DÉCRYPTAGE – Ils sont écologistes, défenseurs des animaux, citoyens indépendants, déçus des appareils politiques, anticapitalistes de tous poils, ou encore révolutionnaires… Chaque élection législative – où tout un chacun peut se présenter au suffrage universel – voit fleurir ces candidatures hétéroclites, parfois improbables. Mais toutes soucieuses de faire entendre leurs voix. L’enjeu : franchir la barre des fameux 1 % des suffrages donnant accès au financement public. Compilation de ces « petites candidatures » sur les cinq circonscriptions du sud de l’Isère.
Alors que cette dernière élection présidentielle – une première – a vu les grands partis traditionnels perdre leur hégémonie et, partant, le bipartisme prendre une grande claque, à chaque élections législatives des petites formations ou de simples citoyens tentent l’aventure électorale, souvent sans grands moyens. Pour autant, conscients d’un combat inégal, nombre d’entre eux ne battent pas la campagne pour être élus. Mais juste pour faire entendre leurs voix, profitant ainsi de l’énorme caisse de résonance que leur offre le scrutin.
Pour les partis un peu plus installés, parfois présents depuis des lustres dans le paysage politique français, l’argent est bel et bien le nerf de la guerre.
Le scrutin des élections législatives revêt pour eux une grande importance car c’est celui qui leur garantit un financement public (cf. encadré final).
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Sur la première circonscription, les candidatures citoyennes fleurissent…
Se faire une place sur l’échiquier politique
Non contente, avec quinze prétendants à la députation, de remporter la palme du plus grand nombre de candidats sur l’Isère (à égalité toutefois avec la 2e), la 1re circonscription compte aussi le plus fort contingent de “petits”…
Peu voire inconnus au bataillon, nouveaux-venus, ou vieux de la vieille crédités d’un nombre de voix confidentiel, ils forment une galaxie pour le moins éclectique, avec l’espoir si ce n’est de se faire une place sur l’échiquier politique, de garnir un certain temps le paysage électoral.
A ce petit jeu, certains sont désormais rodés. Lutte ouvrière et le NPA en sont pour ainsi dire les symboles.
Malgré des idées et des valeurs communes (contre le capitalisme, ses inégalités, ses injustices, pour la défense des travailleurs), les deux partis présenteront chacun leur candidat : Rémi Adam, déjà en lice en 2012 pour les communistes révolutionnaires, Marianne Prévost * pour le parti anti-capitaliste. La montée de l’extrême droite, et l’arrivée d’Emmanuel Macron « à la solde du grand patronat » a fini, s’il le fallait, de convaincre le premier, enseignant en lycée professionnel et militant depuis plus de trente ans, de ne pas lâcher…
« Les limites sont atteintes, or on continue de vendre de la croissance »
L’Union populaire républicaine a beau, elle, être créditée de scores planchers à la sortie des urnes, le parti de François Asselineau a quadrillé le terrain. Présent dans les dix circonscriptions de l’Isère – et dans 574 des 577 circonscriptions en France –, fort de plus de 500 adhérents dans le département – 28 000 en France –, le parti qui se réclame « ni de gauche ni de droite » mais fondamentalement Frexit ne prône qu’une chose. Ou plutôt trois : la sortie de l’Europe, de l’Euro et de l’Otan.
« Nous n’avons pas de couleur politique particulière. Ce qui nous intéresse, c’est la France et les Français, résume Séverine Friol. L’Europe, c’est comme si on faisait une omelette avec des œufs durs. On n’est plus maître de nos décisions. Tout est inscrit sur une feuille de route rédigée par la Commission européenne ». Cette ingénieure en énergie hydraulique ne se gêne pas pour pointer les incohérences de ses adversaires, les marcheurs en l’occurrence . « Être libéral, ne pas s’opposer au Ceta et prôner les circuits courts, c’est un non sens. »
« Pour nous, l’écologie n’est pas un positionnement politique »
Mais le plus gros des petits candidats, il faut aller les chercher du côté des mouvements qui se revendiquent citoyens. « Politique » étant désormais à ranger au rayon des gros mots, place à la société civile et ses multiples déclinaisons. À charge pour l’électeur de s’y retrouver. En attendant, il pourra toujours faire son choix entre les Décroissants et sa représentante Annick Clavier. Comme son intitulé l’indique, le mouvement né dans les années soixante-dix et qui, pour la première fois se présente sur Grenoble, prône les limites, qu’elles soient humaines, sociales, économiques ou environnementales. Pour son suppléant Adrien Couzinier, ingénieur en énergies renouvelables, « les limites sont atteintes, or on continue de vendre de la croissance. Croissance verte, développement durable… tout ça ce sont des oxymores. »
Pas convaincu ? Vous pouvez opter pour Citoyens. Le mouvement ressemble à s’y méprendre à une alternative écologiste. Cela ne ressemblerait pas un peu à Ensemble pour gagner, le mouvement initié par le maire écolo de Grenoble ?
