Buzyn vante « les ministres venant de la société civile »
Hématologue, ancienne responsable d’unité de soins intensifs et ancienne présidente du conseil d’administration de l’Institut national du cancer, Agnès Buzyn est tout sauf une novice dans le monde de la santé. Et pose son diagnostic. « Je sens beaucoup d’enthousiasme chez ces chercheurs et ces médecins, et à la fois un peu de désarroi quant à la difficulté du développement. C’est là-dessus que nous allons devoir travailler dans les mois qui viennent », confie-t-elle à la presse au sortir de sa visite.
Agnès Buzyn prendra, pour finir, le temps de vanter « l’intérêt des ministres venant de la société civile ». « On peut faire de la politique en étant au courant des besoins réels des professionnels et des usagers, et réconcilier l’action publique avec les besoins du terrain », a ainsi ajouté la ministre. Qui n’oublie pas que le « terrain » est également, par les temps qui courent, électoral.