Hébergés dans des hôtels après l’incendie du 15 mars dernier, un certain nombre d’anciens squatteurs du Village olympique (VO) ont été expulsés de leur chambre ce lundi 15 mai. Le CCAS avait prolongé le dispositif de trois jours, sans qu’une solution pérenne de relogement ne soit proposée à ces demandeurs d’asile et réfugiés africains. En guise de protestation, les militants du Réseau du 22 ont tenté d’occuper – en vain – le siège du CCAS, en début d’après-midi.
Le report de trois jours de la date-butoir n’aura finalement été qu’un coup d’épée dans l’eau. Le CCAS de Grenoble a ainsi mis fin ce lundi 15 mai – au lieu du vendredi 12 mai à l’origine – au dispositif d’hébergement d’une partie des “exilés” du Village olympique (VO).
« Une cinquantaine de personnes […] théoriquement à la rue »
Dépourvus de toit après l’incendie de leur squat, le 15 mars dernier, ces demandeurs d’asile et réfugiés, originaires de divers pays africains, avaient été relogés temporairement dans plusieurs hôtels de l’agglomération. Seuls une trentaine d’entre eux ont pu être mis à l’abri dans un centre de vacances d’Autrans, avant d’être réorientés en centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada).
« Une cinquantaine de personnes ont été expulsées de leur hôtel aujourd’hui et se retrouvent théoriquement à la rue, sans aucune solution de logement », déplore une militante du Réseau du 22, qui soutient les ex-habitants du VO. « Pour l’instant, il y a juste l’hôtel Kyriad qui ne les a pas encore expulsés mais ils le feront sans doute demain [mardi 16 mai, ndlr]. »
« Le CCAS était complètement fermé avant notre arrivée »
Désireux de « demander des explications à la direction du CCAS sur la fin de cet hébergement », le collectif a essayé d’investir les locaux de l’organisme, à l’Arlequin, ce lundi après-midi. Mais il a « trouvé porte close », raconte une participante, qui feint l’étonnement : « Le CCAS était complètement fermé avant notre arrivée alors qu’il est censé être ouvert au public le lundi. Et personne n’est venu à notre rencontre : aucun dialogue possible ! »
En outre, un “comité d’accueil” était déjà présent sur place, avec des policiers disposés de chaque côté du bâtiment, notamment près de l’arrêt de tram La Bruyère, ainsi qu’à l’intérieur. Devant ce rapport de force peu favorable, militants et migrants se sont ensuite repliés vers la MC2 où ils ont longuement débattu de la stratégie et des éventuelles actions à venir.
Des squats systématiquement évacués manu militari
Ces dernières semaines, le Réseau du 22 a déjà tenté de réquisitionner deux bâtiments vides depuis plusieurs années : d’abord l’ancien hôtel du Moucherote, rue Auguste Gaché, puis l’ex-polyclinique de la rue Aristide Bergès, propriété du CHU… Pour un résultat identique : une expulsion manu militari.
Le second squat a même été occupé à deux reprises et évacué à chaque fois par la police. Mercredi dernier, neuf militants ont été placés en garde à vue à l’issue de la dernière expulsion en date, avant d’être relâchés le lendemain, sans poursuites.
MP