Sauf que Citoyens est non seulement antérieur mais aussi plus large, présent dans 250 circonscriptions en France. Et a fait un trait sur le PS, « dont les valeurs ne sont plus vraiment des valeurs de gauche » souligne son candidat Lautaro Labrin, sur EELV aussi. « Pour nous, l’écologie n’est pas un positionnement politique. »
A ne pas confondre avec 100 % citoyens, collectif éco-citoyen regroupant une trentaine de mouvements politiques, co-présidé par le chanteur Francis Lalanne et qui, lui aussi, entend rendre le pouvoir aux… citoyens. « La politique répond plus aujourd’hui aux macro-structures économiques et financières, aux lobbies et de moins en moins aux attentes des citoyens ». Son candidat, Bernard Zamora, militant associatif dans l’environnement, s’était déjà présenté aux élections régionales en 2015.
À la place du portrait des candidats, un miroir
Mais la palme de la démocratie directe, et par la même de l’originalité, revient sans conteste à #MAVOIX. Surfant sur la vague citoyenne, le mouvement va plus loin. Très loin même. Là, pas d’interview, ni de plateaux télé mais des réunions publiques. Et une personnification réduite à sa plus simple expression. Sur les affiches, à la place du portrait du candidat ? Un miroir. Les candidats y sont tirés au sort, formés par le collectif, grâce à des MOOC réalisés par des étudiants. Élu député, Frédéric Balcerzak, l’unique candidat de ce mouvement sur l’Isère, devra également voter en fonction du choix des citoyens qui se seront exprimés sur une plate-forme. Ou la démocratie poussée à l’extrême…
Car l’essentiel est bien là : faire entendre sa voix. Faire entendre celle des quartiers grenoblois, c’est ce qu’avait commencé à faire Youssef Essabity en 2014 avec l’espoir de participer aux municipales. En attendant 2020, ce conducteur de travaux à la SNCF, représenté au sein d’Appel (Action pour le peuple dans l’équité au niveau local) n’a pas de mots assez durs pour fustiger la classe politique actuelle, la professionnalisation, le cumul des mandats, les jeux d’appareils. « On est le résultat de la déception face aux élus. APPEL veut remettre la population au centre des préoccupations en mettant des antennes stratégiques partout, en proposant un référendum circonscriptionnel sur des grands thèmes sociétaux. Parce qu’un élu n’est pas là pour représenter un parti mais la population… »
* Que nous n’avons pu davantage présenter faute de réponse à nos demandes d’interview.
Trois candidatures de « petits candidats » sont spécifiques à la deuxième circonscription de l’Isère (cantons d’Échirolles, Saint-Martin‑d’Hères, Eybens et Vizille).
Déclarer la langue française grande cause nationale
Asra Wassfi a brigué l’investiture En Marche dans la deuxième circonscription sans l’obtenir. Ingénieure dans le privé, cette conseillère municipale d’opposition (Alternative du centre et des citoyens) à Saint-Martin‑d’Hères se présente tout de même à ces législatives. « Moi je veux montrer d’abord mes propositions parce que j’ai des propositions », se défend-elle. Elle en formule dix.
Sur la famille, elle souhaite réformer le mariage « afin de généraliser la séparation des biens comme régime matrimonial et protéger la famille en cas de divorce lorsqu’un époux contracte des dettes » et le « paiement de la pension alimentaire des enfants ». Sur l’école, elle veut à travers une loi obliger « l’État à fournir un dictionnaire à tous les élèves de CE1 ».
Car, pour la candidate qui se définit comme « une femme de dossiers », il convient de « déclarer la langue française grande cause nationale ».
Sur l’éducation, elle aimerait « instaurer une amende aux parents dont les enfants de moins de 15 ans traînent seuls dehors après 21 heures ». Et « des stages de parentalité, en cas de besoin ». Elle souhaite aussi « définir un taux unique pour la taxe foncière dans les territoires métropolitains ». Entre autres.
Si elle n’a pas été investie par La République en marche (LREM), Asra Wassfi a choisi un slogan, « La République qui marche », qui fait clairement allusion au parti présidentiel… « C’est un clin d’œil à La République en marche dont elle ne sait pas vers où elle marche [sourires, ndlr]. Justement, je veux insister sur ceux qui marchent pour de vrai, pour qui cela a fonctionné. Qu’on regarde les exemples positifs », justifie-t-elle. Une illustration ? « Celui qui a grandi en banlieue et qui est arrivé prof de maths agrégé. »
« Nous proposons l’instauration de la proportionnelle »
Philippe Charlot est également conseiller municipal d’opposition à Saint-Martin‑d’Hères. Cet informaticien représente l’UDE (Union des démocrates et des écologistes), « mouvement qui était présent au moment des primaires citoyennes avec la candidature de Jean-Luc Bennahmias », précise-t-il. Parmi les priorités défendues par le candidat : la transition écologique et le revenu universel « qui a été très mal expliqué par Benoît Hamon ». « C’est une aide au maintien en activité et au lancement de nouvelles créations d’entreprises par exemple », indique-t-il.
