Coup de balai dans les rangs de la fédération du parti socialiste de l’Isère, à trois semaines des législatives. Jeudi 18 mai, lors de la réunion de son bureau fédéral, la section départementale a acté l’entrée en dissidence de plusieurs de ses membres. Comprendre que les dissidents en question vont devoir rendre la carte du parti…
Les dissidents ? Les convertis “marcheurs” essentiellement, qui ont plus ou moins tardivement rallié les rangs de la majorité présidentielle. Traîtres ? Déçus ? Ou simples opportunistes ? « Ils se sont exclus du PS en entrant en dissidence », résume-t-on au siège isérois. « Dans les statuts du parti socialiste, la double appartenance n’est pas possible. »
Cela tombe bien, les porte-parole du mouvement impulsé par Emmanuel Macron disent peu ou prou la même chose. « La majorité présidentielle, on le dit fermement, a un seul nom : La République en marche, avec les candidats qui auront l’étiquette La République en marche », insiste Didier Rambaud, ex-socialiste et référent départemental du mouvement pour les législatives.
Véran, Hugelé, Larabi… devront rendre leur carte du PS
Exit donc le socialiste Olivier Véran. Le député sortant, candidat sur la première circonscription de l’Isère, désinvesti fin mars suite à son soutien à Emmanuel Macron, prend la porte. Le 11 juin, il aura face à lui Eric Grasset, le candidat Génération écologie investi par le PS et soutenu par le PRG.
Exit également Fabrice Hugelé. Le maire de Seyssins, qui devait être suppléant de Marie-Noëlle Battistel sur la 4e circonscription après avoir été investi par les militants socialistes, est devenu illico presto “marcheur”, et ce sur la même circonscription. Autre socialiste converti macroniste : André Borne, le suppléant de Cendra Motin sur la 6e circonscription. Lui aussi devra rendre sa carte.
Même punition pour Soukaïna Larabi qui, si elle n’a pas rejoint les rangs des “marcheurs”, a pris la tangente en gagnant ceux d” « Ensemble pour gagner », mouvement circonscrit à deux candidats (sur les 1re et 3e circonscriptions), soutenu par le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle, et né de l’échec à rassembler les forces de gauche. Sur la 3e circonscription, l’étudiante en droit affrontera le socialiste Michel Destot, candidat à son septième mandat.
Autre exclu : Hugo David. Le suppléant de Nicolas Kada, candidat d” »Ensemble pour gagner » sur la 1re circonscription, également à la tête du Mouvement des jeunes socialistes, va devoir rendre sa carte du PS. Et pour lui comme pour les autres, pas question de la reprendre avant deux ans. Dans le meilleur des cas…
PC