PermiGo devient Arcan. L’auto-école low cost, créée à Lyon en 2014 et installée à Grenoble depuis 2016, change de mains. La jeune entreprise lyonnaise, structure hybride entre auto-école traditionnelle et plateforme cent pour cent web, avait été placée en redressement judiciaire le 5 avril dernier.
Cinq repreneurs étaient sur les rangs. Jeudi 11 mai, le tribunal de commerce de Lyon a fait le choix d’Arcan. La holding parisienne devrait donc, comme elle s’est engagée, reprendre tous les élèves en cours de formation mais aussi la soixantaine de moniteurs et 59 des 91 salariés.
Fin mars, PermiGo avait dû déposer le bilan. Officiellement, ses fondateurs, qui n’ont pas répondu à nos demandes d’interview, invoquent le retrait d’un investisseur lors d’un tour de table destiné à recapitaliser la société. Mais le modèle économique, celui d’une auto-école low cost (un forfait à 799 euros comprenant le code, 20 heures de conduite et la présentation à l’examen du permis de conduire) combiné à des frais de fonctionnement et de structure certes limités, pose question.
« Nos marges sont réduites. On gagne moins d’argent (que les auto-écoles traditionnelles, ndlr) mais on est rentable », assurait pourtant, en mars 2016 sur Place Gre’net, un de ses fondateurs, Serge Haroutiounian. PermiGo tablait sur une levée de fond d’un million d’euros pour pouvoir continuer son chemin. Sa route s’arrêtera là. Mais le désistement d’un investisseur est-il seul en cause ?
« Une pénurie de moniteurs »
Quelques jours avant la décision du tribunal de commerce, deux salariées de PermiGo Grenoble dénonçaient dans un courrier adressé à leurs élèves, et publié sur Mediapart, des plannings surchargés. « Depuis juin 2016, nous n’avons eu de cesse d’alerter la direction sur les besoins en recrutement de moniteurs à Grenoble, expliquaient les deux monitrices. Nous n’avons malheureusement été entendues que trop tard et avons rencontré une pénurie de moniteurs au moment où les embauches ont été possibles. »
Pour les 15 000 élèves de PermiGo, rien ne devrait changer. C’est en tout cas ce qu’assure l’auto-école sur sa page Facebook. Pas question non plus de remettre en question le modèle de la société. « Nous travaillons d’ores et déjà à un plan d’embauche de moniteurs dans les prochains mois pour augmenter l’offre de PermiGo, souligne Ronan Le Boulaire, président du groupe Arcan, afin de répondre à l’intérêt croissant des élèves pour ce modèle hybride, qui s’appuie sur l’excellence de l’apprentissage de la conduite permise par nos moniteurs et la souplesse des outils numériques. »
PC