« Nous avons aussi des sujets qui nous intéressent. Concernant la vie démocratique, nous proposons l’instauration de la proportionnelle. La mise en place d’un plan d’actions pour nos aînés avec par exemple la revalorisation du minimum vieillesse et de l’Apa [Allocation personnalisée d’autonomie, ndlr], favoriser le maintien à domicile avec un crédit d’impôt. En contrepartie pour ceux qui n’ont pas les possibilités de faire du maintien à domicile, augmenter le nombre de places accessibles en Ehpad. »
Sur le handicap, le candidat souhaite augmenter le nombre d’assistants de vie scolaire et une meilleure prise en charge de l’autisme. Notamment.
Pourquoi ne pas soutenir cette fois-ci le candidat socialiste comme à la présidentielle ou celui de la LREM puisque l’UDE « se considère plus dans la majorité qu’autre chose » ? « Nous avons besoin de nous faire connaître [l’UDE date de 2015, ndlr] », répond Philippe Charlot. « Si nous restons toujours derrière un grand parti, nous n’avons plus d’expression propre. » Le score est important mais ce n’est pas l’essentiel. « Le but est réellement de porter un message progressiste, humaniste et écologiste pour la France », résume le candidat.
« Nous sommes des militants issus des quartiers populaires »
Liesse El Habbas est aussi dans la course. Cet Échirollois, artisan en électricité à son compte, s’était présenté aux cantonales en 2008 sous les couleurs du Modem (il n’y a jamais été encarté). Près de dix ans plus tard, il se lance dans ces élections législatives, souhaitant porter une « alternative populaire » comme le mentionne son affiche de campagne. Liesse El Habbas souhaite être le représentant des personnes vivant dans les quartiers.
Sur Facebook, Philippe Robin, son suppléant, qui commence toutes ses vidéos ainsi : « Bonjour à tous et Salam Aleikum, que la paix soit sur vous », a justifié leur candidature.
« Nous sommes des militants issus des quartiers populaires, issus de cette histoire qui mêle les différentes immigrations, différents peuples, différentes paroles politiques qui ont plus ou moins été portées sincèrement et trahies copieusement, surtout par la gauche. L’idée aujourd’hui, après des années de militance dans l’associatif, que ce soit culturel, sportif, humanitaire ou autre, est de transformer l’essai en allant sur le terrain politique. »
Toujours sur le réseau social, Philippe Robin précise quelques idées qu’ils défendent.
Notamment « l’émergence d’une parole autonome issue des quartiers et de leurs composantes ; la fin du cumul des mandats et la limitation des salaires en politique ; l’abrogation des lois islamophobes (sic) et la pénalisation des discours de haine ; la valorisation des agricultures intelligentes ».
On trouve aussi sur cette circonscription d’autres « petits » candidats issus de partis ou mouvements qui présentent des candidatures sur tout ou partie de l’Isère.
« Nettoyons la politique, mettons de l’ordre ! »
Bruno Lafeuille, ingénieur agricole, défend les couleurs de Debout La France (DLF), le parti de Nicolas Dupont-Aignan. « Je milite pour la copropriété de l’entreprise par les salariés (avantages de la société par actions, sans leurs inconvénients) et pour la prise en mains de leur santé par les citoyens au sein d’un contre-pouvoir indépendant », est-il précisé sur sa profession de foi. « Nettoyons la politique », « mettons de l’ordre », « garantissons la justice sociale », « préparons l’avenir », « améliorons notre qualité de vie » sont les objectifs de DLF. Pour « mettre de l’ordre », DLP propose notamment le rétablissement de « 40 000 postes de policiers, gendarmes, douaniers et soldats ».
Pour « garantir la justice sociale », le parti milite pour la baisse de « 10 % de l’impôt sur le revenu », la défiscalisation des heures supplémentaires et la hausse de « 100 euros par mois » des pensions de « 6 millions de retraités ».
Un salaire minimum à 1 800 euros net
Chantal Gomez représente Lutte Ouvrière, le parti de Nathalie Arthaud. C’est la quatrième fois que cette dessinatrice technique se présente aux législatives dans cette circonscription. Elle reprend les grands axes de son parti : « interdiction des licenciements », « répartition du travail entre tous sans diminution de salaire », « augmentation des salaires et indexation sur la hausse des prix et des taxes » avec un salaire minimum à « 1 800 euros net » notamment.
Élisabeth Letz se présente pour Europe Écologie-Les Verts (EELV). Retraitée depuis peu, cette ancienne conseillère municipale durant huit ans habite Saint-Martin‑d’Hères depuis 30 ans. Dans son tract de campagne, elle indique viser « la sobriété heureuse ». « J’agis pour améliorer les relations entre habitants, du quartier au monde », ajoute-t-elle.
Elle défend six grands thèmes du programme « Bien vivre » d’EELV. D’abord « la transition écologique » pour « créer un million d’emplois ». Elle souhaite aussi « une agriculture locale et paysanne », « repenser le travail » ainsi que « préserver la santé ». Elle veut aussi la mise en place d’une « éthique démocratique et financière » et enfin « une Europe qui protège ».
« Le plein emploi est possible en stimulant les emplois environnementaux »
Hervé Perez est, lui, le candidat de l’UPR (Union populaire républicaine), le parti de François Asselineau. Architecte à son compte, il milite notamment pour la sortie de l’Union européenne (UE), l’un des points centraux du programme de l’UPR. L’UE avec son modèle libéral serait néfaste pour la France, en particulier pour ses services publics.
Parmi quelques autres mesures défendues par l’UPR : « une hausse du Smic de 15 % dès juillet » et « une baisse des cotisations patronales pour les artisans, commerçants et les TPE-PME », le lancement d’un « grand programme de logements sociaux (+80 000 par an) », l’instauration du « référendum d’initiative populaire », la « reconnaissance pleine et entière du vote blanc révocatoire ». Sans oublier, en plus de l’UE, la sortie de l’euro et de l’Otan.
Jean-Jacques Tournon, retraité, représente l’Alliance écologiste indépendante (AEI). Sur son tract de campagne, ce dernier affirme que le « plein-emploi est possible en stimulant les emplois environnementaux, ceux d’accompagnement, les Amap… » Il entend également « favoriser les petites exploitations, recenser les terres abandonnées pour les octroyer aux volontaires et avec une économie locale : la paysannerie, les circuits courts » notamment.
L’AEI combat les grands projets de construction d’aéroports, de centres commerciaux ou de lignes à grande vitesse. Les gaz de schiste, le nucléaire, l’agrochimie, les OGM sont aussi dans son collimateur.
Les autres candidats sur la deuxième circonscription : Alexis Jolly (Front national), Pierre Verri (Parti socialiste), Jean-Charles Colas-Roy (La République en marche), Magalie Vicente (Les Républicains-UDI), Alexandre Gabriac (Civitas), David Queiros (Parti communiste français), Taha Bouhafs, (La France insoumise).
La troisième circonscription, des candidatures diverses qui vont du transfuge de Nouvelle Donne à la défense de la cause animale en passant par Debout la France
Deux points forts : la réduction du temps de travail et le revenu citoyen universel
Patrick de Verdière, 53 ans, formateur au centre professionnel agricole de La Côte-Saint-André, étiqueté Divers gauche par la préfecture se présente sur cette troisième circonscription en candidat indépendant. Ce « déçu de Nouvelle Donne » qui souhaite néanmoins capitaliser sur le projet de société élaboré par ce parti est soutenu par la Relève citoyenne, un mouvement créé pour accompagner les candidats indépendants « car pour eux c’est très compliqué », avoue-t-il.
Au premier rang de ses priorités, la transition démocratique « où là, je rejoins assez bien les idées de la France Insoumise », concède-t-il. Notamment refondre les institutions, passer à la VIe République, mettre en œuvre une assemblée constituante, le non-cumul des mandats, déprofessionnaliser la politique… La transition écologique vient ensuite. « Pour moi c’est un élément central, elle doit concerner tous les secteurs d’activité », explique Patrick de Verdière.
Mais là où le candidat pense avoir le plus d’originalité c’est sur le projet d’une « grande rénovation sociale » qui s’articule autour des deux points forts que sont une nouvelle étape de réduction du temps de travail et un revenu citoyen universel.
« Un énorme travail a été conduit pour savoir si ces deux outils ne pourraient pas être complémentaires pour remettre notre pays en marche, c’est le cœur de notre réforme sociale », s’enthousiasme Patrick de Verdière. Et puis, ce dernier en est convaincu : « Il faut complètement changer l’Europe ! ».
Harmonisation fiscale, lutte contre le dumping, rénovation sociale de l’Europe, tels sont ses chevaux de bataille. Pour autant ce qui lui tient particulièrement à cœur, c’est la lutte contre la précarité. « Dans ces cinq années à venir il faut que nous sortions les gens de la pauvreté, du chômage et c’est la manœuvre au niveau national qui permettra de régler ça au niveau local. Si jamais je suis élu c’est aussi là-dessus que je veux travailler et je sais être convaincant », affirme-t-il, sûr de lui.
Pas question pour autant d’être un électron libre à l’Assemblée : « Je suis capable pour les bonnes idées de m’allier à différents groupes et d’aller là où il me paraît pertinent d’aller par rapport à mes propres convictions », conclut Patrick de Verdière.
« J’ai toujours été révoltée par les injustices que le capitalisme pouvait générer »
Catherine Brun, enseignante à Échirolles, se présente, quant à elle, pour le compte de Lutte ouvrière (LO). « J’ai toujours été révoltée par les injustices profondes que le capitalisme pouvait générer », nous confie-t-elle. Ce n’est pas la première fois qu’elle se présente à des élections et Catherine Brun compte bien surfer « sur le courant qui s’est fait entendre avec Nathalie Arthaud lors de l’élection présidentielle », malgré la modestie des 0,64 % des voix recueillies. « À Grenoble comme partout, ce que les travailleurs veulent, c’est un emploi et des logements pour tous, un salaire correct, une santé accessible. Regardez aujourd’hui les problèmes qu’ont les centres de santé ! », s’indigne-t-elle.
Dans la ligne de mire de la militante le projet d’économies sur les budgets publics prônés par Emmanuel Macron et son « entreprise de démolition du code du travail ».
« Nous, nous défendrons l’idée, si nous sommes élus – mais comme ce scrutin n’est pas proportionnel nous savons bien que ce sera difficile –, que l’argent public doit aller au service public et que par exemple un centre de santé comme celui de la Villeneuve doit pouvoir disposer de toutes les subventions dont il a besoin ».
Pour autant, Catherine Brun ne compte pas sur l’Assemblée nationale, elle en est intimement persuadée, « l’opposition qui va compter elle sera dans la rue », assure-t-elle. Que représentent les élections législatives pour Lutte ouvrière ?
« Une caisse de résonance pour faire entendre les voix de ce camp là et le programme de lutte que nous portons. Nous devons nous préparer à nous défendre ! Comptons-nous, organisons-nous et préparons l’avenir… dans la rue », martèle non sans conviction la militante.
« Pour faire entendre la parole de ceux qui n’ont pas la parole »
« Je ne serais pas élue députée, pas besoin de vous faire un dessin », plaisante, réaliste, Josiane Hirel, la présidente de l’association Chats libres qui se présente en indépendante sous l’étiquette de sa structure associative. Une étiquette « pour la forme, c’était pour la préfecture », précise cette dernière. Avec cette candidate, c’est la voix – monothématique – de la cause animale qui s’invite aussi dans les élections législatives.
Josiane Hirel n’est d’ailleurs pas seule puisque dans toute la France quelque 147 candidats défenseurs des animaux – notamment soutenus par le Parti animaliste – comptent bien profiter du coup de projecteur que représente ce scrutin « pour faire entendre la parole de ceux qui n’ont pas la parole. »
« En fait, pour nous [les défenseurs de la cause animale, ndlr], le vrai but c’est de porter à la connaissance des pouvoirs politiques les problèmes de la protection animale et les problèmes des animaux en général », explique Josiane Hirel regrettant que bien peu de candidats en parlent dans leurs programmes électoraux.
Pour autant, ce n’est pas une campagne au sens classique du terme que mène Josiane Hirel. Pas de distribution de tracts, pas les moyens. Et surtout pas le temps, les activités de son association requérant quasiment toute sa disponibilité.
« On nous a fourni des affiches bien sûr mais c’est surtout à travers la presse que nous parvenons à expliquer le pourquoi de notre engagement », précise Josiane Hirel. Quid de cet engagement ? « Celui du Mouvement homme animaux et nature (MHAN) qui correspond très exactement à mes idées. Pour moi les vies humaine, animale et végétale sont indissociables. On doit protéger les trois si l’on veut protéger la planète », argumente-elle.
Ce qu’elle aimerait ? Qu’il y ait en France un secrétariat d’état à la protection animale et aussi – et c’est son combat – que l’expérimentation animale puisse cesser. « C’est aberrant de continuer à élever des animaux pour ensuite les torturer dans des laboratoires », estime la protectrice des animaux.
Un fidèle de Nicolas Dupont-Aignan
Alain Bonnet, 52 ans, cadre de société et secrétaire départemental adjoint de Debout la France Isère est en revanche un vétéran qui s’est déjà présenté à plusieurs élections après être entré en politique en 2008. Et aussi un fidèle, s’il en est, de Nicolas Dupont-Aignan, « par honnêteté intellectuelle et autres », tient-il à préciser. « Cela me paraissait logique de me présenter aux élections législatives après m’être présenté notamment aux élections municipales, départementales ou encore régionales. Et c’est vrai qu’aux législatives on peut défendre des dossiers nationaux, ce qu’on ne peut pas faire lors des élections locales », explique Alain Bonnet.
Ses thèmes de prédilection ? L’économie, la sécurité « où il y a beaucoup à faire car la 3e circonscription c’est quand même la partie où il y a Saint-Bruno, Mistral, la Villeneuve, des quartiers réputés chauds », estime-t-il. Mais aussi la transparence « totale » de la vie parlementaire. « Moi je suis pour la publication des notes de frais, c’est de l’argent public quand même ! », vitupère le secrétaire départemental.
« Nous sommes la seule alternative crédible »
Pourquoi devrait-on voter pour le programme de Debout la France ? Alain Bonnet s’en sort par une boutade. « La confusion est telle que si l’on envoie un député républicain à l’Assemblée on ne saura jamais s’il est dans l’opposition ou dans la majorité », ironise-t-il. Alain Bonnet reste persuadé que le programme de DLF est crédible. « Parce que nous défendons les entreprises françaises. Nous allons supprimer la directive des travailleurs détachés, on veut diminuer les impôts des sociétés qui investissent en France, revoir la dotation du CICE. Nous nous battrons aussi contre la l’augmentation de la CSG voulue par Emmanuel Macron… », énumère-t-il.
Quant à l’accord de gouvernement que Nicolas Dupont-Aignan a passé avec Marine Le Pen lors de l’élection présidentielle, ne risque-t-il pas de discréditer les candidatures DLF ?
« Sortez les trois pages de cette alliance, sortez le programme de Macron, vous enlevez les noms Macron et Le Pen et Dupont-Aignan et vous regardez le programme qui défend le mieux la France et la place de la France dans l’Europe. Force est de constater que c’est notre programme ! », affirme Alain Bonnet.
Pour ce dernier, l’affaire est entendue : DLF est la seule alternative crédible sur la 3e circonscription. « Soit vous continuez avec Michel Destot qui se présente pour la septième fois, soit vous prenez Émilie Chalas, la candidate d’En Marche qui est de droite puisque DGS à la mairie de Moirans, soit vous avez une jeune candidate Républicaine qui a appelé à voter Macron au deuxième tour… Il faut arrêter ! Il ne faut pas prendre les votants pour des abrutis ».
Pour Abdelkader Benyoub, candidat sans étiquette des quartiers sud de Grenoble, une chose est sûre il faut « libérer les énergies ». De la jeunesse notamment. « Les jeunes n’ont pas à tenir les murs des immeubles ! », clame-t-il. « Le défi majeur est d’aider tous ces jeunes à s’insérer dans la vie professionnelle », ajoute-t-il. Comment ? Le candidat s’engage dès la première année de son mandat à « accompagner cent jeunes. En contrepartie, ils devront donner quelques heures de leur temps à la collectivité », promet Abdelkader Benyoub. Qui veut également s’impliquer « dans le soutien une économie circulaire juste et respectueuse de la dignité humaine […] en encourageant les initiatives et la créativité dans des activités créatrices de lien social ».
La transition écologique est également au cœur de ses préoccupations. « Je favoriserai l’implication dans la gouvernance des projets liés à la transition énergétique par la valorisation des modèles associatifs et coopératifs », promet-t-il.
Et puis, estime le candidat, il faut aussi rénover les institutions et « agir en élu responsable et intègre ». Abdelkader Benyoub est contre le cumul des mandats et c’est une démocratie libérée qu’il prône.
« Je prendrai des décisions indépendantes des groupes de pression et des intérêts individuels sous le contrôle des citoyens », assure-t-il.
L’histoire franco-algérienne doit, par ailleurs, être revisitée selon lui. « Une partie de notre jeunesse a besoin de se retrouver autour d’un passé commun afin de vivre sans avoir à hériter d’une histoire dont ils n’ont pas été les acteurs. Ne laissons pas ce fardeau à nos enfants », plaide-t-il.
Trois candidatures en Isère sont spécifiques à la quatrième circonscription (Le Pont-de-Claix, Seyssinet-Pariset, Fontaine, Oisans, Trièves, Matheysine, Valbonnais, Vercors), la plus vaste de l’Isère.
La mise en place d’une assemblée constituante souveraine
Il y a celle d’Yves Gerin-Mombrun. Ce retraité de l’enseignement représente le Parti ouvrier indépendant démocratique (POID) de Daniel Gluckstein. Ce « parti de lutte de classe » présente 64 candidats dans 35 départements. « Partisan d’un gouvernement ouvrier », le POID souhaite « la rupture avec l’Union européenne et la Ve République » et la mise en place d’une « Assemblée constituante souveraine ».
De l’extrême gauche, on passe à droite avec la candidature de Jacqueline Niccolini-Darmet pour le Parti chrétien démocrate (PCD) de Jean-Frédéric Poisson.
Retraitée de l’Éducation nationale, elle indique, dans sa profession de foi, être « très investie dans le milieu associatif et isérois ». « L’état de notre pays, ajoute-t-elle, me pousse à aller plus loin dans mes engagements au service du bien commun ».
Elle formule neuf engagements parmi les lesquels : « respecter la vie humaine du début à sa fin naturelle ; protéger la famille ; encourager la liberté d’entreprendre et promouvoir une autre idée de l’Europe respectueuse des États. »
« Refuser d’être embrigadés derrière les partis politiques de la bourgeoisie »
Bernard Augier est sans étiquette. Sur son compte Twitter duquel il relaie des articles, ou fait des commentaires, en anglais et en français, il milite notamment pour la transparence financière. Il n’hésite pas à épingler l’État et ses représentants au premier rang desquels le Président Macron.
En mars dernier réagissant à un article sur l’abandon des anciens salariés d’Ecopla de leur projet de Scop, il avait eu ce commentaire : « La France ridiculisée par la société italienne Cuki grâce à l’incompétence de l’État français et ses représentants ».
Concernant des candidatures de « petits » partis plus classiques, Jean-Alain Ziegler, employé municipal, représente Lutte ouvrière (LO). Sur son tract électoral, trois raisons sont avancées pour voter pour le candidat LO : « refuser d’être embrigadés derrière les partis politiques de la bourgeoisie », « exprimer sa fierté d’appartenir au camp des travailleurs » et « affirmer ses intérêts contre ceux du grand patronat ».
Sara Seys, qui travaille pour une association d’aide aux personnes âgées, défend les couleurs de Debout La France (DLF). « La vie politique c’est nouveau pour moi, précise la jeune femme originaire du plateau matheysin sur le site de DLF, mais c’est justement ma force parce que mon seul but est de vous défendre et d’en finir avec l’élite corrompu qui nous gouverne depuis trop longtemps ». Comme pour les autres candidats DLF, quatre grands slogans sont déclinés avec des propositions : « nettoyons la politique », « mettons de l’ordre », « garantissons la justice sociale », « préparons l’avenir ».
Tirer les bénéfices de la transition écologique
Henry Tidy est le candidat d’Europe Écologie-Les Verts (EELV). Ce Franco-britannique de La Garde-en-Oisans est enseignant. Ancien chargé de mission pour des associations écologistes et éducatives en France et à l’étranger (au Moyen-Orient et à Haïti notamment), il a été candidat sur la liste de l’écologiste Maryvonne Boileau aux municipales à Grenoble en 2008.
« Grâce à mon parcours atypique et ma mentalité pragmatique, j’œuvrerai [s’il est élu à l’Assemblée nationale, ndlr] pour que notre circonscription et notre pays se lancent enfin dans la transition écologique et en tirent les bénéfices dans les années qui viennent », annonce-t-il sur le site d’EELV.
Françoise Colinet se présente sous la bannière de l’Union populaire républicaine (UPR). Architecte à son compte, elle habite Seyssinet-Pariset. Quel est son souhait ?
Que la France retrouve sa souveraineté politique, économique, monétaire et économique ainsi que le préconise le parti de François Asselineau. Pour y parvenir, la candidate, et l’UPR dans son ensemble, milite pour une sortie de l’Union européenne, de l’euro et de l’Otan.
Les autres candidats sur la quatrième circonscription : Myriam Martin (Parti communiste français), Sandrine Martin-Grand (Les Républicains-UDI), Laurent Viallard (La France insoumise), Sandrine Pimont (Front national), Marie-Noëlle Battistel (Parti socialiste, députée sortante), Fabrice Hugelé (La République en marche).
Les « petits candidats » de la cinquième circonscription roulent pour LO, le PCF, le NPA, DLF, M100% et l’UPR
« Les patrons ont cent fois plus de pouvoir qu’un député »
La moins « petite » des « petits candidats » de la cinquième circonscription est probablement Sylvie Guinand. La candidate du PCF a, du reste, bien peu de chance de se hisser au second tour, alors que son parti a connu une certaine gloire en son temps. Être reléguée au rang des « petits » « ne [la] choque pas. Vous reflétez la perception qu’ont de nous les médias est elle bien obligée de constater. En plus, moi en particulier, je ne suis pas connue comme sénatrice, ou autant qu’un Langénieux-Villard » souligne-t-elle, modestement.
Écrivain public de profession, sa motivation à battre la campagne, reste intacte, et ce malgré le rendez-vous manqué avec FI. Cette militante syndicale de longue date « ne lâche[ra] rien ». « J’irai jusqu’au bout. On est cohérent, on se distingue de l’ensemble des programmes ».
Candidate de Lutte Ouvrière, Christine Tulipe se représente. Avec un score de 0,32 % (soit 187 voix) au premier tour des législatives de 2012, les chances qu’elle a de devenir députée, cette fois-ci encore, sont infimes. L’enseignante de 54 ans, en Sciences de la Vie et de la Terre, reste quoiqu’il en soit, déterminé à défendre ses idées. Les législatives sont l’occasion ou jamais de les (re)diffuser.
« Je suis la seule à mettre en avant les intérêts des employés, des ouvriers, des salariés… » estime-t-elle. Et ne lui parlez pas France insoumise. « Mélenchon nous refait le coup de Mitterrand. Mais il n’y a pas de sauveur suprême […] Il va falloir se préparer à lutter, en dehors de l’Assemblée » prophétise-t-elle. Et de tourner le regard vers les grands patrons « qui ont cent fois plus de pouvoir qu’un député ».
« Nous sommes tous égaux face aux électeurs »
Sous les couleurs du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), encore une femme, Alice Pelletier, qui ne fera sans doute guère mieux que Faouzia Perrin en 2012. Cette dernière engrangeait 328 voix, soit 0,56 % des suffrages exprimés. « Candidate autour de Voiron il y a cinq ans », cette presque quadragénaire connaît bien la cinquième circonscription, puisqu’elle est ingénieure chez STMicro. Le sens de sa candidature ?
« Dire qu’on ne veut pas d’un gouvernement qui va casser les acquis sociaux » entre autres… Transports publics gratuits, réquisition de logements pour tous, voilà deux exemples d’objectifs sociétaux auxquels elle aspire et « auxquels des communes dirigées par le Front de Gauche, le PCF, et les Verts ont visiblement renoncé ».
Du côté des « petits candidats » rayon gente masculine, se présente Ludovic Blanco. Le jeune homme n’a que 23 ans et défend les couleurs de Debout La France. Il prépare actuellement une licence d’histoire à l’UGA. « A la bibliothèque, je travaille mes partiels et je suis aussi en campagne ! » lance-t-il. Il est un peu « initié » aux campagnes, quatorzième sur la liste de DLF aux cantonales en 2015. C’est à 19 ans qu’il s’engage au côté de Nicolas Dupont-Aignan.
« Ce n’était pas évident d’afficher mes convictions sur la place publique » reconnaît il. Il n’aime, du reste, pas beaucoup le terme « petit candidat » car explique-t-il « nous sommes tous égaux face aux électeurs (…) D’accord, je n’ai pas de notoriété, mais mon parti est connu ».
Victime des risques psycho-sociaux du travail
L’engagement de Valérie Chénard, candidate pour l’Union populaire républicaine vient d’un événement qui survient au cours de son expérience professionnelle. Psychologue du travail, elle est « victime des risques psycho sociaux du travail ». Elle cherche à comprendre, remonte la source de son surmenage, constate qu’elle n’est pas un cas isolé et que son employeur, l’Afpa, est poussé à « faire du chiffre, à mettre les gens en stage, pour faire baisser la courbe du chômage ».
Elle pousse encore ses recherches, et se rend un jour aux conférences de François Asselineau. « J’ignorais qu’il s’agissait d’un parti, au début… j’ai alors reconstitué les éléments du puzzle ». A savoir que les traités européens sont à l’origine de normes comptables qui, appliquées aux activités, en sont arrivés à broyer les individus. D’où son adhésion à l’UPR « pour faire prendre conscience aux Français qu’il faut sortir de l’Union européenne pour retrouver notre pouvoir de décision ».
La médiocrité de certains élus vis à vis de leur propre conviction
Quant au quinquagénaire Azzédine Chared, il part lui avec deux gros handicaps. Il n’est pas connu et son mouvement 100 % citoyen pas davantage. La belle affaire, l’ancien directeur d’entreprise de l’ESS ne se déclare pas le moins du monde impressionné par les gros candidats. « J’ai expérimenté des choses qui marchent, j’ai monté des projets, des partenariats, je sais écouter les gens ».
C’est en constatant « la médiocrité de certains élus vis à vis de leur propre conviction » qu’il s’engage fin 2015 dans le mouvement « Nous citoyens ».
Son dada ? Pousser à la création d’assemblées citoyennes dynamiques, inventives et responsables. « Pour quelqu’un d’invisible, je serais très heureux, si je fais 7,5 % au premier tour ! »
La rédaction
N.B. : Les circonscriptions du Nord-Isère (6e, 7e, 8e et 10e) qui ont fait l’objet d’un traitement spécifique au sein d’un seul article ne sont pas évoquées ici. Idem pour la 9e circonscription. En effet, celle-ci ne comportant que neuf candidats, tous ont été traités dans l’article général dédié à cette circonscription.
Financement public : des règles claires
La loi n°88 – 227 du 11 mars 1988 relative à la transparence financière de la vie politique pose le principe d’un financement public des partis et groupements politiques. Le montant de cette aide publique est partagé en deux parties, calculées sur le nombre de voix recueillies au premier tour ainsi que sur le nombre de sièges obtenus. Une condition cependant, elle ne sera octroyée que si au minimum 50 candidats d’un même parti parviennent à franchir ou égaliser la barre des 1 % des suffrages. Ensuite, leur parti reçoit 1,42 euro par an [chiffre de 2014, ndlr] et par voix pendant la durée de la législature.
Quand au remboursement de la campagne, il n’est envisageable que dans le cas où le candidat obtient au moins 5 % des suffrages. Autant dire une barrière infranchissable pour la plupart de ceux qu’on nomme « les petits candidats ».